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Socio-histoire d'une offre alternative de transport urbain: etude du cas des «woro-woro» de yopougon (abidjan, cote-d'ivoire)


par Yerehonon Jean Zirihi
Université Alassane Ouattara (Ex Université de Bouaké) - Doctorat  2015
  

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1.2.3 Les termes de «Dioula» ou de «Dioulatchè»

Les deux termes viennent du vocable «Dioula» et signifient négociant, commerçant. Dans le milieu du transport, ces deux termes renvoient à la structure de la propriété. Ainsi les propriétaires qui n'ont qu'un seul véhicule sont désignés par le terme de «Dioula». Quant au terme de «Dioulatchè», il désigne tout propriétaire qui a plus d'un véhicule à sa possession. De plus, des travaux existent et qui justifient clairement l'ancienneté et la domination des Dioula dans le transport. Il s'agit de l'étude d'Aka Kouadio Akou intitulée:«l'organisation des transports collectifs à Abidjan» (thèse de doctorat). Dans cette étude réalisée en 1987, et particulièrement au chapitre relatif à l'identité des propriétaires des gbaka et taxis collectifs, il est parvenu aux résultats suivants:

«Sur un échantillon de 100 personnes enquêtées, 58% sont Dioula dont 22% sont propriétaires de leurs véhicules et 36% sont salariés. Les autres ethnies de la Côte d'Ivoire représentent 26% et les étrangers 16% (p.95)».

L'ancienneté et l'importance des entrepreneurs Dioula dans le secteur des transports relèvent d'une évidence historique. Mais à la fin des années 1980 et surtout au milieu des années 1990, la crise et l'assouplissement de la règlementation sur les conditions d'exercice du transport urbain ont ouvert une brèche à l'entrepreneuriat et popularisé les pratiques de l'offre alternative. La concurrence dans le transport semble limiter les investissements massifs des Malinké. Aujourd'hui, le secteur du transport est composé, en grande majorité, d'une multitude de petits acteurs qui rendent la rentabilité de plus en plus aléatoire. Ces appellations liées au répertoire socioculturel Malinké ainsi que l'ancienneté et l'importance des entrepreneurs Dioula dans le secteur des transports indiquent que ces types de transport n'ont pas leur moteur dans la ville d'Abidjan, mais dans la culture et les pratiques des populations urbaines migrantes.

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1.3 Naissance d'Abidjan et apparition de
mode de transport de type africain

La première capitale de la colonie française de Côte d'Ivoire fut Grand Bassam, ville côtière située à 50 km à l'ouest de l'actuelle Abidjan. Le déplacement des colons de Bingerville vers Abidjan a contribué à l'accroissement des activités administratives et commerciales. À cette époque, le transport collectif était monopolisé par les colons et les Libano-syriens lesquels étaient également les principaux acteurs commerciaux de la colonie de Côte d'ivoire (Chauveau 1980). Les dessertes de ces transports épousaient les contours de la ville partagée selon le modèle de séparation entre quartiers européens et quartiers africains (Antoine, Dubresson et al. 1987).

La ville d'Abidjan a amorcé son développement dès son érection en capitale de la colonie en remplacement de Bingerville en 1934. À cette date le coeur de la ville était organisé autour de la fonction ferroviaire. La ville jouait deux fonctions principales. Ce sont la fonction commerciale et la fonction administrative. L'ensemble de ces activités ainsi que les différentes offres de transport se déroulaient autour de ces trois quartiers qui constituaient la ville d'Abidjan. Il s'agit notamment du Plateau, d'Adjamé et de Treichville.

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius