I.1.1.3. Justification du choix d'une
approche conjointe dans le cadre de la recherche
Le choix d'une approche méthodologique dans le cadre
d'une recherche dépend de l'état d'avancement des travaux
théoriques sur le sujet, des variables utilisées mais aussi et
surtout du type d'objectif que le chercheur s'est fixé. Dans le cadre de
notre recherche, nous nous sommes fixés pour objet d'identifier
l'ensemble des attentes des salariés relativement au contrat
psychologique qui les lie avec l'entreprise et d'expliquer en quoi la
perception par le salarié de la couverture de ces attentes influence sur
son niveau de socialisation organisationnelle. Compte tenu de notre
détermination à proposer un résultat optimal facilement
transposable, nous avons choisi une double méthodologie mettant en
évidence les deux paradigmes énoncés
précédemment. Cependant, pourquoi le choix d'une approche
conjointe ?
Le choix de la démarche
hypothético-déductive comme cadre d'interprétation des
résultats de la recherche ne s'est pas fait au hasard.
Déjà, notre thème de recherche tel que formulé,
cherche à élucider les déterminants de la socialisation
organisationnelle des salariés en prenant appui sur les attentes qui
fondent le contrat psychologique dans la relation d'emploi avec l'entreprise,
sujet renfermant sans doute un processus hypothético-déductif
à la première lecture (puisque mettant en évidence une
opérationnalisation sérieuse des différents concepts de la
recherche et aussi un croisement entre les variables de la socialisation
organisationnelle et celles liées aux attentes du contrat
psychologique). Une autre raison du choix de cette approche
hypothético-déductive dans notre recherche est due au
désir personnel d'établir une relation de cause à effet
entre l'évaluation de la couverture des attentes du contrat
psychologique et la socialisation organisationnelle des salariés en vue
de compléter la rareté des écrits sur la jonction de ces
deux notions aussi importantes dans la mise en oeuvre des stratégies de
gestion stratégique des ressources humaines. Nous savons
déjà que dans une organisation, on ne recrute pas simplement
parce que l'on veut avoir une pléthore d'effectifs du personnel, encore
que la pléthore d'effectifs ne fait pas toujours la grandeur de
l'entreprise, mais on recrute pour que ces derniers restent aussi longtemps que
possible pour conduire l'entreprise dans son développement. Raison pour
laquelle le dirigeant se doit de connaître l'ensemble des attentes qui
sont au coeur du contrat psychologique avec le salarié, la
priorité de l'une par rapport à l'autre et aussi le poids
explicatif de chacune d'elles sur les variables d'attitude au travail, en
occurrence la socialisation organisationnelle.
En ce qui concerne le raisonnement qualitatif, nous l'avons
choisi dans le sens où notre positionnement
épistémologique est basé sur le fait que les individus
dans les entreprises n'agissent pasexclusivement en fonction des faits
observés et vécus, mais en grande partie de
l'interprétation qu'ils en ont (Cornolti, 2001), et ce, que cette
compréhension soit juste ou erronée. Ce qui revient à
confirmer que la compréhension que se fera le chercheur de son objet de
recherche sera couronnée par ce que l'avouera l'enquêté qui
est en bonne position pour lui relater son vécue au jour le jour dans
l'organisation. C'est dans ce sens que nous optons également la
démarche dite qualitative pour comprendre non seulement les attentes qui
fondent le contrat psychologique, mais surtout pour élucider les items
de mesure des variables et faire un rapprochement avec la littérature
sur ces concepts de la recherche.En effet, une utilisation conjointe des
méthodes qualitatives et quantitatives pour la compréhension
d'une même question principale de la recherche dans une logique de
triangulation est de plus en plus encouragée (Jick, 1979 ; Bryman,
2006 ; 2007). On comprendra clairement que lorsque les résultats
obtenus par ces méthodes convergent vers une même
appréhension, alors ces méthodes se confortent l'une l'autre et
contribuent à renforcer la validité de la recherche (Royer et
Zarlowski, 1999).
|