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Socio-histoire d'une offre alternative de transport urbain: etude du cas des «woro-woro» de yopougon (abidjan, cote-d'ivoire)


par Yerehonon Jean Zirihi
Université Alassane Ouattara (Ex Université de Bouaké) - Doctorat  2015
  

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3.3.2 «Sécuriser le secteur»

Les dernières crises qu'a traversées la Côte d'Ivoire ont eu des résultats désastreux sur les couches sociales déjà fragilisées. Dans «les quartiers» de la ville d'Abidjan, on a vu se multiplier les quartiers enclos, c'est-à-dire les quartiers dont les résidents tentent de contrôler l'accès grâce à la fermeture, partielle ou complète, temporaire ou permanente, des rues les desservant. Ces développements qui constituent une réponse locale à un fort sentiment d'insécurité, occasionnent une économie de débrouille plus que de travail chez certains jeunes rabatteurs du transport. Aussi, l'expression: «assurer la sécurité» pèse-t-elle pour beaucoup dans la création des lignes des woro-woro dans certains sous quartiers de la commune de Yopougon.

«Nous sommes là pour la sécurité des véhicules et de la clientèle. Nous sommes les éléments de la route». Rassure B. Dao, chargeur dans une station de woro-woro 25-12-2012).

En fait, les rues dans certains quartiers ne sont plus considérées en premier lieu comme éléments d'un réseau de circulation, dont la fonction dominante est de relier les lieux et les citadins au sein de l'aire métropolitaine. Elles sont désormais perçues comme le point faible de territoires qui cherchent à assurer leur propre protection, contre un extérieur considéré comme menaçant. Aujourd'hui, selon

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des règles informelles du jeu non écrites mais collectivement intériorisées dans le secteur des transports, en dehors du réseau de taxis conduisant à ces types de quartiers, il est quasiment impossible à tout autre taxi collectif d'y embarquer ou d'y prendre des passagers. En deux décennies les lieux de transport ont changé à Yopougon. La capacité d'organisation et l'opportunisme des acteurs du transport collectif privé expliquent cette effervescence Les groupes sociaux qui interviennent dans ces espaces transport et qui s'y déploient sont porteurs d'échelles diverses où se construisent les notions de temps, de rythmes de vie, d'accès à l'espace et à sa symbolique (Heringer and David 1986). L'espace public peut donc être objet de conflits en raison même d'une multiplicité d'usages difficilement compatibles. Selon (Leimdorfer 1999), l'espace public est assimilé par ces entrepreneurs à un espace ouvert, un espace de passage et d'échange à forte valeur marchande qui perd de ce fait son caractère commun pour devenir synonyme de cible foncière

«Tant que y a le goudron à Abidjan, nous, on va manger» s'exclame

Bill, un chargeur à la SIPOREX (02. 04.2010)

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille