2.5.2. L'amour maternel
Pour que l'enfant ait un développement harmonieux, la
mère doit s'y impliquer beaucoup. Elle doit donner une affection
à l'enfant si elle l'a reçue de la part de sa propre mère.
POROT M. (1979, p.155) indique qu'«une femme aimée et heureuse,
sans soucis majeurs pour son foyer a toutes les chances de donner à son
enfant une affection saine, sereine, équilibrée, sans
excès, ce que ne peut offrir celle qui soufre de la brutalité, de
l'indifférence, les mauvais maris font aussi les mères
abusives.» Il faut donc que la mère ait été bien
traitée pour qu'elle puisse donner à son tour cet amour à
son enfant.
L'amour maternel est nécessaire dans une famille car il
apporte une affection et crée un climat d'ambiance. Pour POROT M. (1973,
p.69), «l'amour maternel est à la fois bienveillance, tendresse
et compréhension, c'est-à-dire amour d'intuition, de
manifestation et d'acceptation...Cet amour n'est pas une fin en soi
destinée à la seule satisfaction maternelle. De sa
qualité dépendra l'affectivité future de l'enfant qui est
modelée par sa mère et cette influence persistera
indéfiniment dans le psychisme de l'enfant.» L'amour maternel
joue, pour l'enfant, un rôle sécurisant ce qui est indispensable
pour son développement psychoaffectif. L'amour et la personnalité
de la mère auront une influence déterminante sur l'avenir de
l'enfant.
L'absence ou l'insuffisance affective de la mère
représente, pour l'enfant, une véritable catastrophe en raison de
cette carence dont il est victime. L'excès d'amour maternel a
également des effets néfastes sur le développement de
l'enfant. Ceci est affirmé par MUCCHIELLI R. (1976, p.124) qui indique
que « l'enfant gâté au même titre que
l'enfant martyr, quoique dans une situation diamétralement
opposée aura plus tard un moi anormal, insuffisant ou perturbé,
générateur d'une existence malheureuse.» L'amour
maternel excessif gâtera l'enfant tandis que son insuffisance ou son
absence le rendra perturbé ou à être anormal. Si nous
disons que le père et la mère occupent une place capitale dans le
développement affectif de leurs enfants, il s'agit des parents qui
savent bien se comporter et qui se donnent corps et âme pour
éduquer leurs enfants.
La famille burundaise, dans sa structure, est fondée
sur le patriarcat. Ainsi, le rôle et le comportement de chaque membre
dépendent de cette structure sociale. Les attitudes affichées par
les parents au niveau de l'éducation des enfants diffèrent selon
le sexe de l'enfant. Au Burundi, lorsqu'il s'agit d'un seul fils dans une
famille comptant une progéniture à majorité
féminine, les parents traitent différemment les enfants. Ainsi,
le fils unique, lorsque sa fratrie est seulement constituée par les
filles, est beaucoup aimé, c'est un enfant roi et cher pour la
famille.
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