II.1.3. Vers une
définition et une explication du contrat psychologique
Plusieurs définitions sont identifiées dans la
littérature concernant la notion de contrat psychologique dans les
relations d'emploi. La préoccupation principale résidant dans la
compréhension des éléments phares du processus
d'intégration des salariés dans l'entreprise. A ce niveau, deux
perspectives interviennent et dans l'étude du contrat psychologique dans
les relations d'emploi. La perspective individuelle, celle qui étudie le
contrat psychologique par les attentes de l'individu dans la relation d'emploi
et la perspective organisationnelle qui permet d'entrer en connaissance des
attentes de l'organisation au travers de la relation d'emploi.
II.1.3.1. La perspective individuelle
d'étude du contrat psychologique
La théorie de l'échange social considère
la relation d'emploi comme un échange entre l'employeur et
l'employé. Homans (1958) ou March et SIMON (1958) dans leur
modèle de « récompenses-contributions » sont les
premiers à avoir défini l'échange social comme
l'échange de ressources matérielles et non matérielles
tels que les signes d'approbation et le prestige. Ces auteurs postulent que
dans la relation d'emploi, l'employeur et l'employé cherchent à
maximiser leurs intérêts respectifs.Gouldner(1960) critique le
premier les approches d'Homans, de March et Simon (1958). Selon lui, seule la
norme de réciprocité permet de développer des relations
durables, basées sur le respect des obligations et le sentiment de
redevabilité. Dans ses travaux fondateurs sur la
réciprocité, Gouldner (1960) insiste sur le fait que «
les gens doivent aider ceux qui les ont aidés et les gens ne doivent
pas faire de tort àceux qui les ont aidés ». Blau
(1964) affine la définition sur la relation d'emploi en distinguant deux
typesd'échange : l'échange économique et l'échange
social. Il caractérise l'échange social comme « des
faveurs qui créent des obligations futures diffuses, non
précisémentspécifiées, et dont la nature de la
contrepartie ne peut être négociée mais doit être
laisséeà la discrétion de son auteur ». Cette
spécification pose également un regard critique sur les travaux
d'Homans (1958) et de March et Simon (1958) qui considèrent que
l'individu cherche à maximiser son utilité dans la relation
d'échange avec son employeur. Au coeur de la définition de Blau
(1964), trois conditions de base de l'échange social se dessinent : la
réciprocité, la temporalité et la confiance dans
l'échange.
Blau (1964) précise le lien entre
réciprocité et temporalité « Faire preuve
hâtivement deréciprocité, ce qui suppose un refus de rester
temporairement redevable et dès lors une insistance mise sur
une relation à caractère plus commercial, est
considéré commeindécent ». En d'autres termes,
lorsqu'un individu s'investit dans une relation d'échange, il prend le
risque de ne pas recevoir de contrepartie. Dans cette perspective, la confiance
apparaît comme le noyau du processus d'échange social. Ces trois
conditions permettent de discriminer « l'échange social » de
« l'échange économique ».
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