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Influence de la communication interne sur l'apprentissage organisationnel des salariés dans les PME camerounaises.


par GUIDKAYA ZAMBA
Université de Ngaoundé - Master de Recherche en Sciences de Gestion 2014
  

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SECTION 2 : REFLEXION SUR L'APPRENTISSAGE ORGANISATIONNEL

La sociologie des organisations et du travail s'intéresse à la culture de l'entreprise et à ses différents types de management. Elle définit une organisation comme une entité ayant des missions à accomplir sur le long terme. Elle s'appuie pour cela sur une structure juridique et une division des tâches réparties au sein d'une hiérarchie et repose sur un processus, un ensemble de manières de faire, pour élaborer son fonctionnement. Ensembles de manières de faire qui renvoient à l'apprentissage organisationnel des salariés dans cette organisation. Il est présenté auprès des entreprises comme une solution miracle. Face à l'engouement suscité par ce terme, il nous faut définir son périmètre avec précision, ses champs d'action dans la gestion des ressources humaines et dans le management des organisations car, comme on le sait très bien, l'apprentissage organisationnel présente l'individu, acteur de l'entreprise, comme une ressource aussi importante que les ressources financières. La formalisation des connaissances des individus composant l'entreprise est devenue un enjeu de pouvoir.

I. Définition et théories de l'apprentissage organisationnel

L'entreprise dans son sens large est appelée à vivre une importante transition : le passage de l'ère de la production de masse et de l'économie de marché à celle des sociétés de connaissance fondées sur l'information et la communication. C'est un profond changement de paradigme qui va affecter tous les aspects de son fonctionnement. Cette citation de Nonaka et Takeuchi (1995) illustre l'importance actuelle de la gestion des connaissances dans l'entreprise. L'entreprise fait face aujourd'hui à une complexité accrue de son environnement : la mondialisation, la déréglementation, l'évolution des technologies sont autant de facteurs qui participent à l'imprévisibilité et nuisent à la clarté de l'analyse des situations. La maîtrise de l'incertitude passe par l'amélioration de la compréhension des phénomènes et donc par l'accumulation de connaissances. Nous partirons dans cette partie de la définition du concept d'apprentissage organisationnel à la présentation des différentes théories y afférentes.

A. Définition de l'apprentissage organisationnel

Köenig (1994) définit l'apprentissage organisationnel comme un processus collectif d'acquisition et d'élaboration des connaissances qui, plus ou moins profondément, plus ou moins durablement, modifie la gestion des situations elles-mêmes. La dimension collective de l'organisation peut être activée d'une part à travers la circulation et la diffusion de nouvelles connaissances et d'autre part, à travers le développement des relations entre les compétences préexistantes. Notre travail ici sera de présenter de façon détaillée les différentes perspectives de la définition de l'apprentissage organisationnel.

1. Apprentissage organisationnel comme mode d'adaptation

L'apprentissage organisationnel est rendu nécessaire par la complexité de l'environnement. Les organisations efficaces sont celles dont les membres ont la capacité à prévoir les changements dans l'environnement, à identifier l'influence de ces changements, à rechercher les stratégies adéquates pour faire face aux changements, et à développer les structures appropriées pour mettre en oeuvre ces stratégies selon les expressions de Cyert et March (1963). Ces derniers font remarquer que les organisations s'adaptent au niveau collectif en mettant l'accent sur les trois phases différentes du processus de prise de décisions : l'adaptation des objectifs, l'adaptation des règles ordinaires, l'adaptation des règles de remise en cause. La théorie comportementale de la firme soutient que les organisations réajustent leurs objectifs en fonction de leurs expériences et de celles des autres entreprises. L'organisation porte une attention sélective à l'environnement. Le choix des critères de sélection de l'information, le codage du langage pour communiquer l'information à l'égard des alternatives et de leurs conséquences sont influencés par l'expérience de l'organisation.

En effet, on parle d'apprentissage par adaptation parce que les individus dans l'organisation développent leurs compétences et expériences en fonction des situations dans lesquelles ils se trouvent et du contexte d'évolution de leur organisation. Certains auteurs (Hedberg, 1981 ; Lant et Mezias, 1992 ; Fiol, 1994; Dumez et Jeunemaître, 1995 ; Hatchuel, 1997) expliquent en effet que les individus acquièrent avec l'expérience des modèles de connaissances de plus en plus nombreux et de plus en plus larges dans leur domaine d'activité. L'augmentation du volume de connaissances relatif à un domaine d'activité est par ailleurs associée à un changement dans le comportement informationnel des sujets. Le degré de complexité cognitive exercé par un individu à l'égard d'objets ou de domaines d'activité peut être soumis à un effet d'apprentissage résultant de la multiplication et à l'adaptation des expériences vécues, à la condition que celles-ci soient traitées, c'est-à-dire soumise à la réflexivité.

2. Apprentissage organisationnel comme développement des théories d'usage

Argyris et Schön (1978) appréhendent l'apprentissage organisationnel comme la construction et la modification des théories d'usage à travers l'examen individuel et collectif. Ces auteurs ont recours à la perspective de la théorie d'action de l'apprentissage organisationnel qui dérive des théories sociologiques de la connaissance et du concept d'action d'inférence. Pour expliquer les processus organisationnels, Weick (1987) décrit le modèle Etablissement-Sélection-Rétention donnant un sens aux actions des membres organisationnels. Les croyances et hypothèses forment les cartographies cognitives, constitue l'apprentissage des membres. Mitroff et Emshoff (1979) décrivent quant à eux une méthodologie mettant en valeur les hypothèses partagées. Ils suggèrent une approche d'analyse dialectique des hypothèses pour la résolution des problèmes. L'apprentissage passe par le partage des hypothèses au niveau de l'industrie et l'identification des stratégies les plus appropriées pouvant guider les changements organisationnels.

3. Apprentissage organisationnel comme gestion des connaissances

Afin de développer une théorie de l'apprentissage organisationnel qui relate le processus de schématisation organisationnelle, Duncan et Weiss (1978) proposent une autre conceptualisation du phénomène. Ils définissent l'organisation comme « un groupe d'individus qui s'engagent dans des activités coordonnées transformant directement ou indirectement un ensemble d'inputs en outputs ». Ainsi, l'organisation est un système d'actions intentionnelles engagées dans un processus transformationnels pour produire des outputs. Etant donné cette perspective d'organisation comme un système, les auteurs affirment que l'efficacité des organisations est fonction de ses choix stratégiques à long terme, choix des processus de transformation et des structures administratives qui soutiennent ces processus. L'efficacité organisationnelle est ainsi déterminée par la qualité de la base de connaissance disponible à l'organisation pour faire les choix stratégiques déterminants.

Selon cette perspective, l'apprentissage organisationnel est défini comme « le processus dans l'organisation par lequel la connaissance, à propos des relations « Action-Résultat » et les effets de l'environnement sur ces relations, est développée ». Contrairement à l'apprentissage individuel qui entraîne des changements relativement permanents dans le comportement de l'individu, l'apprentissage organisationnel entraîne le développement de connaissances qui pourrait faire en sorte que le changement soit possible. C'est la connaissance qui est le résultat du processus apprentissage-connaissance qui décrit avec précision la relation « action-résultat » pertinentes pour les activités organisationnelles, la connaissance qui est repartie à travers l'organisation, transmissible entre les membres, faisant l'objet d'un consensus et qui est intégrées dans les procédures de travail et les structures de l'organisation.

Pour Beckman (1998), la ressource « connaissance » fait partie d'une chaîne de transformation, processus comportant un certain nombre d'étapes. Les données constituent la matière brute de la chaîne. L'information est une donnée dont la forme et le contenu sont utiles pour une tâche particulière. Dans un article portant sur la mémoire organisationnelle, Girod (1995) définit la connaissance organisationnelle comme étant « la connaissance pertinente pour les activités de l'organisation à tous les niveaux » et distingue trois types de connaissances : les connaissances procédurales (savoir-faire et aptitudes, l'ensemble des connaissances tacites, des savoirs), les connaissances déclaratives (ensembles des savoirs techniques, scientifiques, administratifs, connaissances relativement formelles et explicites) et les connaissances de jugement (ensembles des savoirs permettant à l'organisation de se comporter comme il convient, au bon moment de façon efficace).

De ces analyses, il ressort que la gestion des connaissances implique l'identification et l'analyse des connaissances disponibles et à acquérir, la planification et le contrôle des actions pour développer l'actif connaissance afin de réaliser les objectifs organisationnels.

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"Des chercheurs qui cherchent on en trouve, des chercheurs qui trouvent, on en cherche !"   Charles de Gaulle