Selon Viau (1998)50, la motivation en contexte
scolaire se définit comme « un état dynamique qui a ses
origines dans les perceptions qu'un élève a de lui-même et
de son environnement et qui l'incite à choisir une activité,
à s'y engager et à persévérer dans son
accomplissement afin d'atteindre un but. ». Nous comprenons donc que
l'estime de soi d'un élève et sa motivation en contexte scolaire
ne se dissocient pas l'une de l'autre : la façon dont se perçoit
l'élève et l'auto-évaluation de ses capacités
scolaires peuvent influencer sa motivation, nous l'étudierons plus
précisément ensuite.
Dans une perspective socio-cognitive, Viau
(2004)51 propose un modèle de motivation en contexte
scolaire, créant une « dynamique motivationnelle » (figure
6).
50 Viau, R. (1998). Les perceptions de
l'élève : sources de sa motivation dans les cours de
français. Québec français,
(110), 45-47.
51 Viau, R. (2004). La motivation : condition
de plaisir d'apprendre et d'enseigner en contexte scolaire, 3e
congrès des chercheurs en éducation Bruxelles. Québec :
université de Sherbrooke.
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Figure 6 : Modèle de la dynamique motivationnelle
de l'élève d'après Viau (2004)
Dans le modèle de Viau (2004)52, les sources
de motivation de l'élève se caractérisent par les
perceptions suivantes :
· La perception de la valeur qu'il accorde
à l'activité ; l'élève se pose la question
« Pourquoi ferais-je cette activité ? ». Deux types de
motivations interviennent alors. La première se nomme la motivation
intrinsèque qui provient de l'intérêt de
l'élève, il n'attend pas de récompense extérieure.
La deuxième se nomme la motivation extrinsèque où
l'élève réalise l'activité dans l'objectif
d'obtenir une récompense.
· La perception qu'il a de sa compétence
à accomplir ; l'élève se pose la question «
Suis-je capable d'y arriver ? ». Nous avons déjà
expliqué le principe du concept de soi et de l'estime globale, en se
posant cette question nous comprenons alors que l'élève fait
appel à sa perception du concept de soi dans les sous-domaines du
domaine scolaire qui eux-mêmes influencent l'estime de soi globale de
l'élève.
· Sa perception de contrôlabilité
; l'élève se pose la question « Vais-je
réussir à finir l'activité ? ».
Ces perceptions influencent l'engagement cognitif
de l'apprenant, à savoir les efforts fournis par l'apprenant
pour réaliser l'activité, sa
persévérance, autrement
52 Viau, R. (2004). La motivation : condition
de plaisir d'apprendre et d'enseigner en contexte scolaire, 3e
congrès des chercheurs en éducation Bruxelles. Québec :
université de Sherbrooke.
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dit, la durée qu'il consacre à
l'activité, et enfin son apprentissage, à savoir
l'ensemble de son attitude et de son comportement menant vers la
réussite de l'activité.
Viau (1998)53 liste également quatre
facteurs influençant la dynamique motivationnelle de
l'élève dans un contexte scolaire : les facteurs relatifs
à la classe, tels l'enseignant ou le climat de classe,
les facteurs relatifs à l'école tels les
horaires ou le règlement, les facteurs relatifs à la
société telle la culture et enfin les facteurs
relatifs à la vie de l'élève tels sa famille ou
ses amis.
Nous avons déjà étudié les
facteurs influençant l'estime de soi d'un adolescent ; nous remarquons
ici que les facteurs influençant la motivation scolaire d'un apprenant
présentent des similitudes avec les facteurs influençant l'estime
de soi d'un adolescent : présences des personnes extérieures. De
plus, dans le modèle dynamique motivationnel de Viau, la perception
qu'un apprenant a de ses compétences est également en lien avec
la dimension évaluative de l'estime de soi : l'adolescent est
motivé car il se sent capable de faire l'activité. Nous
constatons donc que l'estime de soi et la motivation des apprenants sont
liées, mais quels sont les effets de l'estime de soi sur la motivation
et sur l'apprentissage scolaire des apprenants ?