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Socio-histoire d'une offre alternative de transport urbain: etude du cas des «woro-woro» de yopougon (abidjan, cote-d'ivoire)


par Yerehonon Jean Zirihi
Université Alassane Ouattara (Ex Université de Bouaké) - Doctorat  2015
  

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2.2 Emergence de spécialités des woro-woro

L'offre alternative de transport à Yopougon, profite de l'incompréhension des autorités officielles en charge du transport et des difficultés de l'offre publique pour étendre ses services. Il en est ainsi du secteur des woro-woro face à des besoins de mobilité géographiques de plus en plus grands. En moins de trois décennies, ce mode de transport est parvenu à constituer une part de l'offre de transport urbain en assurant quelque (33 %) des déplacements collectifs d'Abidjan (AGETU 2007). En effet, la réglementation des taxis est contournée par l'exploitation clandestine de véhicules particuliers privés comme moyens de transport collectif. Tout en profitant de l'extension de l'habitat vers les périphéries urbaines, des têtes de lignes de woro-woro sont alors aménagées à proximité des gares et points de rupture de charge pour capter les laissés-pour-compte de la desserte régulière de service public.

83 Nous avons décrit dans les paragraphes précédents la présence des syndicats dans le transport comme un fait voulu et entretenu par les mairies et le district pour écarter l'AGETU de la gestion des ressources générées par le transport.

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Actuellement, toutes les gares du secteur public des transports et les pôles de convergence d'usagers (marchés, structures sanitaires et services administratifs) sont doublés d'une tête de ligne de transport collectif. Les usagers sont attirés grâce à un système de desserte plus rapide, permettant des gains de temps substantiels ou moins onéreux. Ces taxis collectifs se subdivisent en deux catégories: les woro-woro intercommunaux, sans couleur précise et les woro-woro communaux avec une couleur précise selon la commune. Les Abidjanais savent par exemple que les woro-woro jaunes sont ceux de Cocody le quartier présidentiel, les bleus sont ceux de Yopougon la plus grande commune de Côte d'Ivoire. Toutefois, si au niveau de ces deux types de taxis, les taxis communaux demeurent depuis quelques années sous la tutelle de la mairie (taxe de stationnement exclusivement payable à la mairie), les taxis intercommunaux quant à eux, profitent toujours de l'opacité des responsabilités qui tendent de le contrôler.

2.2.1 Le woro-woro communal pour les courtes distances

L'avenir des taxis communaux ou woro-woro communaux est un bon révélateur des problèmes de Yopougon en matière de transport en commun. Le woro-woro communal a opéré une véritable révolution dans les transports de proximité, en transformant de fond en comble les horizons du quotidien. Un déplacement en ville ou de la ville vers la périphérie et vice-versa cesse d'être une corvée ou un parcours du combattant. La diffusion du woro-woro à travers l'espace abidjanais en général, et celui de la commune de Yopougon en particulier, donne aux habitants la possibilité d'une mobilité jamais connue par le passé. Le woro-woro a popularisé le transport sur courtes distances. Jusque dans les années 1970, la société abidjanaise paraissait peu mobile dans son écrasante majorité (Diahou 1981; Bonnassieux 1987; Steck 2008).

Dans une commune comme Yopougon, en l'absence de taxis intra muros, les déplacements étaient extrêmement limités. Dans les quartiers, les lignes des woro-woro communaux constituent des réseaux de rabattement et assurent une desserte plus fine de l'espace. Ces réseaux sont les plus flexibles au niveau des dessertes. Les dessertes se font en général à partir des gares relais ou des espaces centraux

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desquels divergent les lignes vers les quartiers. La configuration de ces réseaux épouse dans les détails celle de la voirie communale. Or, le réseau des lignes d'autobus est tributaire de la voirie revêtue qui est insuffisante. De nombreuses voies de circulation étroites à l'intérieur des quartiers ne permettent pas aux bus de sortir de la voirie aménagée. Toutefois, ces blocages infrastructurels ne sont en rien une entrave au développement des taxis collectifs, capables d'atteindre les secteurs les plus reculés. Cette organisation spatiale des taxis communaux reflète l'image d'un système en phase avec son cadre d'évolution. Les réseaux et les noeuds de ces transports calquent ceux de la commune pour assurer une bonne complémentarité entre les différentes composantes de l'espace (Aloko 2001) comme le montre le tableau suivant.

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Tableau 10 : Tableau du réseau de lignes des woro-woro communaux

Origine

Destination

Siporex

Ananeraie-Maroc

Siporex

Toit Rouge

Siporex

Camp Militaire

Siporex

Kouté

Siporex

Km 17

Carrefour Zone industrielle

Micao

Carrefour zone industrielle

Zone industrielle

Carrefour zone industrielle

Prison civile

Gabrielle gare

Prison civile

Gabrielle gare

Zone industrielle

Gabrielle gare

Andokoi

Gabrielle gare

Zone industrielle-Micao

Gabrielle gare

Nouveau cartier

Station total (Kenya)

Ananeraie-Maroc

La poste

Nouveau quartier

La poste

Toit rouge

La poste

Kouté

La poste

Niangon

SICOGI -marché

Niangon

SICOGI- marché

Camp militaire

SICOGI-marché

Ananeraie

SICOGI-marché

Banco II- Port-Bouët II

SIDECI(Palais)

Béago

SIDCI palais

Niangon

Niangon sud (à gauche)

Azito

Niangon sud (à droite)

Lokoi

Source: nos entretiens

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"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe