Selon Tanguy (2020)64, l'enseignant doit trouver des
formes de médiation entre ses objectifs d'enseignement et ses objectifs
d'apprentissage pour l'apprenant. L'enseignant est un médiateur. La
passerelle entre l'enseignant et l'élève passe par la posture, la
démarche, le langage et enfin la nature des activités
proposées par l'enseignant. Ces éléments influencent
l'apprentissage des apprenants, or, nous avons vu que l'estime de soi influence
l'apprentissage des apprenants. Nous comprenons donc que la posture, la
démarche, le langage et la nature des activités proposées
par l'enseignant peuvent être susceptibles d'influencer l'estime de soi
des apprenants. Nous allons alors étudier certains de ces
éléments.
Selon Bucheton et Soulé (2009)65, il existe
six postures enseignantes. Elles peuvent influencer la posture et l'attitude de
l'élève et modifier leur attention.
64 Tanguy, F. (2020). Cours dispensés dans le
cadre du module didactique générale, master 2 MEEF.
65 Bucheton, D. & Soulé, Y. (2009). Les
gestes professionnels et le jeu des postures de l'enseignant dans la classe :
un multi-agenda de préoccupation enchâssées. Education
et didactique, 3(3), 29-48.
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Voici ces six postures enseignantes :
· La posture de contrôle ;
l'enseignant cadre la situation par un pilotage serré. Cette posture
engendre une atmosphère de classe tendue et hiérarchique avec peu
d'interactions avec les élèves. Les élèves
deviennent des exécutants. Nous comprenons que l'estime de soi des
élèves n'est pas réellement favorisée, mais elle
peut l'être si l'élève comprend les notions
évoquées par l'enseignant.
· La posture de contre-étayage ;
c'est une posture proche de la posture de contrôle, mais ici l'enseignant
peut aller jusqu'à faire le travail à la place de l'apprenant.
Nous comprenons que cette posture ne favorise pas le développement
positif de l'estime de soi d'un élève : l'élève
s'évalue comme incompétent dans le domaine scolaire, car il ne
fait pas le travail lui-même.
· La posture d'accompagnement ;
l'enseignant « apporte, de manière latérale, une
aide ponctuelle ». Les élèves peuvent alors raisonner par
eux-mêmes individuellement ou dans des discussions entre eux. Nous
comprenons que l'estime de soi des élèves peut être
favorisée, mais pas toujours s'il l'élève se compare
négativement aux autres élèves lors des discussions.
· La posture d'enseignement ; «
l'enseignant formule, structure les savoirs, les normes, en fait
éventuellement la démonstration. ».
· La posture de lâcher-prise ;
les élèves sont en autonomie dans un climat de confiance,
l'enseignant n'intervient pas. Les élèves détiennent
davantage des responsabilités, ils ont également la
possibilité d'expérimenter par eux même : nous comprenons
que leur estime de soi augmente si l'élève comprend l'objectif de
l'activité.
· La posture du magicien ; l'enseignant
met en scène son cours, par exemple en utilisant des jeux.
L'enseignant doit faire prendre conscience aux
élèves qu'ils sont compétents en leur laissant le temps de
réfléchir et de raisonner, dans une posture réflexive.