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La place du fils unique dans une famille comptant une progéniture à  majorité féminine. étude menée auprès des parents de la commune Mbuye.


par Cyriaque CIZEROCIMANA
Université du Burundi - Licence 2015
  

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2.3. La structure patriarcale

Le patriarcat est une organisation familiale et sociale basée sur l'autorité du père. Il est un système social dans lequel l'homme, en tant que père, est dépositaire de l'autorité au sein de la famille ou plus largement au sein du clan. Ainsi, le statut social du père diffère de celui de la mère dans une société patriarcale.

2.3.1. Le statut social du père

En tant que système de structure et de relations sociales, le patriarcat fait que le travail soit subdivisé entre les hommes et les femmes. Le pouvoir est détenu par le père au sein d'une famille. Tout le trésor familial est aux mains du père car il est le chef de la famille. C'est lui qui détient la parole dans toutes les cérémonies familiales. Certaines expressions montrent sa puissance par rapport aux autres membres de la famille. Par exemple, on dit que « Inkokokazi ntibika isake iriho» pour dire que la femme ne peut pas prendre la parole en présence de son mari.

Le père de la famille est aussi souverain, celui qui assure la sécurité et le développement familial. Ainsi, les Burundais disent que « Urugo rutagira umugabo ntakitarukengera», pour dire que seuls les hommes luttent contre le mépris et garantissentl'honneur à la famille. Dans la société patriarcale, les enfants, fils et filles, ne reçoivent pas la même éducation. L'éducation des fils est surtout à la charge du père, qui les prépare à être des hommes honnêtes, courageux, fidèles, les hommes de conseil, de parole, qui savent acquérir honnêtement des richesses. L'éducation des filles est assurée par la mère qui les prépare surtout à respecter leurs futurs maris. A ce moment-là, à partir des travaux de chacun des parents, le fils s'identifie à son père, la fille à sa mère.

2.3.2. Le statut social de la mère

Certaines pratiques liées à la tradition patriarcale discriminent la femme au Burundi comme ailleurs. Considérant la réalité burundaise, quelques exemples montrent combien la femme est victime des préjugés sociaux entretenus par le système patriarcal. Ainsi, selon le dicton burundais, on dit que la fille ne siffle pas, car c'est porter malheur à son père. Il est interdit aux hommes de coucher avec leurs femmes la veille de la pêche, de la culture des abeilles car ils n'y réussiraient pas. D'autres expressions dévalorisantes sont utilisées dans le but de salir l'identité de la femme. Quand on dit, par exemple, «umugore ntabanga», pour dire qu'on ne peut entretenir un secret avec une femme. La société patriarcale a mis en place tout un ensemble d'attributs sociaux qui favorisent l'homme en discriminant la femme. Pour assurer le respect de la femme envers l'homme par exemple, selon le dicton burundais, la culture interdit à la femme burundaise d'appeler le mari par son nom, de le fixer du regard, d'utiliser certains instruments comme Inanga, Intahe qui signifient respectivement la cithare, la baguette des notables qui symbolisent la puissance de l'homme en famille.

Cette discrimination faite aux femmes se retrouve aussi dans d'autres pays du système patriarcal. En effet, une étude réalisée au Kenya (1998, p.24) indique que  «les femmes sont des mineures tout au long de leur vie, elles changent de tuteur en passant de leurs pères à leurs maris et elles sont des perpétuelles déshéritées.» Les femmes ont été discriminées depuis longtemps même si elles cherchent à s'émanciper aujourd'hui. Selon MILL J.S.(1975,p15), «s'il y a un mot de vrai dans l'histoire, les femmes ont été de tout temps sur presque toute la surface du globe d'humbles compagnes, des jouets, des captives, des servantes, des bêtes en somme sauf dans quelques sociétés heureuses et très civilisées où elles sont littéralement réduites à l'état d'esclaves même dans les pays où elles sont le mieux traitées, les lois leur sont en général défavorables sur presque toutes les questions qui les concernent au plus haut point.» Selon la division des tâches, les hommes se considèrent comme les seuls responsables des biens familiaux mais en réalité les femmes contribuent beaucoup au développement de l'économie familiale.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille