B. Analyse de la relation efficacité des
supports de communication interne / apprentissage organisationnel des
salariés
L'apprentissage par l'efficacité des supports
communication interne est à la base de nombreux entre les
spécialistes de la communication et de la gestion des entreprises. En
effet, le contenu de leurs analyses montre clairement comment un salarié
dépourvu de toute connaissance d'une organisation dans laquelle il est
nouvellement recruté peut être en mesure mieux cerner les
activités de cette entreprise, ses logiques d'actions, ses visions et
valeurs en fonction du degré d'efficacité des supports circulant
dans l'organisation. Les lignes qui suivent nous en disent plus sur la
contribution des différents types de supports de communication interne
à la création et au partage des connaissances organisationnelles.
1. Efficacité des supports oraux de la
communication interne et apprentissage organisationnel des
salariés
Selon Demont-Lugol et al. (2006), l'efficacité
semble toujours être le domaine visé et souhaitable de tous les
dirigeants d'entreprise pour ce qui de leurs supports de communication interne.
Pour eux, elle exprime le rapport entre les sorties d'informations en
entreprise et les entrées des connaissances chez les salariés. La
notion de sortieregroupant les effets observés par les salariés
de toute transmission orale d'informations relatives p la réalisation
d'une activité quelconque. Celle d'entrée comprenant quant
à elle l'ensemble des connaissances qu'emmagasinent les salariés
du fait de l'activité réalisée. La notion
d'efficacité des supports oraux de la communication interne est donc
appréhendée par ces auteurs comme étant un
élément central de la connaissance de la politique
générale d'une organisation. Bres (2001) abonde dans le
même sens car il fait remarquer qu'il est important d'essayer de situer
la position des supports de communication oraux au milieu des nombreux
médias de communication qui sont aujourd'hui disponibles pour le
salarié. Tous les salariés d'une organisation peuvent
désormais très facilement avoir accès à un contenu
incroyablement varié de connaissances, d'opinions et d'informations du
fait de ces derniers poursuit-il.
En effet, prendre conscience des supports de communication
efficace comme source de connaissances organisationnelles est une conception
qui renouvelle la vision et les pratiques organisationnelles. Ce constat ne se
limite pas simplement à Bres (2001), mais elle a été
reprise par (Sekou, 2007) lorsqu'il affirme que toute la communication
d'entreprise se résumant à la transmission orale des informations
est très garante de la cohésion et de l'implication des
salariés génératrices de nouvelles connaissances et du
partage des valeurs de l'organisation. La chose la plus étonnante de
cette communication poursuit-il n'est pas tant la quantité
d'information accessible mais le désir croissant de vouloir donner de
l'information et de participer à la construction des valeurs
collectives, de vouloir « faire savoir » des connaissances
personnelles, de vouloir faire connaître son opinion, son point de vue
par rapport à une situation précise.
Les lignes qui précèdent montrent la
contribution indéniable de l'efficacité des supports de
communication oraux à au partage des visions et valeurs de
l'organisation, gage d'apprentissage organisationnel. Qu'en est-il des supports
écrits de communication interne ?
2. Efficacité des supports écrits de la
communication interne et apprentissage organisationnel des
salariés
Pour Demers et Barral (1995), les organisations quelle qu'en
soit leur activité et leur taille doivent adopterune stratégie
communicationnelle afin de gérer au mieux leur image en interne qui doit
être perçue comme un agrégat, celle-ci étant «
constituée parl'ensemble des représentations que s'en font les
individus, des opinions qu'ils en ont, à partirde ce qu'ils
perçoivent » (Demont et al., 2005). Selon lui ce dernier,
il n'y a que l'utilisation des moyens écrits de communication interne
qui peut contribuer à valoriser les contenus de communication de
l'organisation car l'écrit est toujours considéré comme
une oeuvre et donc conservable durablement. Dans la même lancée
Mispelblom (1999) pense que l'organisations'investit dans des actions sociales
et environnementales et communique en interne sur cesactions. Cette solution
est la plus efficace, en particulier si l'entreprise jouit à l'origine
d'unebonne image auprès de ses salariés, bonne image qui sera
toujours transmise aux salariés en fonctions de la qualité et de
l'efficacité des outils écrits à la disposition des
salariés. En revanche poursuit-il, si l'entreprise jouit d'une mauvaise
imageen interne celle-ci devra veiller à ne pas délivrer un
message déformant quelque peu la réalitéou à
enjoliver son action au risque de donner des arguments à ses
détracteurs. Une seconde alternative consiste pour les organisations,
afin de donner une imagefavorable d'elle-même non pas par des mesures
concrètes mais bien par l'intermédiaire demesures symboliques, le
tout étant toujours écrit. L'organisation tente ici de recueillir
la faveur de ses salariés par la transformation du sens de ses
actions(Ashforth et Gibbs, 1990).
Les analyses que nous venons de mener démontrent les
logiques d'actions de l'efficacité des supports écrits de la
communication interne dans la conduite de l'organisation et la valorisation des
connaissances organisationnelles. Nous passons maintenant à l'analyse de
la contribution des supports technologiques de communication interne à
l'apprentissage organisationnel des salariés.
3. Efficacité des supports technologiques de la
communication interne et apprentissage organisationnel des
salariés
La contribution des supports technologiques de communication
interne à l'apprentissage organisationnel des salariés fait
débat dans la littérature aujourd'hui. C'est ainsi que Greenan et
Guellec (1994) montre l'existence de grandes différences dans
l'organisation du travail et le partage des connaissances parmi les
entreprises, qui tiennent principalement aux technologies utilisées.
Deux dimensions discriminantes sont mises en évidence,
l'intensité de la communication et le degré d'autonomie (par
rapport à la hiérarchie d'une part, aux contraintes techniques
d'autre part). Les entreprises dans lesquelles la communication est plus
intense sont aussi celles qui ont la main-d'oeuvre la plus qualifiée et
qui utilisent le plus de matériels modernes, automatisés ; la
communication y apparaît comme un moyen pour l'apprentissage de la
maîtrise de ces technologies. Allant toujours dans le même sens,
Benghozi (2001) s'intéresse quant à lui, aux chemins et les
transformations induites par les outils technologiques dans la transmission des
connaissances. Cette vision est aussi partagée par Reix (1999) qui
démontre que les outils technologies de la communication et de
l'information constituent autant d'instruments de la flexibilité, de la
mobilisation et de l'apprentissage organisationnel des salariés. Martin
et Tanguy (2008) voient quant à eux l'apport des outils technologiques
de la communication interne en terme d'innovations organisationnelles
démontrent que les innovations organisationnelles. C'est donc selon lui
les évolutions technologiques, l'informatisation et l'automatisation de
la production, qui ont incité à la mise en place de nombreuses
évolutions organisationnelles et donc la capacité des
salariés à accéder à des formations intenses pour
développer leurs savoirs.
De tout ce qui précède, nous pouvons conclure en
disant que l'efficacité des supports de communication interne favorise
l'adhésion du personnel dans la définition des grands axes de
travail des organisations et contribue à développer un haut
degré d'apprentissage organisationnel des salariés. C'est ce
constat qui nous conduit à formuler l'hypothèse suivante dans le
contexte des PME camerounaises :
: Une grande efficacité des supports de communication
interne améliore significativement l'apprentissage organisationnel des
salariés dans les PME camerounaises.
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