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La place du fils unique dans une famille comptant une progéniture à  majorité féminine. étude menée auprès des parents de la commune Mbuye.


par Cyriaque CIZEROCIMANA
Université du Burundi - Licence 2015
  

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3.1.2. Le jeu du fils unique

Etant donné que le jeu est un instrument qui permet à l'individu de se divertir et de se détendre, il aide l'enfant à développer en particulier son intelligence, son aptitude physique, son affectivité et, de façon générale, toute la personnalité est impliquée. Un enfant qui joue acquiert des connaissances sociales comme le souligne TAP P. (1985, p.57) :« Le jouet est le support d'apprentissages sociaux multiples tout autant que le catalyseur des conduites de communication et de fantasmes. Par lui, l'enfant s'approprie, intériorise les rôles adultes, les modalités d'interaction entre les personnes, les systèmes de règles instituées, les normes et les valeurs.»Le rôle d'un jeu est de permettre la socialisation de l'enfant et l'adaptation aux règles que celui-ci doit respecter pour gagner la vie.

Concernant le cas du fils unique, ses compagnons sont les filles et ses parents dans sa famille. Comme il ne parvient pas à jouer avec ses parents, il doit jouer avec ses soeurs, c'est avec elles qu'il établit des relations de tout genre. Or, dans les yeux de l'enfant, il existe des jeux destinés aux filles et d'autres aux garçons. Le fils unique est alors obligé de s'adapter aux jeux féminins et ceux-ci peuvent comme conséquences modifier le genre masculin dufils. Plus il joue avec ses soeurs, plus il a tendance à avoir le genre féminin. Ainsi dit TAP P. (1985, p.57) :« Le jouet serait ainsi un moule, un instrument de conformité, grâce auquel s'opérerait, entre autre, la prise en compte des modèles de comportements appropriés à chaque sexe.» Donc, les jeux offrent à l'enfant les modèles de vivre. Les petites filles y apprennent à être des femmes, les garçons à être des hommes.

Le jeu facilite également l'ouverture au monde extérieur. Etant donné qu'il joue avec ses soeurs, les jeux féminins ne lui font pas totalement plaisir. Par conséquent, ce fils éprouve une solitude pendant que ses soeurs jouent. Egalement, ses soeurs l'ignorent du fait qu'il n'est pas adapté à leurs jeux. Quelquefois, le fils unique est obligé de quitter sa propre famille pour chercher les autres garçons afin de jouer avec eux.

3.1.3. Le fils unique et sa fratrie

Le fils unique possède une fratrie qui est constituée par les filles. Ces filles forment ensemble la fratrie du garçon. Connaissant le rôle de la fratrie, ces filles facilitent la socialisation du fils. Comme le souligne POROT M. (1979, p. 203), «la fonction essentielle des frères et soeurs est donc de permettre la meilleurs socialisation possible de l'enfant. Cette adaptation sociale sera obtenue par le passage de la rivalité à l'amitié et à la coopération. Ces deux dernières attitudes sont le terme habituel des relations entre frères et soeurs ayant subi une évolution normale.»

Dans notre cas où la fratrie du fils unique est constituée des filles, la rivalité naît de la part du mépris que le fils affiche à l'égard de ses soeurs et de la jalousie que les filles affichent à leur frère. Nous savons avec POROT M. (1979, p. 221) que « (...) qu'il est bon ton pour les garçons de mépriser les filles, êtres inférieurs, tout en cherchant à leur plaire, et pour les filles de tenir les garçons pour des brutes malpropres, tout en admirant et en jalousant secrètement leur force.» Le fils unique se voit intéressant au niveau de sa fratrie à cause de la satisfaction immédiate de ses besoins ou tout simplement de l'amour profond des parents. Mais, lorsqu'il termine une série de filles, la fille ainée peut se sentir à la fois supérieure et inférieure, et le garçon peut aussi éprouver un sentiment d'infériorité. C'est ce qu'affirme POROT M. (1979, p.221) de cette manière : « Une fille aînée, peut se sentir à la fois supérieure parce qu'ainée, et inférieure parce que fille. Un garçon peut développer un sentiment d'infériorité réel du fait des remarques acides et sans pitié de sa chipie de soeur.»

Selon le rang dans la famille, lorsqu'un garçon unique précède plusieurs filles, il est satisfait de lui-même. Au contraire, lorsqu'il est le benjamin, il risque d'être mou et dévirilisé. Comme l'indique POROT M. (1979, p.221), «il y a des familles où un garçon unique précède plusieurs soeurs ; il est souvent satisfait de lui-même, parfois insupportable car adulé sans cesse. Celui qui termine une série de filles risque au contraire d'être mou, amorphe, dévirilisé, faute d'avoir pu bénéficier de la rivalité tonique et vivifiante d'un ou de plusieurs frères. » Il est bon alors, dans une telle famille, que le garçon unique soit l'aîné de la famille pour qu'il puisse être satisfait. Les relations du fils avec ses soeurs préparent, dans une certaine mesure, les futures relations sociales des hommes avec les femmes. La vie quotidienne auprès de ses soeurs donnera au fils unique à la fois une certaine aisance avec la femme qu'il épousera et du respect pour elle. Le rôle primordial de la fratrie reste, en général, la socialisation des enfants.

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand