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La place du fils unique dans une famille comptant une progéniture à  majorité féminine. étude menée auprès des parents de la commune Mbuye.


par Cyriaque CIZEROCIMANA
Université du Burundi - Licence 2015
  

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2.2. Le caractère sexiste chez l'être humain

Le désir de choisir le sexe de l'enfant est pratiqué depuis longtemps. De tout temps, les êtres humains ont eu recours à des méthodes variées et quelquefois à des croyances pour choisir le sexe de leur descendance, avec plus de préférence du sexe masculin.

2.2.1. Préférence du sexe masculin chez les Burundais

Même si les Burundais préfèrent une progéniture nombreuse, ils ne sont pas très heureux lorsque leur descendance est du même sexe. Chaque Burundais désire une progéniture variée, c'est-à-dire les garçons et les filles. Dans certaines sociétés comme au Burundi, il existe des croyances mises en place pour sélectionner le sexe des enfants. C'est la raison pour laquelle on interdit aux jeunes non encore mariés et aux mariés qui n'ont pas encore d'enfants de deux sexes de manger la rate. Par exemple, «kirazira kurya inyama y'impindura utaragira imiziha yose», c'est-à-dire «il est interdit de manger la rate sans qu'on n'ait encore des enfants des deux sexes». En Kirundi, la rate est appelée «impindura» du verbe «guhindura» qui veut dire changer. On croit que celui ou celle qui en mangerait sans qu'il ait encore des enfants de deux sexes aurait uniquement des enfants du même sexe.

Même si les Burundais préfèrent avoir les enfants de deux sexes, ils ont une préférence plus marquée pour les garçons. Dans ce cas, on peut dire que la solidarité familiale dépend non seulement de la fécondité de la femme mais aussi de la naissance des garçons. Le garçon se mariera et multipliera la famille, ce qui n'est pas le cas pour la fille qui doit plutôt partir s'installer dans la famille de son mari. Ainsi, certains adages de la langue burundaise qualifient, la puissance du garçon comme «umuhungu ni igikingi c'irembo», qui veut dire « le garçon est un pilier de la maison» qui signifie que c'est le garçon qui assure la sécurité de la maison; et une moindre importance accordée aux filles comme «Umukobwa ni akarago k'abaraye», c'est-à-dire, «la fille est une natte pour le logement des visiteurs», pour dire que la fille n'a pas un domicile fixe, elle peut déménager d'un moment à l'autre. La défense et la protection de la famille sont assurées par les parents de sexe masculin. Traditionnellement, lorsqu'une femme venait de mettre au monde; pour annoncer qu'il naissait un garçon, on s'exclamait : «Nibamukamire», c'est-à-dire, «Qu'on traie pour lui». Quand il s'agissait d'une fille, on ne disait rien, pour signifier qu'on était désolé.

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"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo