WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Socio-histoire d'une offre alternative de transport urbain: etude du cas des «woro-woro» de yopougon (abidjan, cote-d'ivoire)


par Yerehonon Jean Zirihi
Université Alassane Ouattara (Ex Université de Bouaké) - Doctorat  2015
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

2.1.4 Le transport urbain de personnes, un facteur structurant de la communauté Mouride

Les Mourides sont une communauté religieuse appartenant du point de vue identitaire au groupe ethnique Wolof. Ils sont caractérisés par un même système politico-économique et partagent les mêmes valeurs religieuses et se réfèrent tous à un homme: cheikh Ahmadou Bamba, fondateur du Mouridisme. Selon (Sané 1993), les marchands Mourides, transporteurs partagent la même idéologie et défendent les mêmes valeurs. Ils font partie d'une «vaste association de coopération commerçante à base confessionnelle. Ils sont connus pour leur attachement aux principes fondamentaux de la confrérie, pour leur quête constante de l'agrément de Dieu par le respect scrupuleux des recommandations et ordres «Ndigël» du marabout (guide religieux) et l'attachement sans faille au culte du travail, considéré comme un principe sanctificateur de l'homme en général et du Talibé en particulier. Leur dynamisme, axé essentiellement sur la recherche de la félicité, passe par la bénédiction du maître spirituel appelé «Cheikh», «Serigne» ou encore marabout.

Le travail occupe une place toute particulière chez les Mourides. Il est considéré à la fois comme une prière, un instrument puissant de consolidation de la foi et d'élévation spirituelle qui pousse constamment le disciple à l'action pour la recherche forcenée de la réussite de ses projets dans ce bas monde et de son salut dans l'au-delà. Les Mourides profitent donc de toute opportunité pour la réalisation de ce double objectif matériel et spirituel. Ils constituent la confrérie la plus connue du Sénégal. Intimement liée à l'histoire du Sénégal, les Mourides ont toujours joué un rôle politique de premier plan dans tous les secteurs d'activités économique, sociale, culturelle, politique et notamment le transport des personnes et des marchandises du Sénégal (Sané 1993). La présence des Mourides dans le transport est donc très ancienne. Il s'agissait d'abord de commerçants et de

214

marabouts issus des différentes confréries musulmanes100. Ils ont été les tous premiers autochtones à se constituer un parc automobile au Sénégal.

À la fin de la Deuxième Guerre mondiale, sont apparues les premières entreprises de transport public pilotées par des autochtones. Les Mourides ont investi dans le transport collectif qui était resté pendant longtemps la chasse gardée des Européens et des Libano-Syriens. On leur attribue la naissance et le développement des réponses alternatives de transport collectif de Dakar (les cars rapides et les ndiaga ndiaye). Cars rapides est un terme générique qui désigne les minibus de plus de 30 places effectuant le transport collectif à Dakar. Apparus après la Seconde Guerre mondiale, ils ont été mis au goût du jour par les Mourides. Quant aux ndiaga ndiaye, ce sont des fourgonnettes de marque allemande Mercedes, destinées au transport de marchandises en Europe. Ils sont importés au Sénégal et transformés de manière artisanale pour en faire des cars et des minicars de transport collectif de 35 à 50 places. Ndiaga Ndiaye a été l'un des tous premiers transporteurs mourides à avoir introduit un nouveau service dans le transport collectif. Profitant d'une demande très forte, il a continué d'évoluer dans le transport interurbain, pour glisser dans le transport urbain de Dakar vers la fin des années 1970. Cette stratégie a été renforcée et officialisée de fait vers la fin des années 1980 avec le déclin progressif de la SOTRAC. Mais quel rapprochement avec les Malinkés de Côte d'Ivoire?

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe