WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

La nouvelle gouvernance financière en zone CEMAC et les droits budgétaire et comptable de la république centrafricaine


par Serge Steeve Thierry TENGUEDET
Université de Yaoundé 2 - Master 2 Recherche en Droit Public 2018
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

CHAPITRE 1er: L'ANALYSE DE FORME ET DE FONDS DES NOUVEAUX PARADIGMES DE GESTION AXEES SUR LES RESULTATS, LE ROLE ET LES RESPONSABILITES ACTEURS BUDGETAIRES EN RCA

Depuis deux années, le gouvernement de la RCA s'emploie à moderniser son approche de gestion budgétaire et comptable, par la même occasion, réformer son cadre de gestion publique pour l'orienter vers les résultats et l'efficacité. Cette situation résulte d'une part par des facteurs liés à la préparation du budget et d'autre part par ceux liés à son exécution et son contrôle. Bien que son système de présentation du budget de moyen soit concentré sur les intrants c'est-à-dire ce qu'il dépense, les activités (ce qu'il fait) et les extrants (ce qu'il produit). Les ressources produites ou mobilisées sont toujours insuffisantes pour répondre aux demandes croissantes des politiques publiques en faveur des contribuables Centrafricains et qui exigent plus de savoir à quoi sert l'argent de leurs impôts. Face à cette situation, le gouvernement élargit sa vision traditionnelle des pratiques de gestion vers la modernisation, pour se concentrer sur la gestion axée sur la performance et les résultats à travers les textes communautaires transposés en droit interne entre 2017-2019.

Ainsi, nous verrons la démarche qui mène vers le budget et la gestion axée sur les résultats (Section 1) et les nouveaux acteurs institués (Section 2).

Section 1 : Les exigences de forme et de fonds du cadre budgétaire et la gestion axée sur les résultats

Dans la préparation du budget sous le système budget de moyen, le ministère chargé des finances, par une lettre circulaire fixe le plafond des dépenses pour l'année suivante et le notifie aux ministères dépensiers. Les ministères dépensiers à leur tour font leurs propositions budgétaires par nature de dépenses en reconduisant de façon tacite leur budget annuel de l'exercice précédent. De ce fait, nous mettre en exergue la préparation et l'exécution du budget moyen sous le système budgétaire traditionnel (Paragraphe 1), puis le nouveau paradigme de gestion axée sur la performance et les résultats (Paragraphe 2).

91

Paragraphe 1 : La préparation et l'exécution du budget moyen sous le système budgétaire traditionnel en RCA.

Aussi remarque-t-on que les ressources sont souvent surestimées, soit en termes de ressources financières disponibles ou mobilisables, soit en termes de capacités technique. Pour ce faire, nous aborderons la préparation (A) et l'exécution (B) du budget moyen.

A- La préparation du budget moyen sous le système budgétaire traditionnel

L'on se préoccupe trop peu souvent du niveau réel des recettes à atteindre au cours de l'année budgétaire. Par ailleurs, le processus de préparation du budget est rarement désagrégé au niveau national et encore moins dans les Collectivités Territoriales. Ce manque de désagrégation budgétaire reflète le caractère centralisé de la planification qui rend difficile le ciblage des actions publiques sur les régions, les préfectures et les Communes défavorisées.

En effet, l'exercice budgétaire, qui auparavant commençait en juillet, a fait place à l'année civile par le renforcement des bases juridiques des travaux budgétaires. En d'autres termes, une loi sur la gestion budgétaire a introduit de nouvelles dispositions en ce qui concerne la procédure budgétaire. Cette nouvelle loi a modifié les pratiques qui relevaient auparavant de décisions administratives ou de la simple tradition passive. Le nouveau processus est organisé autour des trois phases d'élaboration du budget qui se présentent de la manière suivante :

La première phase consiste d'abord à actualiser le cadrage budgétaire, qui va servir de base aux phases ultérieures de la procédure budgétaire. Ensuite, le ministère en charge des Finances et du budget, procède à l'examen critique des informations fournies par les Ministères dépensiers. Puis, vient la phase suivante qui est celle de la réunion budgétaire du Conseil des Ministres, dans laquelle l'on procède à la répartition des ressources au niveau macroéconomique, en décidant du montant total de financement pour chacun des secteurs de dépenses. Il s'agit d'une décision collective du Conseil des Ministres, prise sur la base des recommandations formulées par le Ministre en charge des Finances et du budget. Les décisions prises lors de cette réunion sont intégrées dans le projet de loi des finances conformément à la politique budgétaire qui sera soumise à l'Assemblée Nationale pour examen et adoption. Enfin, dans la dernière phase, le Ministère en charge des Finances et du budget se tient largement à l'écart des détails de la procédure budgétaire,

92

et chaque Ministre décide proprement de la répartition de son enveloppe mise à sa disposition. En d'autres termes, chaque Ministre est responsable de la répartition du montant total des crédits de son secteur de dépenses entre les différents chapitres budgétaires (puisse qu'il existe x ministères chaque ministre peut être responsable de plus d'un secteur de dépenses). Cette dernière phase s'achève par un examen final des répartitions de crédits proposées par les ministres dépensiers pour chaque secteur de dépenses, examen effectué par le ministère en charge des Finances et du budget. Puis, par le Conseil des ministres selon le calendrier de la préparation du budget qui démarre normalement en :

- Janvier-mars : Le ministère en charge des Finances et du budget actualise le cadrage budgétaire pluriannuel à partir des demandes de crédits émanant des ministères dépensiers ;

- Courant mars : Le ministère en charge des Finances et du budget présente au conseil des ministres ses recommandations budgétaires pour l'année à venir et les deux années suivantes si possible ;

- Fin mars : Réunion budgétaire du conseil des ministres, qui approuve le montant total des dépenses pour l'année à venir et les deux années suivantes et fixe à titre indicatif le montant des crédits pour chacun des secteurs de dépenses ;

- Mi-avril : Le ministère en charge des Finances et du budget présente à l'Assemblée Nationale le projet de loi sur la politique budgétaire ;

- Avril-mai : Les ministères dépensiers mettent au point la répartition des crédits dans leurs secteurs de dépenses respectifs ;

- Mi-juin : Le Parlement approuve, éventuellement après amendements, le projet de loi sur la politique budgétaire ;

- Juin-août : Préparation des documents budgétaires ;

- Début septembre : Le conseil des ministres se met d'accord sur le texte final à soumettre à l'Assemblée Nationale;

- Mi-septembre : Présentation du projet de loi de finances à l'Assemblée Nationale.

L'on notera l'expérience de demandes budgétaires très détaillées, adressées au ministère en charge des Finances et du budget, et accordant une grande place aux informations sur les performances. Cette tentative n'a pas eu beaucoup de succès, d'où peut-être une réaction hostile à l'utilisation par les ministères dépensiers de telles informations. L'on demanderait essentiellement

93

aux administrations de préparer tous les ans des évaluations approfondies de leurs activités. Ces évaluations doivent donner toute une image positive de chaque aspect de leurs activités. Le résultat atteste souvent que beaucoup des ministères dépensiers sont incapables de rendre compte d'abord de leur fonctionnement, ensuite, des résultats obtenus et enfin, de leur performance. Ce qui démontre que certains ministères dépensiers n'aient pas fait bon usage des ressources mise à leur disposition lorsqu'on examine leurs rapports annuels établis. Un autre résultat de cette expérience est que les demandes budgétaires manquent de discipline budgétaire, caractérisées par l'absence d'ordre de priorité dans les projets et avaient la taille d'annuaires téléphoniques. Il est absolument impossible d'exploiter ces informations dans la procédure d'élaboration du budget de l'année suivante. Ce qui peut expliquer la dimension très réduite des documents budgétaires que demande maintenant le ministère en charge des finances et du budget pour les demandes de crédits. En définitive, de fois les administrations dépensières estiment n'avoir pas reçu suffisamment de directives de leur Ministère pour procéder aux évaluations approfondies.

Quant aux collectifs budgétaires, ils sont présentés à l'Assemblée Nationale deux fois par an, en avril, en même temps que le projet de loi sur la politique budgétaire, puis en septembre, en même temps que le projet de loi de finances. L'on note des dotations supplémentaires dans les programmes de transfert, notamment allocations et transferts spécifiques. Ces dotations ont été financées par des réductions dans d'autres domaines de dépenses et des augmentations de recettes dans le cadre des marges budgétaires.

L'Assemblée Nationale est composée d'une seule chambre. Après que les propositions des ministères dépensiers soient étudiés par le ministère en charge des Finances et du budget qui essaie, dans le cadre de l'arbitrage et des conférences budgétaires, de raisonner les ministères dépensiers, en réduisant de façon consensuel leurs dépenses envisagées et en les invitants à attribuer les moyens accordés à eux aux activités prioritaires de leur secteur. Une fois ces réglages harmonisés, le Conseil des Ministres tranche les différends entre le ministère en charge des Finances et du budget et les Ministères dépensiers, puis, adopte le projet qui sera déposé sur le bureau de l'Assemblée Nationale pour examen et adoption de la Loi dite Loi des Finances selon le calendrier de la session budgétaire de l'Assemblée Nationale qui se présente de la manière suivante:

94

- Mi-avril : Le gouvernement soumet à l'Assemblée Nationale le projet de loi sur la politique budgétaire ;

- Début juin : L'Assemblée Nationale approuve ce projet ;

- Mi-septembre : Le gouvernement présente le projet de loi des finances à l'Assemblée Nationale. Les dépenses sont réparties en secteurs de dépenses qui sont à leur tour décomposés en chapitres distincts ;

- Fin novembre : L'Assemblée Nationale approuve par un vote unique les dépenses totales de chacun des secteurs de dépenses ;

- Fin décembre : L'Assemblée Nationale approuve les chapitres que comporte chacun des

secteurs de dépenses, en émettant un vote unique pour chaque secteur de dépenses ; - 1 er janvier : Début de l'année budgétaire.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore