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Communication communale et développement participatif : étude appliquée à  la commune de Soa


par Félix GENDRON MBIDA
Institut National de la Jeunesse et des Sports (INJS) Yaoundé - Diplôme de Conseiller Principal de Jeunesse et d'Animation en Sociologie de la Jeunesse et des Organisation 2021
  

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II. REVUE DE LALITTERATURE

Aux fins d'éviter les redites et de justifier pleinement les contresens, ou encore les « révolutions » dans notre domaine d'étude, il est nécessaire de rappeler dans une approche thématique, l'état d'avancement des connaissances sur la communication communale et le développement participatif. Il s'agit donc en occurrence, de faire le tour de la question sur le développement participatif d'une part, et d'autre part, sur la communication communale.

II.1 LITTERATURE SUR LE DEVELOPPEMENT PARTICIPATIF

La participation des populations est reconnue de nos jours telle une condition inébranlable du processus de développement. Elle est la clé du développement durable sans laquelle toute intervention visant l'amélioration réelle et durable des conditions de vie des populations est vouée à l'échec.

La notion de développement participatif prend son ampleur à la suite de la critique de l'Etat autoritaire et développementaliste. Avec les ajustements structurels des années 1980, on assiste à la chute du « plein d'Etat » qui conduit à la démocratisation du développement et à la libération des initiatives locales. Le Développement Participatif devient une notion hégémonique et intéresse autant les Etats et les institutions internationales, que les organisations de la société civile. Les projets de développement sont focalisés sur le local et viennent renforcer la décentralisation dans l'optique de lutter contre la pauvreté, promouvoir la bonne gouvernance, la démocratisation, l'égalité de genre, etc.

A partir des années 2000, la participation apparait au centre des préoccupations des institutions de Bretton-Woods. Elles demandent aux Etats, pour pouvoir recevoir de l'aide, d'établir leur propre politique de développement avec la participation de la société civile. Le développement participatif se consolide alors avec des approches telles quethe Participate Action Research (PAR), the Participate Rural Appraisal (PRA), et les méthodes actives de recherche et de planification participative (MARPP). Pourtant, à certains égards, ces démarches se révèlent complexes pour les locaux,présentant la participation tel un mécanisme passif visant à recueillir l'avis et l'adhésion des populations à des initiatives préalablement conçues par des partenaires.

Allant dans le sens de la participation citoyenne, Marie HURAR (2011) dans un article publié dans le Groupe Européen pour la Solidarité, reconnait une importance indéniable de la participation au renouveau démocratique. Cependant, elle relève que cette participation se résume plus à de la représentativité à travers l'institution des instances peu fiables et efficaces, et dont l'action se ramène à un droit de parler plutôt qu'à un droit d'agir.

Pour Mohammed Sidi SECK et Patrick D'AQUINO cités par KOUAKOU (2014), l'approche participative du développement fonde une intervention active de la population locale. Elle va au-delà des simples consultations et institue un cadre de concertation et des outils de planification. Ils préconisent dans l'applicationde l'approche participative, l'implication significative du principe d'endogénéité.

Pour SECK et D'ACQUINO, l'acteur local doit être transformé en décideur local qui ne demande qu'à recevoir un appui extérieur sans contrainte préalable. Il doit fixer ses priorités en fonction des ressources disponibles, et il lui revient la responsabilité de choix en cas d'incertitude. Il s'agit de lui reconnaitre une légitimité politique indéniable au détriment d'un droit de consultation.

Parlant de l'approche participative dans la mise en oeuvre des projets dans la Vina, GBWAH Emilie (2012) établit le dynamisme et la complexité du concept de participation. Selon elle, le développement n'est possible que s'il implique la participation, et il engendre des problèmes liées à celle-ci. Ces problèmes vont de l'ordre de la simple « participation-intégration » à la « participation-démocratisation » ou dynamique de changement.Cette participation établit l'implication effective des populations locales dans les projets les concernant, une implication perceptible par un changement de leurs conditions de vie.

Au demeurant, abordant le fondement du développement participatif, ces différents auteurs s'accordent sur le fait que la population locale occupe une place centrale dans le processus de développement. Son action la fonde en tant que principal décideur actif et bénéficiaire de l'action de développement. Il lui est reconnu une responsabilité à la fois politique, sociale et communautaire, lui permettant de prendre conscience des enjeux décisionnels qui lui incombent, et d'une gestion durable des potentialités locales disponibles.

Au-delà de ces considérations,notre étude s'attèle à considérer le développement participatif sous le double angle de l'action et de la finalité. Conçu comme une action, le développement participatif exige de susciter etde prendre en compte les initiatives émanant de la collectivité locale et de ses aspirations. Il vise tout d'abord l'exploitation des ressources locales disponibles, avant de s'accorder un potentiel appui exogène.Une telle démarche présente un enjeu majeur dès lorsqu'elle permet, en plus de la valorisation des potentialités locales, de garantir l'aboutissement à des solutions adaptées dans lesquelles s'identifieraient les populations. L'élément clé de cette action étant l'endogénéité.

Conçu telle une finalité, le développement participatif induit la satisfaction perceptible des besoins de toutes les composantes sociales de la collectivité, à l'immédiat et sur le long terme. Elle est fruit d'une action concertée, et panacée immédiate et durable au profit de l'intérêt commun local.

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo