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Influence de la communication interne sur l'apprentissage organisationnel des salariés dans les PME camerounaises.


par GUIDKAYA ZAMBA
Université de Ngaoundé - Master de Recherche en Sciences de Gestion 2014
  

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B. La conversion des connaissances en entreprise

L'apparition du terme de Knowledge Management a entraîné une modification la perception des connaissances et savoirs des individus dans l'organisation. Ce concept est devenu à la mode, tout en associant des définitions diverses et variées. Il est perçu auprès des entreprises comme une solution miracle et présente l'individu, acteur de l'entreprise comme une ressource aussi importance que les ressources financières. C'est dans cette direction que s'inscrivent les lignes qui suivent.

1. La gestion du savoir tacite dans l'organisation

La connaissance peut être enseignée par la formation. Cependant, l'apprentissage le plus puissant vient de l'expérience directe. Le fait de développer de nouvelles connaissances ne se résume pas à apprendre des autres et à acquérir des connaissances de l'extérieur. Selon Nonaka et Takeuchi (1997), pour développer des connaissances, l'apprentissage des autres et les aptitudes partagées avec les autres doivent être intériorisées, c'est-à-dire reconstituées, enrichies et traduites pour coller à l'identité et à l'image propre de l'entreprise.

La connaissance tacite est incrustée dans l'action et l'expérience individuelle. Les impressions, les intuitions, éléments subjectifs font partie de cette connaissance. Très personnelle, elle est difficile à articuler, à communiquer et à partager avec d'autres au moyen du langage formel. Nonaka et Takeuchi (1997) distinguent deux dimensions à la connaissance tacite : la dimension technique qui a trait aux aptitudes et talents que recouvre le terme « savoir-faire » et la dimension cognitive qui fait référence aux modèles mentaux, croyances, perceptions, idéaux, valeurs et émotions.

2. La gestion des connaissances explicites dans l'organisation

La connaissance explicite est cette connaissance qui peut être transmise facilement, de façon formelle. Elle est contenue dans les spécifications, les manuels de procédure codifiée. C'est une connaissance qui peut être stockée La connaissance explicite peut être stockée dans une base de données au niveau d'un ordinateur et transmise électroniquement. La connaissance n'est pas uniquement synonyme de procédures codifiées. Ce qui fait la particularité de cette connaissance, c'est qu'elle n'est pas encrée dans les capacités cognitives des salariés dans l'entreprise, mais plus dans les procédures de production mises en place par les organisations.

La connaissance explicite et la connaissance tacite entretiennent une relation complémentaire. Les deux auteurs remarquent que la connaissance tacite a été négligée en tant que composante essentielle du comportement humain collectif.

3. Les modes de conversion des connaissances

Si les compétences sont finalisées et observables en situation, elles supposent un temps d'évaluation au sein de l'organisation, et donc comment la repérer et l'évaluer quand l'individu est en mobilité ? Pour être utilisée dans le cadre de l'évaluation, la compétence devrait être formalisable et transférable, c'est donc pourquoi Nonaka et Takeuchi (1997) distinguent quatre modes de conversion de connaissance : la socialisation, l'extériorisation, la combinaison et l'intériorisation.

La socialisation correspond au partage de la connaissance par observation, imitation, expérience partagée. C'est le « processus interactif par lequel les membres d'une équipe construisent des représentations et des formes d'expériences partagées ». La socialisation repose sur le partage d'expériences. Les réunions favorisent le partage des connaissances pour le développement d'un projet en cours de réalisation. Le membre socialise également la connaissance tacite par l'observation, l'imitation et la pratique. Les interactions avec les consommateurs sont aussi une source de socialisation ;

L'extériorisation consiste en la transformation des connaissances tacites en connaissances explicites. Elle repose sur le dialogue, la réflexion collective par le bais de métaphores, d'analogie et de modèles. C'est donc la phase qui permet de communiquer la connaissance au sein de l'entreprise. L'extériorisation ne passe d'ailleurs pas seulement par un processus de formalisation : si la connaissance est trop particulière, trop attachée à un contexte précis, l'extériorisation peut prendre une autre forme. La « métaphorisation » (Dougherty, 1992 ; Nonaka, 1994) permet, par exemple, de transmettre verbalement des connaissances difficilement codifiables grâce à des images frappantes ou à des récits exemplaires. Enfin, qu'une connaissance soit tacite ne signifie pas qu'elle soit secrète ou très localisée. Elle peut en effet se diffuser dans l'organisation, devenir une connaissance commune et implicite (Spender, 1993), connue mais non dite. Ce processus correspond à une appropriation collective d'un système de règles, à la socialisation ;

La combinaison est le processus par lequel les membres se coordonnent et explicitent leurs connaissances propres pour forger la connaissance commune. Elle trouve ses racines dans la théorie de traitement de l'information. Les individus échangent et combinent les connaissances par les moyens de documents, réunions, conversations téléphoniques, réseaux de communication informatisés ;

L'intériorisation correspond à la connaissance explicite « de base » de l'individu. Elle est intégrée et devient active pour l'ensemble de l'entreprise. Elle repose sur l'application des connaissances explicites afin d'enrichir la propre base de connaissances tacites de l'utilisateur. Elle est étroitement liée à l'apprentissage organisationnel. La documentation ou récits oraux facilite le transfert de connaissances explicites vers d'autres personnes. L'intériorisation repose sure les moyens aidant les membres de l'organisation à accéder aux expériences d'autres membres. L'intériorisation constitue l'autre processus de conversion de la connaissance qui consacre la dimension pratique de l'apprentissage. Elle désigne une transformation de connaissance explicite en une connaissance tacite. Le passage à la pratique constitue une modalité d'intériorisation dans laquelle la répétition joue un rôle central (Shiffrin et Dumais, 1981) L'exécution fréquente conduit, en effet, à une automatisation, à une routinisation.

Pour Takeuchi et Nonaka (1997), l'individu interagit avec l'organisation, au travers des connaissances. Le développement des connaissances se situe à trois niveaux : l'individu, le groupe et l'organisation. La dynamique du développement des connaissances est un processus en spirale dans lequel l'interaction entre la connaissance explicite et la connaissance tacite prend place de façon répétée.

La communication interne se voit attribuer de nombreuses fonctions des plus élémentaires (transmission des informations) aux plus élaborées (impliquer et motiver le personnel, communiquer la crise). Ces fonctions sont plus ou moins développées selon le degré d'importance accordé par l'équipe dirigeante et sa place occupée au sein de la structure organisationnelle. Par ailleurs, la communication interne est en principe omniprésente en entreprise d'une manière ou d'une autre et a une conception polysémique. Elle concerne la transmission des informations que les responsables souhaitent effectuer ou faire partager avec leurs collaborateurs. Cependant la définition de la communication interne qui sera retenue dans notre étude est celle de la communication « organisante » développée ci-haut. Quant au concept d'apprentissage organisationnel, nous l'avons appréhendé par diverses perceptions et théories, mais, la conception qui sera retenue ici est celle de l' « organisation apprenante » également développée ci-haut.

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"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo