Selon Anderson (2000)47, apprendre c'est
transformer une connaissance ancienne ou bien élaborer une connaissance
nouvelle. Un processus d'apprentissage
46 Fiasse, C. & Nader-Grobois, N. (2016). De
la perception à l'estime de soi. Belgique : De Boeck
Supérieur.
47 Anderson, J. R. (2000). Learning and memory.
New York : Wiley.
27
se met en place pour apprendre. Musial, Pradère et Tricot
(2008)48 expliquent les six processus d'apprentissage suivants :
· L'interprétation (ou
compréhension) : il s'agit d'un « processus
d'élaboration d'une connaissance spécifique d'une situation, d'un
texte, d'un objet, d'une image, d'un fait ». Autrement dit, c'est le
processus permettant une représentation mentale.
· La conceptualisation : il s'agit d'un
« processus d'élaboration d'un concept », mobilisable dans
différentes situations.
· La procéduralisation : il
s'agit « soit d'un processus d'élaboration d'une connaissance
procédurale, soit d'un processus de transformation d'une connaissance.
». Ce processus se compose de trois grandes étapes.
Premièrement, l'élève identifie des connaissances
nécessaires à la résolution du problème, ensuite il
associe la situation à une solution, enfin il « crée des
règles qui consistent en l'appariement entre une condition et une
action. ».
· L'automatisation : il s'agit d'un
processus permettant la transformation d'une méthode en automatisme :
« elle devient un automatisme ou un schéma quand elle est
fréquemment utilisée et régulièrement
rencontrée. ».
· La prise de conscience : il s'agit
d'un processus permettant « l»élaboration d'une connaissance
déclarative de quelque chose que l'on sait faire. C'est se mettre
à comprendre ce que l'on savait faire « sans
réfléchir ». Autrement dit c'est la capacité à
expliquer ce que l'on sait.
· La mise en application : il s'agit
d'un processus de particularisation d'une connaissance
générale.
Afin que l'élève puisse apprendre, une
séance se doit d'être construite de manière
réfléchie. La séance doit apporter une réponse
à l'élève. Le scénario d'une séance peut se
référer au scénario de la figure ci-dessous (figure 5).
48 Tricot, A. & Musial, M. & Pradère,
F. (2011). Prendre en compte les apprentissages lors de la conception d'un
scénario pédagogique. Open Edition Journal, 68.
28
Figure 5 : Schéma de construction d'une
séance (Guillet sur la base des cours de
Tanguy 2017)
.
Selon Tanguy (2021)49, lors de la phase 0,
l'élève arrive en classe L'enseignant commence par questionner
les acquis de l'apprenant à l'aide d'un support par exemple :
l'apprenant ne sait pas qu'il ne sait pas. Lors de la phase 1, l'enseignant
problématise la séance, l'élève fait alors face
à un conflit cognitif, à présent il sait qu'il ne sait
pas. Les phases suivantes ont pour objectif de résoudre ce conflit
cognitif. Lors de la phase 2, l'élève se met en activité,
c'est une phase de recherche où il doit être actif. Lors de la
phase 3, les recherches de l'élève sont mises en commun avec les
autres élèves. La phase 4 structure les connaissances. Lors de la
phase 5 l'élève s'entraîne sur ses nouvelles connaissances.
Durant la dernière phase, l'élève doit être en
mesure d'expliquer ce qu'il a fait, ce qu'il a appris et comment il pourra
réinvestir ce qu'il a appris. Toutes ses phases sont reliées par
des micro-ajustements. Précisons
49 Tanguy, F. (2020). Cours dispensés dans
le cadre du module didactique générale, master 2
MEEF.
29
que le schéma de la figure n'est pas mis à la
bonne échelle au niveau du temps : la phase 1 est plus courte que la
phase 3 par exemple.
Toujours selon Tanguy, apprendre fait appel à la
mémoire à long terme (mémoire permettant à
l'apprenant de maintenir les informations sur une longue période) et
à la mémoire de travail (mémoire permettant à
l'apprenant de maintenir les informations quelques instants). La mémoire
de travail est sollicitée en première, mais les informations sont
stockées dans le temps dans la mémoire à long terme.
Apprendre demande aux apprenants de fournir des efforts. Les apprenants
s'engageront à faire ses efforts seulement s'ils sont motivés.
Pour être motivé, l'apprenant doit être attentif. Être
attentif est un élément de posture de l'apprenant.
La motivation s'avère donc être un
élément important pour faire progresser les élèves
dans leurs apprentissages et leurs réussites scolaires.
Intéressons-nous alors à la motivation des élèves,
afin d'en établir un lien avec l'estime de soi des
élèves.