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Socio-histoire d'une offre alternative de transport urbain: etude du cas des «woro-woro» de yopougon (abidjan, cote-d'ivoire)


par Yerehonon Jean Zirihi
Université Alassane Ouattara (Ex Université de Bouaké) - Doctorat  2015
  

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3.1.2 La violence comme ressource d'action «syndicale»

L'un des constats à noter dans le secteur des transports est que la structuration de cette offre s'effectue dans un contexte particulier de mobilisation de violence sociale et de contre-violence des appareils répressifs de l'État comme le témoigne cet article tiré de la presse locale et intitulé:

«Danger».

Les «gnambro» sont désormais les maîtres des gares routières. Chauffeurs, propriétaires de camions et passagers, tous subissent leur loi [...] Maîtres incontestés, les gnambro n'hésitent pas à mettre au pas tous ceux qui refusent d'obéir à leur loi. Pneus dégonflés, chauffeurs privés de chargement, passager tabassé...la liste des préjudices subis par les usagers est longue. Parfois, ces agressions se terminent par des bagarres entre groupes de «gnambro» [...] Le métier fait recette. 2000 à 3000 f par jour. Voire plus souvent. Le phénomène s'étend désormais à toutes les communes d'Abidjan. Parce qu'il est juteux. Ainsi, il n'est plus rare de voir des minis gares se créer à Cocody, Yopougon, Adjamé. En somme partout. Car, l'investissement pour s'installer se résume à la force des muscles. Pas des pensées. Mais des recettes.» Frat Mat du jeudi 13 septembre 2012, p4

Outre la violence utilisée par les entrepreneurs syndicats du transport pour s'approprier la gestion des espaces publics, d'autres formes de violences physiques et symboliques rythment aussi le secteur des transports (Diop and Faye 1997). En effet, soit pour le contrôle d'un site, soit par simple refus d'un chauffeur de payer un ticket syndical, les chargeurs ou les syndicats utilisent souvent recours la violence pour s'imposer comme l'indique cet extrait d'un journal local.

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«Milice des syndicats»

«Les «gros bras» n'hésitent pas à ôter la vie quand les chauffeurs refusent de payer leurs tickets dont les prix varient entre 500 et1000 FCFA. Cela est fonction des lignes de gares des woro-woro ou des gbaka». Le jour plus du mardi 06 décembre 2011, p 5

L'auteur des propos suivants montre bien comment la violence devient inéluctable dans le secteur des transports dans un contexte d'affaiblissement du pouvoir régalien de l'Etat.

«Au moment où on créait cette gare, c'était une petite parcelle où garaient les taxis «choto» et il y avait quelques taxis compteurs qui venaient garer là, c'était une tête de stationnement. Nous, on a trouvé que le coin était stratégique par rapport à la côte. Donc ceux qui étaient là, les taxis qui avaient aménagé un petit coin, il fallait lutter pour pouvoir les faire dégager là, il fallait lutter par la force, il fallait employer certains moyens pour s'approprier la gare» (Y. B 14-92011)

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