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La place du fils unique dans une famille comptant une progéniture à  majorité féminine. étude menée auprès des parents de la commune Mbuye.


par Cyriaque CIZEROCIMANA
Université du Burundi - Licence 2015
  

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2.2.2. La sélection du sexe des enfants chez les Asiatiques et les Européens

Cette préférence pour les garçons se retrouve au Burundi comme ailleurs dans d'autres pays. Ceci s'observe à partir des procédés magiques qui ont été utilisés pour exprimer le sexe de l'enfant souhaité. Les procédés mis en place sont liés à des croyances minimisant le sexe féminin et rendant la fille inférieure au garçon suite à la division du travail. Ainsi, selon ANTHONY E.J. et KOUPERNICK C. (1970, p. 160), «il semble que les Arabes se désolent quand une femme donne le jour à une fille. Les Juifs orthodoxes de leur coté remercient Dieu dans leur prière de n'être pas nés femmes.» Selon les divers proverbes de la sagesse asiatique tirés dans une publication de l'ONU (2007, p.11), «avoir un filsest de bonne économie et de bonne politique, et serait aussi essentielle que se nourrir au moins une fois par jour». Comparée à «un lever du soleil dans la demeure des dieux», la naissance d'un garçon donne lieu à de nombreuses célébrations. Selon la même source, pour les filles, en revanche, les axiomes sont bien différents : en arabe, Abu-banat (père de filles) est une insulte. De même selon un adage indien, «élever une fille c'est arroser le jardin du voisin.»

Le concept de préférence pour les garçons existe sous différentes formes et dans de nombreuses cultures. Il incombe souvent aux fils de prendre soin de ses parents vieillissants et de les soutenir durant leurs derniers jours. Cette préférence pousse les êtres humains à avoir recours à des procédés magiques pour exprimer le sexe souhaité de l'enfant à moitié. Selon SPENCER C. et al. (2006, p.187), « dans l'Europe médiévale, les futurs parents devaient placer un marteau sous leur lit pour les aider à concevoir un garçon ou une paire de ciseaux pour concevoir une fille.» Les pratiques basées sur la croyance ancienne que le sperme du testicule droit engendre une descendance mâle alors que celui du testicule gauche engendre des femelles étaient aussi efficaces. Selon également SPENCER C. et al. (2006, p.187), « dansla Grèce ancienne, les hommes devaient s'allonger sur le coté droit pendant les rapports sexuels pour concevoir un garçon. Jusqu'au 18e siècle, les hommes européens devaient éliminer leur testicule gauche pour augmenter leurs chances d'avoir un héritier mâle».

Dans certaines cultures, les efforts pour contrôler le sexe de la descendance prennent un aspect plus sordide : l'infanticide des filles. Plus récemment, selon SPENCER C. et al. (2006, p.187), « l'avortement en fonction du sexe a remplacé bon nombre de filles. L'amniocentèse et l'échographie sont devenues des entreprises lucratives qui permettent une détermination prénatale du sexe.» Selon la même source, les études réalisées en Inde montrent que des centaines de milliers de foetus seraient avortés chaque année en raison de leur sexe féminin.

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