II. REVUE DE
LALITTERATURE
Aux fins d'éviter les redites et de justifier
pleinement les contresens, ou encore les
« révolutions » dans notre domaine d'étude,
il est nécessaire de rappeler dans une approche thématique,
l'état d'avancement des connaissances sur la communication communale et
le développement participatif. Il s'agit donc en occurrence, de faire le
tour de la question sur le développement participatif d'une part, et
d'autre part, sur la communication communale.
II.1 LITTERATURE SUR LE
DEVELOPPEMENT PARTICIPATIF
La participation des populations est reconnue de nos jours
telle une condition inébranlable du processus de développement.
Elle est la clé du développement durable sans laquelle toute
intervention visant l'amélioration réelle et durable des
conditions de vie des populations est vouée à l'échec.
La notion de développement participatif prend son
ampleur à la suite de la critique de l'Etat autoritaire et
développementaliste. Avec les ajustements structurels des années
1980, on assiste à la chute du « plein d'Etat » qui
conduit à la démocratisation du développement et à
la libération des initiatives locales. Le Développement
Participatif devient une notion hégémonique et intéresse
autant les Etats et les institutions internationales, que les organisations de
la société civile. Les projets de développement sont
focalisés sur le local et viennent renforcer la décentralisation
dans l'optique de lutter contre la pauvreté, promouvoir la bonne
gouvernance, la démocratisation, l'égalité de genre, etc.
A partir des années 2000, la participation apparait au
centre des préoccupations des institutions de Bretton-Woods. Elles
demandent aux Etats, pour pouvoir recevoir de l'aide, d'établir leur
propre politique de développement avec la participation de la
société civile. Le développement participatif se consolide
alors avec des approches telles quethe Participate Action Research
(PAR), the Participate Rural Appraisal (PRA), et les
méthodes actives de recherche et de planification participative (MARPP).
Pourtant, à certains égards, ces démarches se
révèlent complexes pour les locaux,présentant la
participation tel un mécanisme passif visant à recueillir l'avis
et l'adhésion des populations à des initiatives
préalablement conçues par des partenaires.
Allant dans le sens de la participation citoyenne, Marie HURAR
(2011) dans un article publié dans le Groupe Européen pour la
Solidarité, reconnait une importance indéniable de la
participation au renouveau démocratique. Cependant, elle relève
que cette participation se résume plus à de la
représentativité à travers l'institution des instances peu
fiables et efficaces, et dont l'action se ramène à un droit de
parler plutôt qu'à un droit d'agir.
Pour Mohammed Sidi SECK et Patrick D'AQUINO cités par
KOUAKOU (2014), l'approche participative du développement fonde une
intervention active de la population locale. Elle va au-delà des simples
consultations et institue un cadre de concertation et des outils de
planification. Ils préconisent dans l'applicationde l'approche
participative, l'implication significative du principe
d'endogénéité.
Pour SECK et D'ACQUINO, l'acteur local doit être
transformé en décideur local qui ne demande qu'à recevoir
un appui extérieur sans contrainte préalable. Il doit fixer ses
priorités en fonction des ressources disponibles, et il lui revient la
responsabilité de choix en cas d'incertitude. Il s'agit de lui
reconnaitre une légitimité politique indéniable au
détriment d'un droit de consultation.
Parlant de l'approche participative dans la mise en oeuvre des
projets dans la Vina, GBWAH Emilie (2012) établit le dynamisme et la
complexité du concept de participation. Selon elle, le
développement n'est possible que s'il implique la participation, et il
engendre des problèmes liées à celle-ci. Ces
problèmes vont de l'ordre de la simple
« participation-intégration » à la
« participation-démocratisation » ou dynamique de
changement.Cette participation établit l'implication effective des
populations locales dans les projets les concernant, une implication
perceptible par un changement de leurs conditions de vie.
Au demeurant, abordant le fondement du développement
participatif, ces différents auteurs s'accordent sur le fait que la
population locale occupe une place centrale dans le processus de
développement. Son action la fonde en tant que principal décideur
actif et bénéficiaire de l'action de développement. Il lui
est reconnu une responsabilité à la fois politique, sociale et
communautaire, lui permettant de prendre conscience des enjeux
décisionnels qui lui incombent, et d'une gestion durable des
potentialités locales disponibles.
Au-delà de ces considérations,notre
étude s'attèle à considérer le développement
participatif sous le double angle de l'action et de la finalité.
Conçu comme une action, le développement participatif exige de
susciter etde prendre en compte les initiatives émanant de la
collectivité locale et de ses aspirations. Il vise tout d'abord
l'exploitation des ressources locales disponibles, avant de s'accorder un
potentiel appui exogène.Une telle démarche présente un
enjeu majeur dès lorsqu'elle permet, en plus de la valorisation des
potentialités locales, de garantir l'aboutissement à des
solutions adaptées dans lesquelles s'identifieraient les populations.
L'élément clé de cette action étant
l'endogénéité.
Conçu telle une finalité, le
développement participatif induit la satisfaction perceptible des
besoins de toutes les composantes sociales de la collectivité, à
l'immédiat et sur le long terme. Elle est fruit d'une action
concertée, et panacée immédiate et durable au profit de
l'intérêt commun local.
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