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Socio-histoire d'une offre alternative de transport urbain: etude du cas des «woro-woro» de yopougon (abidjan, cote-d'ivoire)


par Yerehonon Jean Zirihi
Université Alassane Ouattara (Ex Université de Bouaké) - Doctorat  2015
  

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Chapitre 3

Vers une «autocratie des syndicats»?

La question de l'émergence des woro-woro est inséparable des luttes pour le contrôle des sites et des positionnements internes aux différents groupes d'entrepreneurs86 qui interviennent dans le secteur. La fragmentation de l'autorité gestionnaire de la ville, leur a donné une réelle capacité à orienter nombre de projets définis par les pouvoirs publics en vue de réguler les activités informelles en ville et d'«homogénéiser» l'espace urbain (Lombard 2006). Pour comprendre la structuration des woro-woro, nous sommes amené à décrypter les logiques de ces acteurs devenus omniprésents dans les sites de chargement et de déchargement des voyageurs qui sont ainsi installés dans les périmètres communaux. Quelles sont les logiques des ces acteurs? Quel sens donner à ce qu'il est convenu d'appeler la «mafia du transport»? Traduit-elle un projet d'émancipation des règles de la rue en lieu et place de ce que (Olivier de Sardan 2008) nomme les normes officielles?

86La régulation des woro-woro est essentiellement entre les mains de néo-citadins et natifs de souche qui se sont en fait réapproprié un certain nombre d'enseignements socioculturels de leur terroir pour sortir de la marginalité dans laquelle les confine la «ville formelle».

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3.1 Géographie de pouvoir et luttes autour du rôle syndical

Les sites de chargement sont des points de départ et d'arrivée correspondant à des itinéraires précis où les clients attendent les taxis collectifs. Ils sont rarement éloignés des centres-villes et les véhicules y sont regroupés selon des destinations prédéfinies. Lieux de rassemblement, ces sites présentent une concentration dans les espaces centraux et sont ensuite répartis dans les secteurs les plus dynamiques des quartiers, notamment à proximité des marchés et des intersections des axes structurants. Dans les principaux sites, la parole des courtiers fait autorité sur les chauffeurs et leurs clients. Les chargeurs font partie du syndicat des taxis et sont parfois considérés comme des «chefs de sites» ou «stations» ou «gares» et des médiateurs par les chauffeurs. La gestion des sites ou stations de taxis est assurée par les chargeurs avec des départs à tour de rôle87 en appliquant le principe du remplissage des véhicules avant départ. Les woro-woro appliquent des tarifs connus des usagers accoutumés et les chargeurs veillent au respect des tours de départs des véhicules en échange d'une commission prélevée sur chaque course. L'entrée dans une station, les itinéraires, tout est sous le contrôle des ces chefs syndicats ou chargeurs autoproclamés (Steck 2003). Mais quels sont les mécanismes sociaux par lesquels se définissent les positions de pouvoir au sein de ces gares? Comment accède-t-on- au pouvoir de décision dans les gares? L'idée ici énoncée est que c'est dans l'espace que ces acteurs trouvent les éléments permettant de participer au processus de domination. Plusieurs cas peuvent être observés. Pour ce qui est des woro-woro, l'espace est le support d'un processus historique de combinaison de procédures variables.

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