2.2. Le caractère
sexiste chez l'être humain
Le désir de choisir le sexe de l'enfant est
pratiqué depuis longtemps. De tout temps, les êtres humains ont eu
recours à des méthodes variées et quelquefois à des
croyances pour choisir le sexe de leur descendance, avec plus de
préférence du sexe masculin.
2.2.1. Préférence
du sexe masculin chez les Burundais
Même si les Burundais préfèrent une
progéniture nombreuse, ils ne sont pas très heureux lorsque leur
descendance est du même sexe. Chaque Burundais désire une
progéniture variée, c'est-à-dire les garçons et les
filles. Dans certaines sociétés comme au Burundi, il existe des
croyances mises en place pour sélectionner le sexe des enfants. C'est la
raison pour laquelle on interdit aux jeunes non encore mariés et aux
mariés qui n'ont pas encore d'enfants de deux sexes de manger la rate.
Par exemple, «kirazira kurya inyama y'impindura utaragira imiziha
yose», c'est-à-dire «il est interdit de manger la
rate sans qu'on n'ait encore des enfants des deux sexes». En Kirundi,
la rate est appelée «impindura» du verbe
«guhindura» qui veut dire changer. On croit que celui ou
celle qui en mangerait sans qu'il ait encore des enfants de deux sexes aurait
uniquement des enfants du même sexe.
Même si les Burundais préfèrent avoir les
enfants de deux sexes, ils ont une préférence plus marquée
pour les garçons. Dans ce cas, on peut dire que la solidarité
familiale dépend non seulement de la fécondité de la femme
mais aussi de la naissance des garçons. Le garçon se mariera et
multipliera la famille, ce qui n'est pas le cas pour la fille qui doit
plutôt partir s'installer dans la famille de son mari. Ainsi, certains
adages de la langue burundaise qualifient, la puissance du garçon comme
«umuhungu ni igikingi c'irembo», qui veut dire « le
garçon est un pilier de la maison» qui signifie que c'est le
garçon qui assure la sécurité de la maison; et une moindre
importance accordée aux filles comme «Umukobwa ni akarago
k'abaraye», c'est-à-dire, «la fille est une natte
pour le logement des visiteurs», pour dire que la fille n'a pas un
domicile fixe, elle peut déménager d'un moment à
l'autre. La défense et la protection de la famille sont
assurées par les parents de sexe masculin. Traditionnellement,
lorsqu'une femme venait de mettre au monde; pour annoncer qu'il naissait un
garçon, on s'exclamait : «Nibamukamire»,
c'est-à-dire, «Qu'on traie pour lui». Quand il
s'agissait d'une fille, on ne disait rien, pour signifier qu'on était
désolé.
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