En 1992, la notion de tourisme durable fait son apparition
durant le Sommet de la Terre de Rio. À cette époque, l'objectif
était de réduire l'impact environnemental du tourisme et de
participer au développement culturel et économique des
populations locales.
Actuellement, le développement de cette forme de
tourisme alternatif est un enjeu primordial pour préserver notre
environnement et pour permettre aux acteurs locaux d'évoluer dans de
bonnes conditions. Développer le tourisme tout en réduisant son
impact sur l'environnement et la société est l'un des
défis du secteur pour les décennies à venir.
On retrouve dans le tourisme alternatif, différentes
formes de tourisme :
· L'écotourisme, avec l'idée de voyager de
manière responsable (voyage en nature, randonnées...)
· Le tourisme solidaire ayant pour but d'aider les
populations locales
· Le tourisme participatif permettant aux visiteurs de
participer à la vie locale et inversement
· Le tourisme responsable faisant appel à
l'éthique de chacun et prendre conscience de notre impact durant nos
voyages
En premier lieu, les différentes terminologies
liées au tourisme alternatif apportent une confusion dans l'esprit des
individus, il serait judicieux de communiquer sous un seul même registre,
celui du tourisme durable. Les populations pourraient directement associer ce
terme à celui du développement durable et les individus seraient
davantage sensibilisés.
En outre, cela serait préférable pour le
référencement SEO et pour les internautes. Le temps investi pour
préparer un séjour durable est plus long que pour préparer
un séjour classique. Référencer l'offre sous une seule
terminologie s'avère être pertinent.
Faire appel à l'émotion, à la
responsabilité de chacun
Comme nous avons pu le constater dans le questionnaire, le
tourisme durable est souvent perçu comme plus onéreux. Il serait
pertinent de communiquer auprès de l'aspect financier et
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combattre ce préjugé par le biais de campagnes
de communication adéquates, mettant en avant la faible différence
de prix. En combattant cette idée que le tourisme durable est accessible
uniquement à une classe aisée, les classes populaires pourront se
sentir concernées et seront plus enclines à consommer ce type de
produits.
Pour ce faire, il serait opportun de communiquer une hausse
de prix de l'ordre de 10 € par jour pour un produit durable comparé
à une offre classique, plutôt qu'un tarif s'élevant
à 140 € pour quinze jours. Le prix reste le même, mais
psychologiquement, les individus auront plus tendance à accepter une
hausse journalière que sur la quinzaine.
Les individus étant davantage conscients de l'impact
négatif du tourisme classique, il serait judicieux d'utiliser cette
prise de conscience pour privilégier les séjours durables. Les
campagnes de communication pourraient comporter des messages chocs tels que :
« Seulement 10 € de plus par jour, mais des centaines de vies
animales sauvées», « Vos enfants souhaiteront eux-aussi faire
du camping. Cela ne vaut-il pas 15 € supplémentaires ?»
Le prix étant un facteur important, il est
nécessaire de démontrer qu'un séjour durable mérite
une légère hausse de tarif pour contrer le tourisme de masse. De
surcroît, utiliser les émotions et la sensibilité de chacun
peut déclencher l'acte de d'achat.
Actuellement, la demande en matière de produits et de
pratiques durables est en pleine expansion, l'aspect durabilité est un
facteur important pour les individus et a pour but de s'ancrer dans le temps.
Par le biais de la communication établie, nous sommes invités
à consommer autrement, de manière plus responsable, plus
durable.
Les professionnels du secteur ont tout intérêt
à établir des stratégies de communication et de marketing
ayant pour but de promouvoir les produits locaux de la destination touristique
ou encore de jouer sur les méthodes de transports (privilégier
les transports collectifs, les avions consommant du bioéthanol,
favoriser les restaurants utilisant des produits locaux, promouvoir des lieux
moins touristiques, privilégier les hébergeurs ayant une
certification écoresponsable...)
Lorsque cela est possible, il est préférable de
renoncer à l'avion quand le trajet peut être réalisé
par train. Même si le trajet en avion paraît plus court, lorsque
nous cumulons la durée du trajet
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jusqu'à l'aéroport, le temps passé pour
enregistrer son bagage et le trajet jusqu'à la destination, le temps est
parfois plus long en avion.
Le rôle des entreprises du secteur ne s'arrête
pas là. Ces dernières doivent agir d'un point de vue sociale et
inciter les parties prenantes à agir en faveur de cette forme de
tourisme. Une prise de conscience de l'ensemble des parties prenantes est
nécessaire, plus particulièrement de la part des touristes.
Les professionnels du secteur pourraient faire la promotion du
tourisme durable lors de manifestations ayant un rapport à
l'environnement. De plus, des ateliers pourraient être animés pour
sensibiliser les enfants dès leurs plus jeunes âges, quant aux
pratiques douces de cette forme du tourisme.
Par le biais des outils technologiques disponibles, les
professionnels du secteur sont en mesure d'amorcer cette transition. Effectuer
ce changement incitera les autres entreprises à agir et réduira
significativement le nombre d'acteurs ayant, par exemple, pour habitude
d'utiliser du plastique au quotidien ou de promouvoir des méthodes de
transport non-respectueuses de l'environnement.
Le rôle des professionnels et des touristes dans
cette transition
Afin de rendre le tourisme plus soutenable, deux
préconisations coexistent. L'une a pour objectif de redéfinir les
offres présentes et de modifier les infrastructures des lieux d'accueil
(limiter les capacités d'accueil des sites fragilisés,
réglementer certaines pratiques, promouvoir un engagement
environnemental ou social des agences touristiques) Cette première
préconisation agit principalement auprès des professionnels.
La seconde préconisation a pour but de modifier les
pratiques des voyageurs et agit principalement auprès de ces derniers.
Ce phénomène de sur-tourisme et ses impacts proviennent des
comportements des touristes. Pour inverser cette tendance, il serait judicieux
de promouvoir de bonnes pratiques et d'intégrer comme l'Islande a pu le
faire, des chartes afin de faire respecter l'environnement lors des
séjours effectués dans les pays d'accueil.90
90 Durif, F. (2017) Pratiques de tourisme
durable. Open Edition Journals
https://journals.openedition.org/teoros/2980
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Pour ce faire, nous pouvons éventuellement mobiliser
les autorités pour réguler les lieux fort
fréquentés et bannir les mauvaises pratiques. Nous pouvons
également faire appel à des dispositifs tels que « Les
Brigades Vertes » 91 afin de sanctionner les incivilités pour
protéger la biodiversité ou encore entretenir et valoriser les
espaces verts.
Ce respect de l'environnement, des habitants locaux et des
pratiques et coutumes permettrait de faire face aux deux concepts
émergents que sont la tourismophobie et la touristophobie.
Toutefois, l'expérience d'un tourisme durable comporte
l'individu et son environnement, loin des outils numériques remettant en
question cette expérience. La technologie et le tourisme durable
s'orientent-ils vers la même direction et sont-ils compatibles ?
De nombreux concepts émergents mettent en
corrélation ces deux notions. Le Green IT 92 regroupe les
différentes actions et méthodes afin de réduire
l'empreinte environnementale du numérique pour atteindre des objectifs
de développement durable.
La tendance du digital free tourisme quant à elle, a
pour but de détoxifier l'individu, de l'aider dans cette phase de
déconnection, à renforcer son désir d'un retour au
naturel, de bien-être.