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évaluation et optimisation de la gestion des crédits de TVA dans une entreprise agro-industrielle. Cas de Nestlé Côte d’Ivoire.


par Amara DOSSO
Institut National Polytechnique Félix Houphouet-Boigny - Master des Etudes Comptables Supérieures 2016
  

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3. Credit de TVA et notions voisines

En raison de la paralysie du droit à déduction dont elle est la traduction,

La notion de crédit de TVA doit être distinguée des situations de butoir et de rémanences.

3.1 Credit de TVA et butoir

Si la cause du crédit de TVA et du butoir est la même, les implications de ces deux notions sont par contre différentes.

3.1.1 Une identité de cause

Il y a butoir lorsque la taxe supportée en amont excède l'impôt collecté en aval. Cette situation, également à la base du crédit, peut-être provisoire et ce sera le cas par exemple d'une période de stockage. Elle peut aussi être permanente, et ce sera le cas d'une taxation de matières premières supportant un taux fort et servant à fabriquer un produit admis au bénéfice d'un taux réduit, lorsque la marge brute est faible. Cette identité d'origine entre le butoir

26 La règle du décalage d'un mois a été supprimée en France en 1993. Peut-on envisager une mesure semblable notre pays, dans le contexte actuel de rentabilité budgétaire ?

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et le crédit disparaît cependant avec l'étude des implications attachées à ces deux notions.

3.1.2 Des implications différentes

La taxe sur la valeur ajoutée est un impôt neutre. Elle n'est donc pas une charge pour l'entreprise assujettie et tout excédent des déductions doit faire l'objet de mesures spéciales d'épongeage. Et c'est ici le point de divergence entre les notions de butoir et de crédit.

Le butoir27 consiste à considérer comme définitivement perdue pour l'assujetti et acquise au Trésor la somme qui n'a pas pu être imputée. Il convient cependant de procéder à une seconde distinction à ce niveau entre le butoir physique, la perte est totale, et le butoir financier, le contribuable peut toujours demander un remboursement. Mais, en raison de certains blocages, le remboursement est rarement entier.

La reconnaissance d'un crédit vient par contre pallier les insuffisances du mécanisme des déductions. Le redevable doit se faire résorber son excédent d'impôt déductible. Et contrairement au butoir financier, aucune limitation n'est imposée à ce droit. Ce qui exclut toutes rémanences.

3.2 Crédit de TVA et rémanences

Certains contribuables que l'on dit présentant des crédits de TVA sont en réalité en situation de rémanences d'impôt. S'il convient de distinguer ces deux notions, nous en envisagerons leurs effets sur la neutralité de l'imposition.

3.2.1 Le principe de la distinction

Le droit à déduction de la taxe en amont nous semble le principe devant

présider à la distinction entre les situations de crédit et de rémanences de TVA.

En effet, l'on ne parle de crédit de TVA que lorsque le contribuable jouit

de la faculté de déduire l'impôt supporté auprès des fournisseurs. Dans certaines circonstances malheureusement, cette possibilité n'existe pas. Et c'est

27 Le montant de la taxe déductible vient buter sur celui de l'impôt exigible. Dans la philosophie du butoir, il n'est pas possible de déduire plus de T.V.A. qu'on en facture à ses clients.

alors qu'il convient d'employer le terme de rémanences. Celles-ci sont dues aux exonérations28 et interdictions29et leurs incidences sur la neutralité de la taxation retiennent l'attention.

3.2.2 L'impact sur la neutralité de la TVA

La taxe sur la valeur ajoutée est un impôt neutre. C'est dire qu'elle ne favorise aucun secteur de l'activité et que la charge finale est la même auprès du consommateur, quel que soit le circuit plus ou moins long de production ou de distribution.

Et pourtant les rémanences aboutissent à laisser tout ou partie de l'impôt à la charge de l'entreprise. Cette situation est contraire à la neutralité économique de la taxation, laquelle par contre semble l'objectif principal du crédit.

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery