1.2.3 L'année 1996 et l'adoption de la couleur bleue
pour
Yopougon
Pour (Lombard 2006), l'existence des opérateurs
privés tient aux choix faits par les collectivités locales en
matière de transport. Dans son périmètre communal, la
mairie investit le transport urbain. Elle attribue les autorisations
d'exploitation aux taxis collectifs. Elle s'attribue également la
délivrance des occupations provisoires de la voirie (OPV), là
où les woro-woro déchargent et rechargent, contribuant ainsi
à transformer les bordures des principaux axes de circulation en
mini-gares urbaines. Mais cela ne suffisait pas pour le contrôle effectif
d'un secteur d'activité en pleine expansion, d'où l'adoption en
1996 de la couleur bleue pour Yopougon et affectée d'un macaron, d'une
antenne numérotée. Ce système possède ainsi le
double avantage de contrôler les nouveaux entrants dans la profession au
niveau de la commune, mais aussi permet à la municipalité d'avoir
une idée de leur apport en matière de mobilisation de recettes.
Des traces de cette adoption de couleur de taxi ponctuent également les
entretiens individuels que nous avons réalisés:
«Au départ les taxis étaient rouge comme
les compteurs et toutes les couleurs circulaient. Les soirs, il y avait des
taxis compteurs qui venaient faire le woro-woro et ça fatiguait beaucoup
les woro-woro. Donc les chauffeurs nous ont approchés, on a fait les
démarches. Mais c'est Doukouré(le maire) qui a changé les
couleurs pour donner la couleur bleue. C'est comme ça c'est venu»
(Y. C. 17-02- 2013.), responsable syndicat.
1.3 L'évolution des taxis s'observe aussi
au niveau des marques de véhicules
En effet, une reconstitution du processus d'évolution
des taxis collectifs ne peut se faire sans qu'on ne fasse aussi recours aux
changements opérés au niveau des marques de véhicules.
Pour de nombreux témoins de l'évolution des taxis dans la
mobilité des populations, la quasi-totalité des marques
d'autrefois ont disparu pour laisser la place à de nouvelles marques.
Les justifications les plus avancées
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dans le choix des marques varient certes d'un chauffeur
à un autre. Mais pour l'essentiel, les arguments vont plutôt vers
la recherche de véhicule adapté à l'état des
voiries, aux véhicules consommant le gasoil et dont la
récupération mécanique se fait à partir des
pièces de rechange disponibles financièrement et
géographiquement56.
1.3.1 Un transport qui commence avec une
prédominance des marques françaises
La reconstitution de la trajectoire d'évolution des
taxis collectifs est inséparable de l'époque où dominait
essentiellement une catégorie de marques de véhicules qui ne sont
plus d'usage aujourd'hui. En effet, dans les années 1960-1970 les plus
connues des marques de véhicule étaient: Ford, Vedette,
Citroën, Peugeot, Renault, etc. Mais, au fur et à mesure que
l'activité enregistrait de nouveaux entrepreneurs suite à
l'accroissement des besoins de mobilité, on remarquait l'introduction
d'autres marques qui étaient jusque là inconnues du public.
L'introduction de nouvelles marques de voitures s'explique du fait de la
conjonction de deux facteurs. Il s'agit des effets de contexte57 et
des contraintes économiques liés à l'obtention d'un
véhicule à cette époque.
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