WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Le rôle de l’enseignant dans l’estime de soi des adolescents en lycée professionnel : les effets sur l’apprentissage scolaire.


par Megane Noriega
Université de Bordeaux - Master MEEF Biotechnologies santé environnement 2020
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

3.1 Effets de l'estime de soi sur l'apprentissage scolaire

· Hypothèses opérationnelles 1/2 et 3/4

Nous rappelons notre hypothèse opérationnelle 1 « Une haute estime de soi globale et une vision positive des concepts de soi dans le domaine scolaire favorisent la motivation des élèves, et par conséquent, améliorent leurs apprentissages scolaires. » et notre hypothèse opérationnelle 2 « Une haute estime de soi et une vision négative des concepts de soi dans le domaine scolaire desservent la motivation des élèves, et par conséquent, altèrent leurs apprentissages scolaires. ». En comparant les résultats en lien avec ces deux hypothèses, nous nous concentrons sur l'effet de la vision des concepts de soi dans le domaine scolaire sur l'apprentissage scolaire car dans ces deux hypothèses, les élèves ont une estime de soi haute.

Nous nous intéressons aux participants A (haute estime et vision positive des concepts de soi scolaires) et B (haute estime et vision négative des concepts de soi scolaires) dans la figure 13. Nous partons du principe que si les participants A et B ont les mêmes résultats à la question 12 de notre questionnaire, alors nos hypothèses opérationnelles 1 et 2 sont fausses : cela voudrait dire que la vision des concepts de soi scolaires n'a aucun effet sur l'apprentissage scolaire. Or, dans la partie résultats,

69

nous avons observé des résultats différents. Nous pouvons écrire que nos hypothèses opérationnelles 1 et 2 ne sont pas fausses : les résultats des participants A et B diffèrent.

Peut-on, cependant, valider entièrement les hypothèses opérationnelles 1 et 2 ? Nous pouvons valider notre hypothèse opérationnelle 1, car 100 % des élèves obtiennent le même résultat : une haute estime de soi globale et une vision positive des concepts de soi dans le domaine scolaire favorisent la motivation des élèves, et par conséquent, améliorent leurs apprentissages scolaires.

Pouvons-nous, cependant, réellement valider notre hypothèse opérationnelle 2 ? Nous pouvons écrire qu'une vision des concepts de soi scolaires négative ou positive peut influencer l'apprentissage scolaire, car pour les participants A, nos résultats affirment qu'aucun élève n'améliore pas son apprentissage scolaire, contre un tiers des participants B. Nous ne pouvons pas nous arrêter à cette donnée, nous devons la préciser. La majorité des participants B sont motivés, et par conséquent, leurs apprentissages scolaires s'améliorent. On ne peut donc pas écrire qu'une haute estime de soi et une vision négative des concepts de soi dans le domaine scolaire desservent la motivation des élèves, et par conséquent, altèrent leurs apprentissages scolaires : ce n'est pas le cas pour tous les élèves. Nous pouvons cependant écrire qu'une haute estime de soi et une vision négative des concepts de soi dans le domaine scolaire peut desservir la motivation des élèves, et par conséquent, altérer leurs apprentissages scolaires. Nous validons, alors, partiellement notre hypothèse opérationnelle 2.

Nous retrouvons les mêmes tendances pour les résultats (figure 13) de nos hypothèses opérationnelles 3 « Une faible estime de soi globale et une vision positive des concepts de soi dans le domaine scolaire favorisent la motivation des élèves, et par conséquent, améliorent leurs apprentissages scolaires » et 4 « Une faible estime de soi globale et une vision négative des concepts de soi dans le domaine scolaire desservent la motivation des élèves, et par conséquent, altèrent leurs apprentissages scolaires. ». Nous appliquons alors le même raisonnement pour nos hypothèses opérationnelles 3 et 4 que pour nos hypothèses opérationnelles 1 et 2. Nous validons l'hypothèse opérationnelle 3 : une faible estime de soi globale et une vision positive

70

des concepts de soi dans le domaine scolaire favorisent la motivation des élèves, et par conséquent, améliorent leurs apprentissages scolaires. Nous validons partiellement l'hypothèse opérationnelle 4, car dans la phrase, nous préférons remplacer « desservent » par « peut desservir ».

La validation ou la validation partielle de nos hypothèses opérationnelles 1, 2, 3 et 4 sont en accord avec nos recherches théoriques. Nous rappelons que, selon Viau (2004)80, la motivation de l'élève influence son apprentissage, et une des sources de motivation de l'élève est « La perception qu'il a de sa compétence à accomplir ». Nous pouvons écrire, à l'aide de nos résultats, ceci : plus un élève à une perception de sa compétence à accomplir positive, autrement dit une vision positive des concepts de soi dans le domaine scolaire, plus il sera motivé et plus son apprentissage scolaire s'améliorera.

Nous pouvons également nous appuyer sur les recherches de Martinot (2011)81. Rappelons-le, selon Martinot, plus un élève a une organisation en mémoire des concepts de soi de réussite scolaire accessible, plus il sera performant et motivé pour effectuer des efforts, afin de progresser dans son apprentissage scolaire. Au contraire, si cette organisation en mémoire des conceptions de soi de réussite scolaire est moins accessible, autrement dit que l'élève n'a pas souvenir de ses réussites dans le milieu scolaire, alors il fera moins d'efforts. C'est exactement ce que nous avons observé dans nos résultats et dans nos validations de nos hypothèses.

