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La place du fils unique dans une famille comptant une progéniture à  majorité féminine. étude menée auprès des parents de la commune Mbuye.


par Cyriaque CIZEROCIMANA
Université du Burundi - Licence 2015
  

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3.2.2. L'enfant unique et ses conséquences

L'enfant unique désigne le seul enfant né dans une famille. Qu'il soit garçon ou fille, l'absence de frères et soeurs engendre quelques conséquences pour un enfant. L'enfant unique est un enfant privé de relations fraternelles et par conséquent, son intégration sociale devient difficile ; car le rôle de la fratrie est d'élargir le champ d'interactions et d'échanges dans la famille et préparer l'enfant à affronter encore d'autres relations avec le monde extérieur. Les relations qu'un enfant tisse avec ses frères et soeurs lui aident à élaborer des attitudes de sociabilité qui lui permettront plus tard de s'adapter dans la société.

Traditionnellement, dans la société burundaise, presque toutes les initiations se faisaient entre frères et soeurs. L'absence de ceux-ci rendra l'enfant déséquilibré comme le souligne NDIMURUKUNDO N. cité par NKESHIMANA G. (2005, p. 113) de cette manière: «S'il n'y avait pas de fratrie, tous les enfants burundais seraient des déséquilibrés.» Donc, l'enfant, pour mieux se développer, a besoin d'être entouré par d'autres enfants en particulier ses frères et ses soeurs.

La fratrie met en place la rivalité fraternelle qui est un fait important dans la vie d'un enfant. En effet, les petites injustices, les multiples renoncements, les légères vexations qui se font au contact des frères et soeurs seront l'origine de la rivalité fraternelle. Ainsi, par le passage de la rivalité à l'amitié et à la coopération, l'enfant évolue vers une meilleure adaptation sociale. L'absence d'autres enfants rencontrée chez l'enfant unique prive celui-ci de l'expérience de découvrir la haine survenant lors de la naissance d'un autre enfant et qui se transformera plus tard en amour. C'est ce qu'affirme WINNICOTT D.W. (1978, p. 156) en ces mots : « En fait, les parents devraient se sentir soulagés d'entendre, à la naissance d'un nouvel enfant, l'expression directe d'un recule conscient et même d'une haine violente. Cette haine se transformera peu à peu en amour lorsque le nouveau bébé deviendra un être humain avec lequel on peut jouer et de qui on peut être fier.» Une grande difficulté est l'expression de la haine pour l'enfant unique.

L'égocentrisme de l'enfant doit ensuite céder progressivement la place à une charité pour satisfaire aux exigences de la vie en société. Au contraire, l'enfant unique reste égoïste car il manque quelqu'un avec qui il va partager l'amour. Ainsi, POROT M. (1979, p. 226) nous décrit la situation d'un enfant unique en ces mots : « C'est un isolé, c'est un enfant couvé parce qu'il est le plus souvent un enfant égoïste et l'idéal parental qu'il intériorisera ne pourra être qu'un idéal d'égoïste

La fonction essentielle des frères et soeurs reste la socialisation, une adaptation sociale obtenue par le passage de la rivalité à l'amitié et à la coopération. Cette socialisation n'aura lieu qu'à la présence de la fratrie, car l'enfant unique est un isolé, un égoïste. Il reste solitaire et rien ne lui permet de développer un esprit communautaire, le sens de la réalité sociale forgé au feu de la rivalité fraternelle.

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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery