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La mise en demeure en matière de résiliation du bail à  usage professionnel.


par Ted-Rousseau KENNANG GUEFACK
Université de Dschang Cameroun - Master II 2016
  

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B- La mention du respect du délai légal prévu par l'article 133 de l'Acte Uniforme portant organisation du droit commercial général

La mise en demeure qui comporte la reproduction intégrale de l'article 133 et la mention selon laquelle le preneur « dispose du délai d'un mois à compter de la signification des présentes, pour honorer les termes du contrat de bail et du présent acte, faute de quoi, il sera procédé judiciairement » est valable. En clair, la mise en demeure doit également informer le destinataire qu'à défaut de s'exécuter dans le délai légal prévu des sanctions pourront être prononcées. Il est néanmoins loisible de constater que le législateur communautaire Ohada a prévu des délais différents selon que l'on est dans une procédure de résiliation ou dans une procédure de non renouvellement. L'article 133 alinéa 2 et suivants traite de la mise en demeure dans la résiliation. Le délai prévu et qui doit être mentionné dans la mise en demeure est celui d'un (01) mois en l'occurrence58. Dans un Arrêt rendu par la CCJA59, le juge a eu l'occasion de se prononcer sur la question. Dans l'espèce, il était reproché à l'arrêt attaqué d'avoir violé l'article 133 de l'AUDCG, en ce que la Cour d'Appel a poursuivi la résiliation du bail alors que le délai d'un mois imposé par le texte, avant l'expiation duquel la résiliation

57 C.A. Abidjan, n° 279, 6/3/2001: Sté PAGOTO c/ O., Ohadata J6-04-114.- Le Juris-Ohada, n°3/2003, Juillet-septembre 2003, p.55.

58 Sous l'angle processuel, le délai d'un mois à compter de la réception de la mise en demeure s'analyse en un « délai d'attente » que le demandeur en résiliation du bail professionnel doit respecter avant de faire constater la résiliation par le juge.

59CCJA, N°062/2008, 30-12-2008 : M. Neil RUBIN c/ ATLAS ASSURANCES S.A, Recueil de jurisprudence n°12, Juillet-Décembre 2008, p.99, Ohadata J-10-36, Ohadata J-09-271, Juris Ohada n°1/2009, janvier-mars, p.45

La mise en demeure en matière de rupture du bail à usage professionnel en Droit de

l'Ohada

ne peut être poursuivie, n'avait guère été observé par le prétendu qui, au contraire, a procédé à la signification le même jour à la même heure, du commandement de payer et de l'assignation en résiliation. À l'image de l'absence de mise en demeure, le non-respect du délai d'un mois prévu par l'alinéa 2 de l'article 133 de l'Acte uniforme sur le droit commercial, doit être sanctionné par une fin de non-recevoir. En effet, l'action en résiliation initiée avant l'expiration du délai d'un (01) mois à compter de la mise en demeure est précoce d'autant plus que le droit d'agir n'existe pas encore.

En outre, lorsque le créancier de l'obligation est obligé de renvoyer une mise en demeure à la partie défaillante pour exprimer son refus de renouvellement, il doit donc le faire conformément aux règles propres à la validité de la mise en demeure. Aux termes de l'article 127 : « Le bailleur peut s'opposer au droit au renouvellement du bail à durée déterminée ou indéterminée, sans avoir à régler d'indemnité d'éviction, dans les cas suivants : 1) S'il justifie d'un motif grave et légitime à l'encontre du preneur sortant. Ce motif doit consister soit dans l'inexécution par le locataire d'une obligation substantielle du bail, soit encore dans la cessation de l'exploitation de l'activité. Ce motif ne peut être invoqué que si les faits se sont poursuivis ou renouvelés plus de deux mois après une mise en demeure du bailleur, par signification d'huissier de justice ou notification par tout moyen permettant d'établir la réception effective par le destinataire, d'avoir à les faire cesser. (...)». L'on constate que contrairement à la résiliation étudiée plus haut, la différence est au niveau du délai qui varie. L'alinéa 2 de l'article 133 suscité nous renseigne davantage sur le délai de la mise en demeure en cas de refus de renouvellement et il s'agit du délai de deux (02) mois.

Mais quelle que soit la forme de la rupture du bail professionnel, il est important de garder en vue que la mise en demeure devra pour être considérée comme valable contenir la mention de l'indication du délai légal prévu pour chaque cas.

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus