Á partir des travaux de psychologie sociale, Martinot
(2001)54 met en lien l'organisation en mémoire des
conceptions de soi de réussite scolaire, à savoir que
53 Viau, R. (1998). Les perceptions de
l'élève : sources de sa motivation dans les cours de
français. Québec français,
(110), 45-47.
54 Martinot, D. (2001). Connaissance de soi et
estime de soi : ingrédients pour la réussite scolaire. Revue
des sciences de l'éducation, 27 (3), 483-502.
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l'élève garde en mémoire ses
réussites dans le milieu scolaire, avec la réussite scolaire.
Selon Martinot, « c'est un cercle vicieux », plus un
élève a une organisation en mémoire des conceptions de soi
de réussite scolaire accessible, plus il sera performant et
motivé pour effectuer des efforts afin de progresser dans son
apprentissage scolaire. Au contraire, si cette organisation en mémoire
des conceptions de soi de réussite scolaire est moins accessible,
autrement dit que l'élève n'a pas souvenir de ses
réussites dans le milieu scolaire, alors il fera moins d'efforts. En
faisant moins d'efforts, il atteindra de moins en moins souvent des
réussites scolaires, son organisation en mémoire des conceptions
de soi de réussite scolaire deviendra de moins en moins accessible et il
sera démotivé. Précisons que cette organisation en
mémoire des conceptions de soi de réussite scolaire peut varier
entre chaque matière, par exemple entre le français et les
mathématiques.
Plus un adolescent a un niveau de conception de soi
élevé, plus il arrive à effectuer des ajustements de type
cognitif, émotionnel et comportemental, afin de trouver des solutions
pour palier ses difficultés. Au contraire, plus un élève a
un niveau de conception de soi faible, moins il essaiera de trouver des
solutions pour palier ses difficultés (Bariaud et Bourcet,
1998)55. L'élève avec une conception de soi faible
peut donc se désengager complétement des activités
scolaires par peur de ne pas les réussir. L'élève utilise
des stratégies pour ne pas réaliser les activités, ou bien
pour se créer des obstacles lui-même, qui se nomment les «
stratégies d'auto-handicap » ; ces stratégies ont pour
objectif de protéger leur estime de soi (Leyrit, 2010)56.
Cependant, l'estime de soi et les concepts de soi ne
concernent pas que le domaine scolaire, nous l'avons déjà
étudié, il existe différents domaines. Si un
élève en échec scolaire se désintéresse du
système scolaire, alors son estime de soi ne sera plus associée
au milieu scolaire, il portera davantage d'importance à un autre
domaine,
55 Dozot, C. & Piret, A. & Romainville, M.
(2009). L'estime de soi des étudiants de première année du
supérieur en abandon d'études. L'orientation scolaire et
professionnelle, 38/2, 205230.
56Leyrit, A. & Oubrayrie-Roussel, N. &
Prêteur, Y. (2011). L'auto-handicap chez les adolescents : Analyse d'une
stratégie de protection de Soi à l'école.
L'orientation scolaire et professionnelle, 40/2.
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comme par exemple le domaine social. L'adolescent peut
s'intégrer dans un groupe d'élève du même niveau
scolaire, et vouloir obtenir leur respect, par exemple en transgressant les
règles en classe. Son estime de soi sera haute grâce au respect
que son groupe d'amis lui accorde, mais il ne voudra pas progresser dans ses
apprentissages scolaires (Fiasse & Nader-Grobois, 2016)57.