L'apport de l'union européenne dans la gestion des flux migratoires au Cameroun.par Alain-Patrick LOUMOU MONDOLEBA Institut des Realtions internationales du Cameroun - Rapport de Stage 2017 |
SECTION II : LIMITES DE LA POLITIQUE MIGRATOIRE DU CAMEROUN ET ESQUISSE DE QUELQUES PERSPECTIVESMalgré tous les efforts que le gouvernement Camerounais ne cesse de faire pour une gestion efficace des flux migratoires et l'aide qui lui vient de l'UE, le problème de la crise migratoire au Cameroun demeure. Ceci témoigne des limites dont fait l'objet sa politique migratoire (paragraphe I) et auxquelles il faut trouver des solutions (paragraphe II). Paragraphe I - Les limites de la politique migratoire du CamerounCes limites peuvent être reparties ainsi qu'il suit : les limites liées à l'insuffisance des ressources et à la porosité des frontières (A) et les limites liées à l'insuffisance des données statistiques sur la migration au Cameroun (B). A- Les limites liées à l'insuffisance des ressources et à la porosité des frontièresDe nombreuses lacunes et incohérences nuisent à l'application desdécisions prises par le Cameroun dans le cadre de la régulation des fluxmigratoires. On citera, entre autres, l'insuffisance des ressources mobilisées,le peu d'interaction entre les ministères et le poids des intérêts individuels. Lecadre d'action des autorités se trouve ainsi amenuisé au profit de stratégiesindividuelles, qui permettent aux migrants clandestins de se déplacer plusfacilement à l'intérieur de l'espace national, délimité de surcroît par desfrontières aux contours flous et particulièrement poreuses. Cette porosité des frontières Camerounaise est le véritable talon d'Achilles de sa politique migratoire. Concernant l'insuffisance des ressources, force est de constater quele pays ne dispose pas de moyens suffisants pour permettre une surveillanceétroite des frontières. Le nombre de missions diplomatiques habilitées à délivrerdes visas est également insuffisant ainsi que les structures d'accueil dans lesaéroports et les postes frontières maritimes et terrestres. L'application dela politique migratoire reste donc faible ou quasi inexistante.91(*) B- L'insuffisance des données statistiques sur la questionLes données statistiques constituent des boîtes à outils pour les décideurs publics. Elles leur permettent d'avoir une lecture claire sur une situation donnée et favorise à cet effet une meilleure conception des politiques publiques. L'on s'accorde pourtant à dire qu'il existe des lacunes en ce qui concerne les chiffres sur la question migratoires au Cameroun. Quand bien même ces chiffres existent, ils ne sont pas actualisés. Par ailleurs, on observe un manque d'interaction entre les ministères, de nombreux dysfonctionnements sont souvent constatés, malgré une correspondance très poussée entre toutes les institutions impliquées au premier chef dans les questions migratoires. Ainsi, le MINREX, bien qu'il associe constamment la DGSN dans les actions de rapatriement des réfugiés, n'est pas toujours informé des expulsions et autres refoulements à la frontière exécutés par les policiers. Ce qui rend plus compliquée la lisibilité sur la question. Quid des perspectives ? * 91 Voir Roger Charles EVINA, op.cit, p. 87-80. |
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