WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Socio-histoire d'une offre alternative de transport urbain: etude du cas des «woro-woro» de yopougon (abidjan, cote-d'ivoire)


par Yerehonon Jean Zirihi
Université Alassane Ouattara (Ex Université de Bouaké) - Doctorat  2015
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

1.3.2 De la spécialisation des quartiers de la ville d'Abidjan

L'ordre urbain colonial est un discours normatif du pouvoir et un ensemble de pratiques sociales et économiques qui préexistaient à l'établissement colonial. Le respect des nouvelles réglementations sur le domaine public (rues, marchés, cimetières, etc.) représentait l'acceptation de nouvelles normes sanitaires,

32 Le plan Du Prey de 1928 est le premier plan d'urbanisme de la ville d'Abidjan. La recherche d'une fonctionnalité optimale dans l'organisation urbaine d'Abidjan n'est pas la préoccupation essentielle de ce premier grand d'aménagement de la ville.

71

sécuritaires et fiscales et relevait de plusieurs impératifs consubstantiels de l'imposition d'un nouvel ordre colonial. Contrôler le commerce africain, assurer la protection de la santé et des modes de vie des Européens et imposer un nouvel ordre urbain à des indigènes rarement considérés par l'administration coloniale comme des citadins. Pour les Français comme pour les Britanniques, contrôler les activités «indigènes» devait permettre de les centraliser sur des places officielles, de lutter contre la contrebande, de contrôler le commerce ambulant dans la ville et d'interdire la divagation du bétail. Les objectifs étaient essentiellement fiscaux (taxer les activités économiques, les marchés et les marchands) par le contrôle des prix et des produits et l'imposition des normes sanitaires (Fourchard 2006-2007).

En Côte d'Ivoire et notamment au niveau de la ville d'Abidjan, la conclusion du Plan Badani de 1948 était sans équivoque: parer au désordre qui entravait la circulation». Toutefois, le plan Badani a sous-estimé l'importance de la croissance démographique en accordant la priorité de l'économique sur le social, à l'image de la répartition des investissements. Le plan a surestimé l'étendue des zones industrielles, prévues à Petit-Bassam, Vridi et sur la rive ouest de la baie du Banco, par rapport aux secteurs d'habitat (Antoine, Dubresson et al. 1987). Ses insuffisances ont pour corollaire le développement des secteurs d'habitat illégal non lotis ou lotis par les propriétaires coutumiers.

La physionomie actuelle de l'agglomération sera esquissée à partir de 1948, lors de la préparation du plan d'urbanisme, plus connu sous le nom de plan Badani (1952)33 qui marque le passage de la cité administrative à la ville portuaire et industrielle. Suite au décret de juin 1946, un comité de l'urbanisme et de l'habitat aux colonies est créé. Il est chargé de doter les grandes villes coloniales de plans

33 Le plan Badani(1952), commandé dans la perspective du percement du canal et approuvé en 1952, repose sur le développement du port et des zones industrielles de Petit-Bassam et de Vridi, des zones 3 et 4, industrielles et résidentielles à la fois. Il prévoit des axes de circulation du Plateau à l'aéroport, une réserve de terrain pour la construction d'un aéroport international sur l'île de Petit-Bassam, l'édification d'un centre urbain administratif et commercial au Plateau, dont la tête de pont ainsi que le bureau de poste et l'ancien immeuble de l'EECI, sont les vestiges. L'extension de l'habitat dans les quartiers de Cocody, de Treichville, de Marcory et d'Adjamé. Henriette Diabaté, Léonard Kodjo, in Notre Abidjan

72

d'urbanisme directeurs qui consacre la spécialisation des quartiers. La ville est divisée en zones. Les quartiers «indigènes», séparés de la ville par des zones industrielles et des camps militaires. L'urbanisme fonctionnel étant de rigueur, à chaque zone sa fonction, à chaque catégorie sociale son habitat (Couret 1997). Les priorités listées par le plan de construction de la ville intègrent les quartiers africains dans la planification.

«Le problème posé par la réalisation de logements pour les Africains devra tôt ou tard être résolu» (Dianous 1998).

Du point de vue de la circulation, il a été prévu l'aménagement des axes routiers qui forment la base circulatoire actuel, avec une attention particulière portée à la desserte des pôles économiques de la ville (Plateau, les zones industrielles, le port et l'aérodrome). À partir de 1950, cette distribution des fonctions urbaines engendre de graves déséquilibres dans la répartition de la population et des lieux d'emploi, responsables de l'intensification des déplacements quotidiens. Au même moment, le développement de la ville et la croissance démographique trop rapides donnent un coup d'accélérateur à l'offre dite informelle de transport qui se concentre dans les quartiers africains.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams