2.1.4 Les difficultés pour avoir un emploi
La réforme du secteur parapublic a
entraîné la fermeture d'un nombre important d'unités de
production, ce qui n'a pas manqué d'avoir une incidence négative
sur la redistribution du revenu et de l'emploi. Pareil pour le secteur
privé incapable d'absorber les nouveaux demandeurs d'emploi
éjectés du secteur public ou sortant du système
éducatif, les itinéraires d'exclusion se sont progressivement
construits (Crook 1989; Crook 1990; Marie 1997; Marie, Haubert et al. 2000;
Wood 2003; Léonard and Balac 2005) cités par (Akindès
2007). La situation de crise est devenue structurelle et se caractérise
par une forte contraction du marché de l'emploi, un important
excédent de main-d'oeuvre qualifiée et surtout non
qualifiée, ainsi qu'une baisse continue du pouvoir d'achat des
ménages (Diaz Olvera, Plat et al. 2007). En outre, les perspectives
d'emploi de la jeunesse sont
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assez insuffisantes, qu'elle soit diplômée de
l'enseignement supérieur ou sans qualification. Par exemple, en
Côte d'Ivoire, selon les statistiques de la CNPS, citées par la
(DSRP 2009), sur 26.000 entreprises déclarées avec 550.000
emplois avant la crise de 2002, le pays ne comptait plus que 13.124 entreprises
en 2006 pour moins de 300.000 emplois, soit une baisse de l'offre de 44% des
emplois du secteur privé moderne au cours de la période
2002-2006. Dans le même temps, seul un départ à la retraite
sur dix est aujourd'hui remplacé dans la fonction publique.
D'une manière générale le chômage
s'est accru. De 6,4% en 2002, le taux de chômage de la population active
a atteint les 15,7% en 2008. Le chômage des jeunes notamment des 15-24
ans est le plus important (DSRP 2009). Ce chômage continue des
populations urbaines, notamment jeunes, a entraîné la recherche
permanente de stratégie de survie et le développement de petits
métiers. Les transports sont un secteur d'activités où les
initiatives individuelles masculines sont facilement accueillies, sans requis
préalables de formation ou d'expériences spécifiques
(apprentis dans les véhicules, rabatteurs dans les terminus...) (Diaz
Olvera, Plat et al. 2007). C'est ainsi que des
«déflatés», plus ou moins jeunes, deviennent des
conducteurs de véhicules de transport collectif dont le woro-woro.
2.2 Faiblesse de l'offre publique et le
problème de mobilité sociale
Des actions d'envergure ont été entreprises pour
résoudre les problèmes du transport urbain et atténuer les
difficultés de communication entre Yopougon et le Plateau, le centre
administratif et des affaires. Le nombre des bus de la SOTRA est passé
de 200 en 1970, à 1075 en 1980. Les bateaux-bus amènent les
citadins vers le Plateau par le point de rivage d'Abobo-d'Oumé depuis
1980. Une voie express a été ouverte en direction de Yopougon
depuis 1979. Malgré tous ces progrès accomplis, tous les maux
vécus par les populations en matière de transport n'ont pas
encore trouvé de réponse.
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