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Influence de la communication interne sur l'apprentissage organisationnel des salariés dans les PME camerounaises.


par GUIDKAYA ZAMBA
Université de Ngaoundé - Master de Recherche en Sciences de Gestion 2014
  

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IV. Contribution de l'efficacité des supports de communication interne à l'apprentissage organisationnel des salariés

L'efficacité des supports de communication interne est l'un des éléments le plus cité dans la littérature pour ce qui est de sa contribution à l'apprentissage organisationnel des salariés. Les études ont montré en effet que, les outils les plus efficaces de la communication interne dans une entreprise contribuaient en commun à la réalisation et la maîtrise des activités de la structure. Avant de montrer comment l'efficacité des supports de communication interne contribue à l'apprentissage organisationnel des salariés, nous donnons d'abord les indicateurs de mesure de cette efficacité.

A. Les indicateurs d'efficacité des supports de communication interne

Afin de justifier de l'efficacité de leur service, les communicants internes ont la possibilité de mettre en place différents indicateurs, autrement dit des mesures permettant d`obtenir des données significatives sur un sujet précis et ainsi d'en apprécier l'efficacité (Marco et Libaert, 2006). Pour répondre à cet impératif, ils peuvent avoir recours à des indicateurs de mesure quantitatifs ou qualitatifs. Le choix du type d'évaluation va avant tout dépendre des objectifs de communication du service, mais aussi de ce que l'on cherche à calculer. Ces deux types de mesures, quantitatives et qualitatives, qui sont chacune constituées d'indicateurs différents, vont permettre d'identifier les points forts et les points faibles des actions de communication interne et ainsi d'en évaluer la qualité. Cependant, il est important de noter que quelle que soit la méthode utilisée pour mesurer l'efficacité de la communication interne, il faut au préalable accorder une grande importance à la définition des objectifs de communication : l'évaluation qu'elle soit quantitative ou qualitative n'est possible, que si ces objectifs sont clairement définit (Marco et Libaert, 2006).

1. Définition de la notion d'efficacité d'un support

Selon Wagner (1988), « le concept d'efficacité est utilisé pour décrire les relations entre les facteurs (input) et les produits (output) ». Ces auteurs distinguent notamment l'efficacité interne de l'efficacité externe. La distinction est également perceptible dans les définitions que Legendre (1993) donne des concepts d'efficience de la formation (efficacité interne), d'impact et de pertinence (efficacité externe). Pour lui en effet, l'efficacité peut être entendue comme « le degré de réalisation des objectifs d'un programme ou degré d'atteinte d'un objectif », « degré d'atteinte d'un objectif, tout en considérant des variables d'efficience et d'impact ». Selon toujours cette auteur, « l'efficacité s'exprime toujours en pourcentage puisque la valeur est obtenue en mettant en rapport deux objets de même nature ». La référence à l'économie est évidente sous le second sens, en particulier lorsqu'il s'agit d'efficience. Dans son acception générale, l'efficience se définit comme étant le « rapport entre ce qui est réalisé et les moyens mis en oeuvre », ou bien comme « l'expression d'une comparaison entre le résultat et les efforts consentis ou les ressources consacrées à la poursuite d'un objectif ».

2. Les mesures quantitatives d'efficacité des supports de communication

L'approche quantitative vise à connaître le poids de l'opinion. Elle permet, via un questionnement fermé, d'évaluer en mesurant le « quoi » et le « combien » et d'identifier les facteurs significatifs grâce à des outils statistiques. L'analyse des résultats permet d'identifier des leviers d'action. On distingue trois niveaux de mesure parmi les indicateurs quantitatifs : les mesures d'audience qui sont des indicateurs de pilotage, les enquêtes ponctuelles et les baromètres d'opinion interne qui sont des indicateurs de performance. Selon ce que l'on cherche à chiffrer le degré de précision à atteindre, on va utiliser l'un ou les trois indicateurs. Il est important de noter qu'ils sont à la fois très hétérogènes mais aussi très complémentaires ils permettent d'évaluer des éléments différents qui peuvent se regrouper si l'on souhaite réaliser une expertise très approfondie de la communication interne.

a. Les mesures d'audiences

L'une des évaluations les plus faciles à réaliser dans le cadre de l'évaluation des actions de communication interne est la mesure d'audience. Il s'agit ici d'évaluer les supports de communication en comptabilisant un certain nombre d'éléments. Nous avons vu précédemment que « si l'on admet que la communication interne a pour mission de contribuer simultanément au bon fonctionnement de l'entreprise et à la satisfaction des attentes du personnel, on ne peut pas se limiter à l'évaluation des supports écrits » (Marco et Libaert, 2006). Cependant, avant de peser le rôle que jouent les supports de communication dans les autres domaines tels que la satisfaction des salariés ou encore leur sentiment d'appartenance, il est indispensable de savoir si ces outils sont utilisés et comment ils le sont. Prenons l'exemple d'un intranet : s'il n'est pas exploité par le personnel, il ne peut pas être efficace et ainsi avoir un impact sur la motivation du personnel. Avant de juger de la performance des supports, il est donc essentiel de mesurer leurs activités.

b. Les enquêtes ponctuelles

En effet, l'un des meilleurs moyens d'approfondir certaines questions paraissant fondamentales pour le bon développement de la communication interne est la mise en place d'enquêtes ponctuelles, qui sont des sondages « qui s'appuient sur un échantillon représentatif d'une population » ou sur l'ensemble de cette population (Adary, 2006). C'est un véritable outil de pilotage qui facilite la décision et permet de connaître les attentes du public de l'entreprise. Elle implique donc confiance et motivation de la part des salariés.

En effet, la confiance et la motivation des salariés sont des éléments déterminants dans le bon fonctionnement d'une entreprise. Elles sont en partie liées aux actions mises en place par le service de communication interne. En ce sens, si l'on souhaite réaliser une mesure approfondie de la communication interne d'une organisation, il est incontournable d'évaluer l'opinion interne en élaborant une enquête qui n'est dès lors plus ponctuelle mais répétitive : un baromètre d'opinion générale.

c. Les baromètres d'opinions générales

A la différence de l'enquête ponctuelle, le baromètre est une enquête répétitive (Lendrevie et Levy, 2013) qui va déterminer l'adhésion, autrement dit l'implication du personnel dans la contribution à la bonne marche de l'entreprise. De ce fait, les objectifs de mesures vont être relativement différents de ceux d'une enquête ponctuelle car avec la mise en place d'un baromètre, on va chercher à réaliser des analyses à intervalles réguliers d'un certain nombre d'éléments. Ces baromètres, qui sont relativement lourds à instaurer et exigent beaucoup de temps, à la fois pour la préparation, la collecte des informations mais aussi et surtout la restitution des résultats, sont pourtant les seuls indicateurs qui donnent le moyen d'évaluer l'impact et le rôle des supports sur la motivation et la satisfaction du personnel. Cependant, dans toutes les organisations, les baromètres aborderont similairement les mêmes thèmes, quels que soient les choix réalisés.

3. Les mesures qualitatives d'efficacité des supports de communication

Les indicateurs qualitatifs viennent la plupart du temps en complément des indicateurs quantitatifs. Ils donnent le moyen d'approfondir les données déjà obtenues lors de la phase quantitative. Trois types d'indicateurs qualitatifs sont susceptibles d'être mis en place dans les organisations afin de mesurer l'efficacité de la communication interne. On retrouve les entretiens individuels qui sont souvent des approfondissements de mesures quantitatives, les focus group fréquemment utilisés en amont des mesures quantitatives et enfin la communication informelle.

a. Les entretiens individuels

L'organisation d'entretiens individuels à pour objectif de « recueillir les attentes du personnel, de comprendre les logiques individuelles et les relations, d'aborder des thèmes difficilement abordables en groupes et de faire participer des personnes qui peuvent difficilement participer à un groupe » (Chatelin et Tilliette, 2011). Ils permettent d'atteindre des résultats complémentaires des mesures quantitatives. La plupart du temps, ils vont être instaurés pour évaluer et approfondir des points précis de la communication interne dont les problèmes ont été identifiés lors des mesures quantitatives. Il est important que ces entretiens ne soient pas dirigés par des personnes de la communication interne car une personne extérieure au service a une meilleure objectivité face au thème de l'entretien et permet également de conserver l'anonymat des répondants, ce qui se révélera plus positif en termes d'échanges. Mais le recours à une personne externe a un coût souvent élevé et n'est donc pas toujours envisageable. De ce fait, un stagiaire qui sera tout autant objectif peut très bien être recruté pour assurer cette mesure.

Réalisés en face à face ou par téléphone, ces entretiens suivent une grille d'évaluation composée essentiellement de questions ouvertes, ce qui les différencie clairement des enquêtes ponctuelles ou des baromètres. Si l'on constate lors des mesures quantitatives que le magazine interne n'est pas lu, il est fondamental de chercher à identifier l'origine du problème. Les entretiens individuels permettent d'avoir un échange direct avec les personnes : le fait de se rendre sur le terrain créé une réelle proximité, incitant le personnel interrogé à faire part plus facilement de ses observations.

Si les entretiens qualitatifs sont réalisés par les entreprises à l'issue des mesures quantitatives afin d'approfondir les problèmes identifiés, les focus group vont quant à eux être beaucoup plus utilisés pour faire émerger des idées lors d'une phase amont.

b. Les focus group

Les focus group sont des indicateurs très intéressants dans l'évaluation de l'efficacité de la communication interne car ils donnent la possibilité de recueillir des diversités d'opinion, de travailler sur des représentations, d'approfondir des points de vue et faire émerger des idées. L'animation de ces entretiens collectifs est en effet primordiale. C'est pourquoi l'intervenant doit impérativement être formé afin de pouvoir équilibrer la réunion et d'éviter que certains personnes monopolisent la parole. Dans ce contexte, il est pertinent que les membres de la communication interne assistent à cette réunion de façon off, autrement dit derrière des miroirs opaques.

La mise en place de focus group est de plus en plus utilisée dans les organisations pour évaluer leur communication interne afin de mieux cerner les attentes des salariés en périodes de mutations car, « le focus group est bien plus qu'un lieu de débat, c'est un moyen de sonder l'impact d'un programme de changement sur les salariés ou de mesurer les actions de communication » (Johnson, 2006). Que l'on choisisse de mettre en place des entretiens individuels ou des focus group, ces indicateurs qualitatifs sont assez contraignants à instaurer. Pourtant, ils sont indispensables pour réaliser une évaluation approfondie d'un service de communication interne de part la pertinence et la finesse de leurs analyses.

c. L'écoute informelle

L'écoute informelle peut être entendue comme une écoute des bruits de couloirs ou du bouche à oreille. Cette écoute informelle est valable pour l'évaluation de l'ensemble des supports de communication. Elle aide à obtenir des informations importantes sur le ressenti du personnel à un instant T dans la mesure où ces « bruits de couloirs » et ce « bouche à oreille » sont marqués par une très grande spontanéité. En effet, l'écoute informelle se doit d'être prise en compte dans l'évaluation de l'efficacité de la communication interne. Mais comment la mesurer ? Deux méthodes peuvent être envisagées pour formaliser cette écoute et la transformer en un véritable indicateur d'efficacité :

La première d'entre elles est le feeling du service de la communication interne. Si les supports ou les actions élaborés au sein d'une organisation ne satisfont pas le personnel, cela se ressentira inévitablement notamment dans le cadre d'organisation d'évènements. Ce feeling des membres de la communication interne est déjà un très bon indicateur car, il aide à se faire une idée des différentes opinions. Et cela est très important car selon ce qui est ressenti, il va être possible de mettre en lumière des dysfonctionnements.

Il est également possible de réaliser un document écrit autour de cet indicateur. Pour cela, il suffit de mettre en place un tableau Excel dans lequel chacun des membres du service répertorie les propos entendus ou alors reçus. Chaque trimestre, une synthèse écrite ou un mapping des éléments inscrit dans le fichier permet de porter une appréciation sur la qualité de la communication interne.

Certes ces indicateurs ne permettront pas d'évaluer la communication interne comme l'on peut évaluer un service finance par exemple, mais les informations obtenues donneront une « ambiance » de la communication interne et permettront ainsi d'en apprécier son efficacité et de procéder à des adaptations si besoin. L'avantage est qu'ils peuvent s'articuler de différentes façons comme nous l'avons expliqué tout au long de cette partie. Néanmoins, ces combinaisons ne sont pas figées : il n'y a pas de bonnes ou de mauvaises articulations entre les indicateurs, les choix vont avant tout dépendre des besoins des organisations, de leur taille, de ce qu'elles souhaitent mesurer ou encore de leur nombre de salariés. Toutefois, la communication organisationnelle elle-même fait intervenir plusieurs acteurs.

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