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La mise en demeure en matière de résiliation du bail à  usage professionnel.


par Ted-Rousseau KENNANG GUEFACK
Université de Dschang Cameroun - Master II 2016
  

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1- Les raisons justifiants la nullité

Elles sont à l'origine de l'annulation de la mise en demeure. Elles sont réglementés par l'Acte Uniforme et concernent la validité de lacte même. Quoi qu'il en soit, la nullité dont il est question sanctionne la violation des règles de fond et celles de forme.

S'agissant des règles de fond, aux termes de l'article 133 alinéa 2 il ressort clairement que: « À peine de nullité, la mise en demeure doit indiquer la ou les clauses et conditions du bail non respectées et informer le destinataire qu'à défaut de s'exécuter dans un délai d'un mois à compter de sa réception, la juridiction compétente statuant à bref délai est saisie aux fins de résiliation du bail et d'expulsion, le cas échéant, du preneur et de tout occupant de son chef ». Selon l'article 133 alinéa 2 de l'Acte uniforme susvisé, la validité de la mise en demeure est subordonnée au respect de ces deux conditions cumulatives. Il faut d'emblée relever que l'exigence classique de la reproduction des dispositions de l'article 101 de l'Acte uniforme sur le droit commercial général, n'a pas survécu à la réforme. A la place, l'article 133 du nouvel Acte uniforme a prévu l'obligation pour le demandeur en résiliation du bail d'indiquer dans la mise en demeure la ou les clauses et conditions du bail non respectées. Quoi qu'il en soit, l'obligation d'indication dans la mise en demeure des conditions du bail violées et d'information du destinataire qu'en cas d'inexécution dans un délai d'un mois à compter de sa réception le juge sera saisi d'une action en résiliation, est prescrite « à peine de nullité » de la mise en demeure. Sous l'empire des textes antérieures, la jurisprudence des tribunaux sénégalais n'était pas fixée sur la sanction du non-respect de l'obligation de reproduction dans la mise en demeure des dispositions de l'article 101 (devenu 133) de l'Acte uniforme portant sur le droit commercial général. Le tribunal régional de Kaolack (Sénégal) a été saisi d'une action en résiliation d'un bail commercial initiée par une personne qui n'avait pas respecté l'obligation de reproduction de ce texte. Le tribunal dans son jugement du 14 août 2002 a énoncé que : « l'article 101 de l'Acte uniforme relatif au droit commercial général dispose que la mise en demeure doit reproduire sous peine de nullité les termes du présent article ; Que ladite prescription n'ayant pas été observée, il y a lieu de constater la nullité de la procédure ». Plus loin, Un jugement du tribunal de première Instance de Bafoussam du 16 septembre 2005 a bien campé ce débat en énonçant que : « la mise en demeure préalable avec reproduction sous peine de nullité des termes ( de l'article 101 (devenu 133) de l'AUDCG) est une condition indispensable à toute résiliation d'un bail

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La mise en demeure en matière de rupture du bail à usage professionnel en Droit de

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commercial ,
· Mais attendu qu'en l'espèce, la sommation de payer et de libérer du 17 Mars 2003 servie au défendeur et tenant lieu de dite mise en demeure ne satisfait pas aux exigences légales prescrites par l'article susvisé en ce qu'elle ne reproduit aucunement les termes de ce texte ,
· Qu'il échait par conséquent de déclarer cette sommation nulle et partant irrecevable en l'état l'action de la demanderesse
».

Par ailleurs, l'on peut à bon droit étendre la question en cas de non-respect du délai légal d'un mois prévu au même article 133 suscité. La mise en demeure qui comporte la reproduction intégrale de l'article 133 et la mention selon laquelle le preneur « dispose du délai d'un mois à compter de la signification des présentes, pour honorer les termes du contrat de bail et du présent acte, faute de quoi, il sera procédé judiciairement » est valable. Le moyen selon lequel si les termes dudit article sont reproduits dans la mise en demeure, nulle part n'y figure l'information au preneur qu'à défaut de paiement ou de respect des clauses et conditions du bail dans un délai d'un mois, la résiliation sera poursuivie alors que cette mention est prescrite à peine de nullité doit être rejetée142. Ainsi, à l'image de l'absence de mise en demeure, le non-respect du délai d'un mois prévu par l'alinéa 2 de l'article 133 de l'Acte uniforme sur le droit commercial, doit être sanctionné par la nullité. En effet, l'action en résiliation initiée avant l'expiration du délai d'un mois à compter de la réception de la mise en demeure est prématurée143.

S'agissant ensuite des règles de forme, l'article 133 alinéa 1 dispose que : «La demande en justice aux fins de résiliation du bail doit être précédée d'une mise en demeure d'avoir à respecter la ou les clauses ou conditions violées. La mise en demeure est faite par acte d'huissier ou notifiée par tout moyen permettant d'établir sa réception effective par le destinataire ». Dans la procédure de résiliation du bail à usage professionnel, le formalisme de la mise en demeure constitue un élément déterminant pour l'information de la partie défaillante par rapport au manquement à ses obligations contractuelles. L'exécution effective de cette obligation d'information est donc tributaire de la forme que doit revêtir l'acte. Sous l'ancienne version de l'Acte Uniforme de 1997, « la mise en demeure ne pouvait être délivrée

142 CCJA, 3e ch., n° 60/2012, 7-6- 2012 ; P. n° 077/2009/PC du 24-8- 2009 : Sté Camerounaise de Divertissements et de Commerce (SOCADIC) c/ KADJI DEFOSSO Joseph).Obs. J. Issa- Sayegh

143Le droit d'agir n'existe pas encore, et par là l'action peut aussi être frappée d'irrecevabilité. Cette exigence formelle était déjà contenue dans l'ancien article 101 de l'Acte uniforme portant sur le droit commercial général. Mais, la particularité du nouvel Acte uniforme réside dans la précision du point de départ du délai d'un mois prévu par la loi, ce délai courant à compter de la réception de la mise en demeure.

La mise en demeure en matière de rupture du bail à usage professionnel en Droit de

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que par acte extrajudiciaire »144. C'est d'ailleurs la position qu'a pris la jurisprudence qui sanctionnait le non-respect de cette formalité. Il était d'ailleurs difficile pour les parties de toujours se plier à cette formalité qui était jugée de houleuse pour la procédure. La lourdeur de ce procédé ainsi que son caractère dispendieux ont incité les rédacteurs du nouvel Acte uniforme à simplifier la forme de la mise en demeure, sans pour autant répudier le recours à un officier ministériel. Il résulte de l'alinéa 2 de l'article 133 de l'Acte uniforme précité : « la mise en demeure est faite par acte d'huissier ou notifiée par tout moyen permettant d'établir sa réception effective par le destinataire ». C'est dire que tout acte qui ne recouvre pas une forme susceptible de laisser une preuve, devrait donc être annulée. Il en est par exemple des mises en demeure faites sous forme non-écrite.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault