Avec l'évolution des mentalités
vis-à-vis de l'environnement, les modes de consommation changent petit
à petit et de nouvelles tendances émergent. Le tourisme
alternatif partage plusieurs valeurs : la durabilité, l'éthique,
la responsabilité, mais aussi la solidarité. Cette forme de
tourisme fait face au tourisme de masse et favorise et développe les
pays pauvres.
Parmi ces valeurs, le «Slow Tourisme» ou tourisme
soutenable, attire de plus en plus et est fortement recommandé pour
attirer un public local, raisonné, allant aux antipodes du tourisme de
masse. Les voyageurs, conscients des effets néfastes du tourisme sur
l'environnement, privilégient un tourisme responsable en portant leur
attention sur leur empreinte carbone et leurs modes de consommation.
91 Brigade Verte : membres d'un syndicat mixte ayant
pour but de protéger et conserver l'environnement en milieu rural.
https://www.brigade-verte.fr
92 IT : Informatique durable représentant un
ensemble de techniques ayant pour but de réduire l'empreinte sociale,
économique et environnementale du numérique. Source :
Wikipedia
79
Cette nouvelle manière de voyager, certes lente, mais
en constante progression, tend à se démocratiser pour ralentir ce
tourisme de masse. Intéressant surtout auprès des jeunes,
davantage touchés par ces problèmes actuels, nous observons
différentes formes de tourisme : le tourisme d'aventure,
l'écotourisme...
Ainsi, les enjeux environnementaux liés au tourisme
sont considérables et il est important pour le secteur touristique d'y
porter attention. Les consommateurs, de plus en plus soucieux quant à
l'avenir de notre planète, il est primordial de suivre leurs besoins
comme le marketing touristique l'impose. Au-delà de ces valeurs morales,
des enjeux financiers significatifs sont liés à cette
transformation du secteur.
La traçabilité touristique
Chaque individu impacte à sa manière
l'environnement. La traçabilité touristique, plus
particulièrement la trace de la durabilité, est quantifiable par
le biais de deux solutions : par satellite, avec la possibilité de
suivre la progression de la modification de l'environnement. L'autre solution
se fait par le biais du GPS, où l'on peut calculer la trace carbone d'un
individu utilisant sa voiture pour réaliser une distance
donnée.
Les professionnels du secteur peuvent, par le biais de cette
traçabilité touristique, estimer la pollution engendrée
par un produit touristique défini. Cela pourrait raisonner le client et
l'inciter à consommer un produit moins polluant en prenant conscience de
la pollution engendrée.
Les séjours pourraient être notés, selon
la même méthode utilisée pour le nutri-score, en fonction
de son impact environnemental. Plusieurs facteurs seraient pris en compte pour
estimer le score attribué au séjour : le(s) mode(s) de
transport(s) utilisé(s), le type d'hébergement, les
restaurateurs, les activités labellisées...
Le comportement du voyageur pourrait aussi être
noté. Si le touriste commet une infraction, ce dernier recevra une note
négative. Cette note sera transférée dans une base de
données accessible aux agences touristiques. L'intérêt ?
Sensibiliser ce voyageur pour son futur voyage, notamment pas la signature
d'une charte éthique, comprise dans le contrat.
80
Le site
tourisme-responsable.org
propose deux calculateurs d'empreinte carbone par le biais de deux
organisations : la fondation
GoodPlanet.org, pour sensibiliser
les différents acteurs aux enjeux environnementaux et le site Internet
Greentripper.org, organisation
ayant pour but de développer des projets de haute qualité pour le
climat, calculant l'empreinte CO2 des voyages.
Les compagnies aériennes proposant des vols low cost
incitent les voyageurs à se déplacer sur de courtes
périodes. Les voyageurs eux, ne sont pas toujours conscients de l'impact
environnemental d'un court séjour. Cette initiative de calcul de
l'empreinte carbone pourrait mettre en avant l'impact des courts séjours
pour faire privilégier les longs séjours ce qui, au mieux,
limiterait le nombre de courts séjours. Cette initiative ou prise
conscience de l'impact environnemental pourrait modifier les comportements.
Ces organisations telles que GoodPlanet ou Greentripper
possèdent déjà des partenariats avec des agences de
voyages : Okra, Waouw Travel, Uniglobe Travel ou encore Omnia Travel. Ces
partenariats pourraient se développer auprès d'autres agences de
voyages pour permettre cette prise de conscience et agir en faveur du
climat.
Le tourisme durable s'avère être un enjeu
environnemental mais aussi économique. Les agences touristiques se
doivent de prendre ce virage stratégique et d'amorcer cette transition
par le biais d'actions pertinentes notamment par la mise en avant des labels et
certifications. Les professionnels du secteur doivent également
intégrer davantage d'associations telles que l'ATD93
Actuellement, l'ensemble des professionnels du tourisme et
divers acteurs de cette chaîne de valeur tels que la restauration ou
encore l'hôtellerie sont rassemblés en associations. Ces
dernières peuvent faire entendre leur voix quant à certaines
décisions gouvernementales et réaliser des actions de lobbying
par le biais de messages clairs et concis.
En 2019, selon une étude de Booking, 72 % des
touristes ignorent l'existence de labels attitrés aux
hébergements écologiques.94 Ce manque de connaissance
ne permet pas la consommation
93 Acteurs du Tourisme Durable
94 Sevin, R. (2020/03) Comment s'y retrouver
parmi les différents labels de tourisme durable ? Le Figaro
https://www.lefigaro.fr/voyages/atr-pavillon-bleu-ecolabel-europeen-comment-s-y-retrouver-parmi-les-differents-labels-de-tourisme-durable-20200305
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de produits labellisés agissant en faveur de
l'environnement. Il est nécessaire de mettre en avant ces labels et d'en
faire la promotion, notamment par l'intégration d'un filtre pour trouver
les logements, activités labellisés.
Par ailleurs, la communication pour un tourisme durable est
faible face à celle de grands tours opérateurs (Fram, Nouvelles
frontières...) Communiquer par le biais de tous les moyens de
communication à notre portée irait aux antipodes de ce qu'est le
tourisme durable. Il ne serait pas opportun d'imprimer des catalogues, cette
communication ne correspondrait pas à des valeurs dites durables.
Le principal canal à exploiter serait Internet.
Combiné aux innovations technologiques permettant d'inclure les classes
moyennes émergentes avides des nouvelles technologies, cet outil est
idéal pour diffuser l'information de manière efficace à
cette cible prometteuse. Si la recommandation ayant pour but d'utiliser le
terme «tourisme durable» pour englober les activités annexes
du tourisme alternatif est utilisée, les internautes accéderont
plus facilement aux informations relatives au tourisme durable.
Internet permet également dans la distribution de
l'offre, de dématérialiser les documents et d'oeuvrer de
manière cohérente envers un tourisme durable. La
dématérialisation agirait en faveur de l'environnement et
éviterait le contact professionnel - client, permettant ainsi d'assurer
l'aspect sécurité sanitaire, dimension importante depuis le
début de la pandémie. Toutefois, il ne faut pas supprimer le lien
professionnel - client étant primordial dans le processus d'achat.
Pour conclure cette sous partie, il serait opportun que le
tourisme durable soit propulsé par un grand groupe opérateur,
ayant comme vision stratégique de transiter vers un tourisme plus
soutenable, à l'instar de ce qu'est le Club Med pour les villages
vacances.