· Hypothèses opérationnelles 1/3 et 2/4

Nous comparons, à présent, les résultats entre nos hypothèses opérationnelles 2 et 4. En comparant ces résultats (figure 13), nous nous concentrons sur l'effet de l'estime de soi globale (haute ou basse) sur l'apprentissage scolaire, car dans ces deux hypothèses, les élèves ont tous une vision des concepts de soi scolaires négative. Nous partons du principe que si les participants B (haute estime de soi

80 Viau, R. (2004). La motivation : condition de plaisir d'apprendre et d'enseigner en contexte scolaire, 3e congrès des chercheurs en éducation Bruxelles. Québec : université de Sherbrooke.

81 Martinot, D. (2001). Connaissance de soi et estime de soi : ingrédients pour la réussite scolaire. Revue des sciences de l'éducation, 27 (3), 483-502.

71

globale) et D (basse estime de soi globale) obtiennent des résultats différents à la question 12 de notre questionnaire, alors l'estime de soi globale influence l'apprentissage scolaire. Or, nous avons observé les mêmes résultats pour les participants B et D, à savoir environ 1/3 des élèves dont l'apprentissage scolaire ne s'améliore pas et environ 2/3 des élèves dont l'apprentissage scolaire s'améliore. Nous pouvons emmètre la même conclusion lorsque nous comparons nos hypothèses opérationnelles 1 et 3 : les résultats ne sont pas différents entre les participants A (haute estime de soi et vision positive des concepts de soi scolaires) et C (basse estime de soi et vison positive des concepts de soi scolaires) : environ la totalité des élèves sont motivés et améliorent leurs apprentissages scolaires. Nous pouvons alors écrire, d'après la comparaison de nos résultats, que l'estime de soi globale n'influence pas l'apprentissage scolaire des élèves.

Appuyons-nous sur nos recherches théoriques. Rappelons que l'estime de soi globale ne rassemble pas seulement le domaine scolaire. Selon Fiasse et Nader-Grobois (2016)82 , si un élève en échec scolaire se désintéresse du système scolaire, alors son estime de soi ne sera plus associée au milieu scolaire. L'élève portera davantage d'importance à un autre domaine, comme par exemple le domaine social, et inversement. Nous pouvons alors penser ceci, avec nos résultats :

-Les élèves avec une vision négative des concepts de soi scolaires et une estime de soi haute, ne portent pas d'importance au milieu scolaire, mais apportent davantage d'importance dans d'autres domaines. Ils ont une vision positive des concepts de soi dans ces autres domaines, comme par exemple le domaine social, et par conséquent, leur estime de soi globale reste haute. Leur estime de soi est haute, mais leurs apprentissages scolaires ne s'améliorent pas, car leur vision des concepts de soi scolaires est négative.

- Les élèves avec une vision positive des concepts de soi scolaire et une estime de soi basse portent de l'importance au milieu scolaire. Il se peut qu'ils aient une vision des concepts de soi dans d'autres domaines (comme par exemple le domaine social) négative. Leur estime de soi globale est basse, mais leurs apprentissages scolaires s'améliorent, car ils ont une vision des concepts de soi scolaires positive.

82 Fiasse, C. & Nader-Grobois, N. (2016). De la perception à l'estime de soi. Belgique : De Boeck Supérieur.

72

Vérifions ceci à l'aide des résultats du tableau 3. Nous partons du principe que si l'estime de soi globale influence l'apprentissage scolaire, alors les élèves avec une haute estime de soi auraient tous une moyenne générale haute ; et que les élèves avec une basse estime de soi globale auraient tous une moyenne générale basse. Or, nous n'observons pas ces résultats. Nous observons que c'est la vision des concepts de soi dans le domaine scolaire qui influence la moyenne générale des élèves. Les élèves avec une vision positive des concepts de soi dans le domaine scolaire ont une moyenne générale plus haute que les élèves avec une vision négative des concepts de soi dans le domaine scolaire.

Relevons un autre détail, pour finir. Nous observons une légère différence entre les figures 11 et 12 : les élèves avec une haute estime de soi ont plus souvent une vision positive des concepts de soi scolaires que les élèves avec une basse estime de soi. Rappelons que selon Hater, des domaines spécifiques de la conception de soi prédominent par rapport à d'autres domaines lors de l'adolescence et participent davantage à l'estime de soi globale, le domaine scolaire en fait partie (Cannard, 2019)83. Nos participants sont des adolescents. Nous pouvons donc écrire que la vision des concepts de soi dans le domaine scolaire des participants, peut influencer leur estime de soi globale, car le domaine scolaire est un domaine important lors de l'adolescence. Une vision des concepts de soi scolaires positive favoriserait une haute estime de soi globale.

Á l'aide de tous ces éléments, nous pouvons à présent valider ou invalider notre hypothèse générale 1 « l'estime de soi des élèves influe sur leurs apprentissages scolaires ». Nous ne validons pas entièrement cette hypothèse, car ce n'est pas l'estime de soi globale des élèves qui influe sur leurs apprentissages scolaires, mais leur vision des concepts de soi dans le domaine scolaire. Cependant, la vision des concepts de soi dans le domaine scolaire peut influencer l'estime de soi globale alors nous validons partiellement notre hypothèse.

83 Cannard, C. (2019). Le développement de l'adolescent. Belgique : De Boeck Supérieur.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein