Paragraphe 2 : L'apport des autres partenaires
Les autres partenaires sont les organisations de la
société civile et l'organisation internationale du travail. Si
pour mieux combattre la discrimination les organisations de la
société civile doivent intensifier leur engagement (A),
l'organisation internationale du travail doit jouer de son côté un
rôle indéniable dans ce sens (B).
A-L'engagement plus actif des organisations de la
société civile en lutte contre la discrimination
Les organisations de la société civile qui
agissent contre la discrimination dans le monde du travail au Togo ont besoin
de s'affirmer comme des organisations d'élites. Dans ce contexte, la
diversification de leurs actions et de leurs activités dans un monde du
travail où la discrimination est en pleine ébullition est
indispensable.
D'abord ces organisations de la société civile
doivent faire l'effort de se mettre en synergie afin de coordonner leur action
pour une meilleure défense contre la discrimination. Elles seront en
mesure dès lors de mobiliser l'opinion aussi bien nationale
qu'internationale contre ce phénomène. Grâce à ce
travail en réseau, les organisations de la société civile
pourront
254 BIT, L'égalité au travail : un objectif qui
reste à atteindre, op.cit. .28
255 Prof. WOLOU (K.), op.cit. p.9
256 BIT, L'égalité au travail : un objectif qui
reste à atteindre, op. cit. p. Xi
257 OIT, Bulletin officiel, vol. LVIII (1975) Ser. A, n° 1.
Entrée en vigueur le 24 novembre 1977.
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parvenir à un niveau d'efficacité bien
supérieur à ce qu'elles auraient pu faire unilatéralement
car, ne dit-on pas que l'union fait la force.
Ensuite, plusieurs plaidoyers doivent être faits par les
organisations de la société civile. Ces activités de
plaidoyer peuvent s'illustrer dans divers domaines.
D'une part, pour amener les autorités nationales et les
organisations internationales à s'impliquer davantage dans la lutte
contre la discrimination les plaidoyers impacteront deux types de cibles : les
cibles immédiates et les cibles médiates.
S'agissant des premiers, qualifiés de cibles primaires,
ils sont dotées du pouvoir de décision et ont donc le monopole de
réviser les textes de loi anti-discrimination258. Il s'agit
des acteurs directs du changement tels que : le Président de la
République, les membres de son gouvernement et les députés
que l'on cherche à atteindre par des actions de plaidoyers et dont les
décisions affectent directement l'objectif du
plaidoyer259.
260.
Quant aux seconds, ceux-ci à la différence des
premiers n'ont pas le pouvoir de changement mais ils sont en mesure d'influer
les cibles primaires à opérer les changements qui s'inscrivent
dans la lutte contre la discrimination. A titre indicatif, font partie de cette
catégorie, les Ambassadeurs, les Représentants des Organisations
Internationales, le Chef de fil de l'opposition, les membres influents des
partis politiques, les préfets, les conseillers municipaux, les chefs de
villages, les autorités traditionnelles et religieuses, les partenaires
aux développements bilatéraux et multilatéraux.....
D'autre part, les activités de plaidoyer peuvent aussi
consister à élaborer des propositions de révisions du
cadre juridique national en intégrant des textes de non-discrimination,
en prenant soin de tenir compte des textes régionaux et internationaux,
tout en organisant en permanence des rencontres, des colloques avec les
décideurs du pays et les leaders de partis politiques sur les
thématiques de lutte contre la discrimination dans le secteur du
travail261.
Pour plus de représentativité des groupes
vulnérables de la discrimination, elles peuvent persuader les
décideurs à adopter une loi instituant un quota assez
significatif devant permettre le recrutement et la nomination de ceux-ci aux
postes de responsabilité.
258ATRI (K.E.), Consultant, dans le cadre du
Programme Participation des femmes à la vie publique au Togo
initié par le Réseau des Femmes Africaines Ministres et
Parlementaires (REFAMPTOGO) et le Groupe de Réflexion et d'Action,
Femme, Démocratie et Développement (GF2D)
259 Ibidem
260 Ibidem
261 ATRI (K.E.), ibidem
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En outre les organisations de la société civile
sont susceptibles d'apporter un triple changement :primo, pour
bénéficier des changements sociaux, elles peuvent faire encrer
des valeurs d'égalité et de non-discrimination dans nos
sociétés ; secundo, en parvenant à modifier le processus
décisionnel et les procédures, pratiques et choix politiques
elles peuvent opérer de changements organisationnels en faisant la
promotion de l'égalité et l'absence d'actes discriminatoires
envers des travailleurs; tertio, sur les lieux de travail, elles peuvent
contribuer à améliorer les changements individuels relatifs au
quotidien des victimes de pratiques discriminatoires et
inégalitaires262.
Enfin, pour être à la hauteur de leurs missions,
retenons que les organisations de la société civile togolaise ont
besoin : D'une part d'élargir et de renforcer le champ d'application de
leurs compétences. D'autre part, elles ont besoin d'allocation
suffisante et de ressources financières pour bien mener leurs projets et
politiques contre la discrimination. Pour cela, l'Etat doit essayer de leur
offrir un terrain favorable à l'exercice de leur activité, mais
aussi leur octroyer les moyens de se développer.
Les organisations de la société civile doivent
continuer d'éveiller la conscience des acteurs du monde du travail sur
leurs responsabilités respectives dans le combat contre ce mal. Tout
comme ces organisations qui doivent prendre des initiatives d'actions
très concrètes, l'OIT doit aussi participer à la lutte
contre la discrimination.
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