L'apport de l'union européenne dans la gestion des flux migratoires au Cameroun.par Alain-Patrick LOUMOU MONDOLEBA Institut des Realtions internationales du Cameroun - Rapport de Stage 2017 |
B- Les programmes d'aide publique au développementLa crise migratoire est avant tout un problème économique. Elle ne saurait être éradiquée que si le développement socioéconomique des populations des pays en situation inconfortable n'est pas assuré.89(*)A cet effet, l'Union Européenne a formulé un ensemble de programmes qu'il a mis à la disposition de l'Etat du Cameroun pour son développement économique. C'est le cas par exemple du 11e fonds indicatif européen du développement qui est un programme indicatif du développement national, et dont la mise en oeuvre s'étale sur une période de 6 ans (2014-2020). Le programme est financé par l'UE à hauteur de 282 millions d'euros.Il est constitué de deux enveloppes A et B. L'enveloppe A du programme est destinée au soutien macroéconomique, aux politiques sectorielles, aux programmes et projets. L'enveloppe B est destinée à couvrir des besoins imprévus, tels que l'aide humanitaire, l'aide d'urgence et l'aide postérieure à la phase d'urgence, lorsqu'une telle aide ne peut être financée par le budget de l'UE, des contributions à des initiatives d'allègement de la dette convenues au niveau international ainsi qu'un soutien destiné à atténuer les effets des chocs exogènes. Même si parfois, ces programmes d'aide publique au développement sont orientés vers la conditionnalité. Cette orientation a été appliquée dans le cas des pays d'Afrique subsaharienne en juin 2000, lors des négociations de l'Accord de Cotonou avec les pays ACP en vigueur entre 2007 et 2020. Dans le texte de l'accord est présent un sous-ensemble sur les questions migratoires, le volet 13, qui prévoit l'obligation d'accepter le retour et la réadmission de leurs citoyens présents sur le territoire d'un état membre de l'UE, ainsi que des migrants originaires des pays tiers ayant transité sur leur territoire juste avant de rentrer dans l'UE, sur demande de l'état membre en question et sans formalités ultérieures. Il faut rappeler qu'aucune disposition de cette typologie n'était présente, avant 2000, dans cet instrument de coopération économique. Cette clause a été introduite dans la négociation au dernier moment face aux protestations des pays ACP qui soulignaient le manque de bases dans le droit international pour la demande d'accueillir les migrants des paystiers.90(*) * 89 La question des migrations étant transversale, cette politique ne saurait se limiter aux seuls aspects sécuritaires. De plus en plus de problèmes surgissent, qui nécessitent des solutions, notamment concernant l'emploi, le développement et la santé. Dans sa nouvelle approche, la politique migratoire prévoit outre les questions sécuritaires, la prise en compte des aspects liés au développement. * 90 Jean Pierre OMBOLO, « la crise migratoire en Europe », op.cit, p.159. |
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