2. Le contexte politique
Avant 2011, dans plusieurs Etats membres de la CEMAC, les
choix en matière de dépenses sont souvent contestés par
les citoyens, la société civile et les Institutions
Financières Internationales. La gestion des Finances publiques
fondée sur la régularité des actes qui débouche
à une obligation de moyens devrait céder à la gestion
fondée sur la performance qui débouche sur une obligation de
résultats.
Ainsi, en 2011, le Conseil des Ministres de la CEMAC avait
adopté les six Directives, qui, sont d'application immédiate aux
Etats membres aux fins de rattraper les écarts laissés par les
Etats membres de l'UEMOA depuis 2009. Bien que, l'harmonisation du cadre
juridique des finances publiques préconise pour tous les pays membres
une transition de la gestion basée sur la régularité vers
la gestion axée sur les résultats. Cependant, pour parvenir
à stabiliser la monnaie commune, la prospérité
économique dans la sous-région et renforcer la dynamique
d'intégration par un meilleur ancrage de la gouvernance
financière axée sur les résultats, condition de
viabilité budgétaire.
3. Le contexte socioéconomique
Au plan local, le contexte économique de la
République Centrafricaine s'est confronté à un processus
sans précédent de désarticulation lié à son
système politique et socioéconomique5. En effet, les
mesures de réformes économiques entreprises par les
autorités publiques pour le rétablissement de l'équilibre
économique après le retour à l'ordre constitutionnel en
2016, peine en raison de sa situation économique et socio-politique
encore plus critique. Outre les groupes armés en rébellion dans
certaines préfectures, l'État ne parvient pas à se doter
suffisamment de ressources lui permettant de restaurer la cohésion entre
les trois dimensions fondamentales d'une
5 Crise économique et Ajustement structurel
: Le déclin de la production, l'accroissement de l'inflation et
l'accentuation des déséquilibres des paiements courants sont des
symptômes de la détérioration générale de
l'activité économique.
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économie en pleine dégradation, à savoir
« la production, la transformation et la redistribution du produit
social6».
En plus ce tableau économique sombre, les choix en
matière de dépenses publiques des pouvoirs publics sont souvent
contestés par les citoyens contribuables, la société
civile et voire les Institutions Financières Internationales. La
République Centrafricaine continue encore de nos jours avec les vieilles
méthodes de gestion des Finances publiques qui consistaient à
distribuer annuellement les crédits entre les différents services
publics par le budget de moyen.
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