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La place du fils unique dans une famille comptant une progéniture à  majorité féminine. étude menée auprès des parents de la commune Mbuye.


par Cyriaque CIZEROCIMANA
Université du Burundi - Licence 2015
  

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2.4. La valeur et le rôle de l'enfant dans la famille

Dans la littérature burundaise, on entend chanter et dire les berceuses et les mots en s'adressant à une femme qui a mis au monde.D'abord l'enfant est considéré comme une source d'honneur à la famille. Ensuite, c'est lui qui donne le statut définitif de la mère et qui la fait respecter. Il est enfin celui qui héritera, après la mort de ses parents, la richesse familiale.

2.4.1. L'enfant comme source d'honneur à la famille

L'enfant est une source de joie dans la famille. Son absence peut parfois être à l'origine de mésententes entre les conjoints et toutes leurs familles en général. Ainsi, BIGANGARA J. B. (1986, p.143) explique les conséquences de cette absence : «L'enfant offre un plaisir pour la famille, tandis que son absence constitue une pomme de discorde, voire même l'origine de la dislocation de la famille.» L'enfant est en outre porteur du bonheur familial car celui-ci crée un climat de gaité dans la famille. C'est pour cette raison qu'un couple sans enfant paraît comme un couple malheureux, sans joie. Mais la valeur que les Burundais traditionnels accordaient à l'enfant était sociale et économique. S'ils souhaitaient beaucoup d'enfants, c'est parce qu'ils savaient que ceux-ci les aideraient une fois devenus adultes et ils voulaient être honorés par les autres parce que le nombre élevé d'enfants était parmi les facteurs de prestige. C'est ce qui a été affirmé par BIGANGARA J.B. (1986, p.92) quand il écrit ceci : «L'enfant est un don donné dans l'intimité de l'amour conjugal, il est conçu dans le sein maternel. Ce don est le trésor, le plus précieux mais aussi délicat.» Un homme heureux était celui qui avait beaucoup d'enfants et plusieurs vaches. Pour NOTHOMB D. cité par NIYIBIZI S. (2003, p.12), «les hommes ne sont pas vraiment dignes d'honneur et de respect que dans la mesure de l'abondance de progéniture.» Le nombre d'enfants dans la famille burundaise est un aspect qui préoccupait beaucoup de gens car on attachait trop d'honneur à une famille nombreuse qu'à une famille réduite.

Malgré les changements observés tant au niveau de la mentalité des gens qu'au niveau de l'économie, l'enfant garde une place de choix dans la famille burundaise. Par ailleurs, les enfants sont objets de prestige et d'orgueil pour les parents. Pour ERNY P. (1968, p.84) « être sans enfant, c'est comme être nu, sans défense ni prestige.» Traditionnellement comme aujourd'hui, le but primordial de se marier, pour les Burundais, reste la procréation. Les Burundais considèrent que le riche sans descendance travaille pour les autres, et celui qui travaille pour les autres n'a pas d'honneur.

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand