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Socio-histoire d'une offre alternative de transport urbain: etude du cas des «woro-woro» de yopougon (abidjan, cote-d'ivoire)


par Yerehonon Jean Zirihi
Université Alassane Ouattara (Ex Université de Bouaké) - Doctorat  2015
  

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4.1 Des transports au centre d'enjeux
multiples

Depuis la fin des années 1990, la question de l'organisation des transports alternatifs est au coeur des préoccupations des pouvoirs publics dans les pays du Sud et notamment en Afrique. À ce sujet, on peut faire référence en Côte d'Ivoire à la loi n°95-349 du 03-08-95122. Au plan africain, on peut citer le programme SSATP (Sub Saharian African Transport Program) lancé par la Banque mondiale à la fin des années 1980 dans lequel le transport privé est dorénavant pris en compte et avec lequel il faut composer. Pour autant, le risque de l'incertitude est toujours présent d'autant plus que l'évolution des lois a compliqué les interventions dans ce secteur des transports en introduisant des rapports de forces, des négociations, des enjeux de pouvoir, des compétitions entre différentes institutions et acteurs aux échelles différentes. Les règles, les procédures, les circuits et modalités de décision, etc. s'inscrivent aussi dans des rapports plus ou moins conflictuels entre les pouvoirs publics, les collectivités territoriales et les groupes d'entrepreneurs privés. Dans la ville d'Abidjan par exemple, l'organisation des taxis collectifs en général et singulièrement, les woro-woro intercommunaux n'échappe pas à ce type de situations comme on peut le constater dans l'encadré suivant.

122 Loi relative à l'organisation des transports urbains d'Abidjan

237

Tableau 15 : Répartition des rôles entre les différents acteurs dans le schéma d'organisation des woro-woro intercommunaux

Acteurs

Rôle

Etat ou ses Représentants

Contrôle de routine (police, vignette)

Mairie

Perception de la taxe de stationnement (non officielle), soutient parfois explicitement ou indirectement la mise en circulation des woro-woro

District

Taxe ou laissez-passer (non officiel), soutient tacitement ce type de transport

Syndicats

Prise d'initiatives, contrôle et perception directe de taxe, localisation de gare en accord avec la mairie ou le district ou avec certains des agents des collectivités.

Comités de Quartiers

Prise d'initiatives, contrôle et perception de taxe en accord avec certains agents des collectivités (mairie, district)

Propriétaire de véhicule (activité occasionnelle)

Prise de risque, il transforme son véhicule familial en véhicule de Transport sans autorisation (achat de conscience des agents commis pour le contrôle, collaboration avec les différents groupes de syndicats). But: rendre service, gagner un peu d'argent pour l'achat de carburant

Professionnel (activité Permanente)

Prise de risque, un véhicule familial ou taxi compteur transformé en woro-woro

Usagers

Prise d'initiative, incitation au covoiturage payant en cas de pénurie de transport dans les transports publics (grève, événement politique ou sportif de grande ampleur),

Source : nos entretiens

La montée en puissance des woro-woro intercommunaux s'effectue dans un contexte institutionnel non stabilisé. Si la ville d'Abidjan, actuel district existe depuis presque une cinquantaine d'années en Côte d'Ivoire, les mairies et leurs agences techniques n'existent que depuis 1980. De plus, les récentes lois de décentralisation de 1995 et de 2000 ont ouvert un espace de négociation des rôles

238

entre les différents ordres de collectivités locales et les services déconcentrés de l'État, alors même que des évolutions se déroulaient au niveau des transports publics et la société civile123. Les woro-woro et leur mode d'organisation reflètent donc les nouvelles relations qui s'établissent entre des populations précarisées et leurs institutions marquées par des évolutions socio-économiques et politiques qui les contraignent à des ajustements permanents124.

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry