WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Influence de la communication interne sur l'apprentissage organisationnel des salariés dans les PME camerounaises.


par GUIDKAYA ZAMBA
Université de Ngaoundé - Master de Recherche en Sciences de Gestion 2014
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

III. L'apprentissage organisationnel dans la gestion de l'entreprise

La contribution de l'apprentissage à la gestion de l'entreprise est indéniable dans la mesure où les organisations dites apprenantes sont toujours caractérisées par un degré plus ou moins prononcé au changement organisationnel. Le changement organisationnel, auquel sont confrontées de plus en plus d'entreprises, est un processus qui nécessite, de qui a la charge de le conduire, beaucoup de pragmatisme et de minutie. Nous développerons dans cette partie la perception de l'apprentissage organisationnel dans les théories décisionnelles et les modes de conversion des connaissances en entreprise.

A. L'apprentissage dans les théories de la prise de décision

Le premier courant ou paradigme qui traite de l'apprentissage dans la décision trouve sa source dans la rationalité pure et la rationalité limitée. Dans ces travaux, la décision est considérée comme un processus linéaire par lequel on arrive à un choix entre plusieurs options, plusieurs voies d'action, dans un contexte donné, selon un modèle cartésien. Ce processus linéaire se décompose en actes séquentiels qui vont prendre forme lors de la prise de conscience de l'existence d'un « problème », puis de la nécessité d'un choix pour se poursuivre par le recueil et le traitement de l'information. Ces différentes phases permettent d'élaborer un diagnostic, de déterminer des objectifs généraux et de sélectionner une option parmi plusieurs scenarii en fonction des contraintes et des ressources répertoriées.

1. Approche classique de la rationalité pure : un apprentissage « libre »

Les tenants de la rationalité pure considèrent que tout acteur est un décideur. Il en résulte un statut particulier pour ce dernier puisqu'il présente trois qualités : il est complètement informé, il est infiniment sensible, il est rationnel (Schneider et Angelmar, 1993). Ce postulat de départ conduit à envisager la décision comme un acte rationnel et linéaire, marqué par un but. Plus précisément, les décisions résultent d'une rationalité dont les choix visent la maximisation des objectifs retenus (Louart, 1999). Dans un tel contexte, l'apprentissage est considéré comme un processus individuel où le décideur est hyper-perspicace et capable d'apprendre parfaitement et instantanément par introspection (Munier, 1995). L'observation de la réalité permet à l'individu à la fois de se forger une perception de celle-ci et d'acquérir des connaissances. Ces deux dimensions contribuent à la construction des croyances à l'origine de la décision et à un apprentissage éducatif (Munier, 1995), qui sous-entend un environnement décisionnel simple et de petite dimension. Dans la mesure où les décideurs procèdent par des changements graduels sans bouleverser outre mesure leur domaine d'action (Louart, 1999), cet apprentissage se réalise au mieux en boucle simple (Argyris, 1995).

En effet, l'être humain observe les conséquences de ses actes et ajuste ceux-ci pour parvenir à ses fins en explorant, essayant et s'adaptant (Trahand, 1999). La connaissance dans et du processus de prise de décision peut être transférée vers l'organisation. Cette formalisation se traduit par une explicitation du savoir du décideur sous forme d'un algorithme calculable par une machine, et donc un transfert du savoir tacite vers le savoir explicite c'est-à-dire, une cristallisation dans une mémoire active (Kim, 1993). Toutefois, ce passage de la connaissance individuelle vers une connaissance collective n'est que partielle dans cette approche puisque même si « certaines tâches de calcul, de recherche sont explicitables et confiées à la machine, la conduite générale du processus de résolution est considérée comme un savoir tacite et donc laissée à la pratique du décideur » (Reix, 1995). Ce constat conduit à considérer que l'apprentissage organisationnel et son articulation avec l'apprentissage individuel n'occupe pas, nous semble t-il, une place importante dans cette approche.

2. Apprentissage de décision encadrée : les résultantes de la rationalité limitée

Une seconde approche liée à la théorie de la rationalité se focalise davantage sur ces deux niveaux d'apprentissage, dans la mesure où le rôle des structures organisationnelles dans la prise de décision individuelle est analysé. L'approche classique est largement critiquée dans les célèbres travaux de Herbert(1979) qui mettent en évidence les difficultés d'accès et d'interprétation de l'information pour le décideur, et remettent en cause à la fois la maximisation de l'utilité et l'hypothèse de rationalité illimitée. Simon a voulu comprendre le comportement de l'homme en situation de traiter un problème et de prendre des décisions. Il a toujours intégré le décideur dans un ensemble plus vaste, qu'il nomme son environnement. Simon part de l'idée que tout comportement visant la rationalité se développe à l'intérieur de contraintes. Il estime que les décisions prises au sein d'une organisation ne peuvent jamais être complètement rationnelles parce que les membres de l'organisation n'ont que des capacités limitées en matière de traitement de l'information :

D'une part, les individus sont contraints d'agir en se fondant sur une information incomplète vis-à-vis de ce qu'ils peuvent faire et des conséquences de leurs actions ;

D'autre part, ils ne sont capables d'explorer qu'un nombre limité d'alternatives et donc enfin, incapables d'attribuer des valeurs exactes aux résultats des décisions.

En effet, l'environnement est trop complexe pour être totalement appréhendé et l'homme le simplifie pour que son esprit soit capable de manier les facteurs retenus (Herbert, 1979) : les décideurs retiennent alors une solution satisfaisante à la place d'un choix optimal. Ces travaux ont conduit à une approche à la fois à une perception individuelle et organisationnelle de l'apprentissage dans la décision.

Chaque individu possède un horizon d'apprentissage qui correspond à un champ de vision dans l'espace et le temps qui lui permet d'évaluer les effets de ses actes. Mais quand ces effets sont extérieurs au champ de vision, il devient impossible d'apprendre par l'expérience. Les conséquences des actes les plus importants sont donc rarement connues, car se manifestant dans une autre partie du système. Par ailleurs, la simplification de l'environnement par l'homme, en raison de ses capacités cognitives limitées, peut conduire à un apprentissage restreint (Argyris, 1995).

Pour combler ces limites naturelles de l'individu et assurer à l'organisation une certaine qualité des choix qu'effectuent ses membres dans leur action, une appréhension organisationnelle de l'apprentissage est déterminée (Simon, 1991). Ainsi, les règles, les normes et les procédures que fixent les organisations dispensent l'individu de rechercher comment exécuter une tâche, quand entreprendre telle action, quel degré de performance rechercher et permettent d'encadrer et de contrôler le comportement décisionnel des membres de l'organisation. De ce fait, selon cette approche, l'apprentissage dans la prise de décision est largement influencé par la structure organisationnelle.

3. Apprentissage dans la théorie de la décision interactive

Ce second courant postule la décision comme étant le résultat d'un processus, puisqu'elle se construit au gré des interactions sociales. Les travaux relatifs à l'aide à la décision se focalisent sensiblement sur la construction collective de la décision, par exemple par le biais de l'analyse du rôle de l'homme d'étude. Le rôle de ce dernier « consiste entre autres à expliciter le modèle, à l'exploiter en vue d'obtenir des éléments de réponses, à éclairer le décideur sur les conséquences de tel ou tel comportement en les lui rendant intelligibles, éventuellement en prescrivant (préconiser, conseiller) une série d'actions ou encore une méthodologie » (Bradbury et Mainemelis, 2001). Pour ces auteurs, l'homme d'étude est un être influent, ne serait-ce parce qu'il est simplement en interaction avec d'autres individus.

En effet, dans une situation d'aide à la décision poursuivent toujours Bradbury et Mainemelis (2001), « l'on ne peut pas, voire l'on ne doit pas, rester extérieur au processus de décision dans un simple rôle d'observateur sans la moindre influence. Les nombreux actes de ce processus de décision contribue à intégrer largement les valeurs de ceux qui procèdent à l'aide à la décision ». L'influence de la personne chargée d'aider le décideur peut être plus importante encore, notamment lorsqu'elle s'engage dans un processus de prescription d'actions. Certains auteurs tels que Moscarola (1987) estime que la décision est toujours influencé de manière plus ou moins forte par l'organisation quel que soit le paradigme en vigueur. Dans « le paradigme de la raison de l'analyse et de l'intelligence », même si le décideur est un acteur libre et rationnel, il n'en est pas moins sous l'influence de l'homme d'étude qui argumente et démontre. Dans « le paradigme des règles, des contraintes et des forces », le décideur est un automate plus ou moins programmé conformant ses actes aux procédures mis en place par l'homme d'étude. Enfin, dans « le paradigme du verbe, des réseaux et de l'influence », l'acteur est un être politique jouant de l'information et du verbe comme moyen d'influence, mais est lui-même influencé par l'homme d'étude qui cherche à convaincre. La théorie des conventions met également en évidence que l'individu ne décide pas seul, mais dans un environnement social qui influence ses choix.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Tu supportes des injustices; Consoles-toi, le vrai malheur est d'en faire"   Démocrite