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Socio-histoire d'une offre alternative de transport urbain: etude du cas des «woro-woro» de yopougon (abidjan, cote-d'ivoire)


par Yerehonon Jean Zirihi
Université Alassane Ouattara (Ex Université de Bouaké) - Doctorat  2015
  

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3.1.2 L'offre publique: une présence déficiente

Constituée de l'offre des autobus de la SOTRA et des taxis compteurs, l'offre publique formelle se limitait spécialement aux déplacements domicile-travail, en raison de l'état rural de Yopougon de cette époque. Selon (Diahou 1981), avant 1970 Yopougon n'était qu'un faubourg de 9000 habitants. Les principaux lieux

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d'habitation n'étaient alors que les quelques villages dont les principaux étaient Kouté48 et Andokoi. L'urbanisation de Yopougon a commencé au milieu des années soixante. Ce furent d'abord des extensions spontanées, qui correspondaient alors à un étalement urbain non planifié, où les acteurs principaux étaient les communautés villageoises. À ce sujet, la presse locale n'a pas cessé de critiquer l'incapacité du gouvernement à trouver une solution durable face à la vente parallèle des terrains souvent perçue comme une «menace», qui participe de l'insalubrité générale, qui entrave la modernisation urbaine. Une enquête réalisée à Adjamé-Liberté et Fraternité reprise dans le JOCI no12 du15 mai1956 montre que la majorité des parcelles ont été vendues vers les années 1955 et 1956, une parcelle de 500 m2 se négociant alors autour de 50 000 FCFA. Cette auto-indemnisation pour la perte des terrains de culture devant la progression de l'urbanisation est plus intéressante que les indemnités versées par l'État lors de la création d'un lotissement. Selon (Antoine, Dubresson et al. 1987), en1956, il est versé une indemnité de déguerpissement de 558400 FCFA aux villageois d'Attécoubé pour la première tranche du lotissement: la vente clandestine de 10 parcelles seulement permet d'obtenir une somme équivalente.

Ensuite, pendant la décennie 1970, avec l'explosion démographique de la ville d'Abidjan49, le projet d'extension de la ville d'Abidjan vers le Plateau du Banco (Yopougon) devient un projet urbain d'envergure nationale. Déjà le plan d'urbanisme de 1952 en intégrant Yopougon comme secteur d'extension d'Abidjan, prévoyait un programme d'intervention de l'Etat pouvant permettre de corriger les déséquilibres de l'agglomération et accompagner les perspectives de croissance démographique futures (Steck 2008). À cet effet, entre 1969 et 1974 sont entrepris de grands programmes d'aménagement urbains dont l'exécution affecte encore la dynamique de Yopougon. Bien que de technologie distincte (vitesse, capacité, parcours fixes ou variables), les autobus de la SOTRA et les taxis compteurs, s'adaptaient difficilement aux exigences de la disposition

48 Les origines de Yopougon remontent au temps où les guerres tribales opposaient les différents grands groupes Ebrié. Après les litiges le groupe des Bidjan prennent désormais le nom de Yopougon ce qui signifie littéralement «Champs de AYopou». Yopougon vient donc d'une déformation de «Ayopou gon». Ils créent plus tard le village du nom de Yopougon Kouté (Kouté est la contraction de Akouté qui désigne l'intérieur de la maison en langue Ebrié).

49 Les taux de croissance sont de l'ordre de 11 % par an et la population est multipliée par cinq.

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territoriale de la structure productive et les convertissent en lignes interurbaines centre-périphérie, reliant de manière radiale Yopougon retranchée dans la forêt à Abidjan. Malgré tout, il s'est développé une importante structure industrielle locale qui impose la nécessité de se raccorder au port situé dans la partie sud d'Abidjan. Les moyens de transport étaient donc très peu satisfaisants pour l'ensemble des populations (Diahou 1981).

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