SECONDE PARTIE
LA GARANTIE D'UN PRINCIPE DE CONSOLIDATION DE LA
DEMOCRATIE
Le pluralisme au Cameroun
Les revendications des minorités et des peuples
autochtones est sans aucun doute la « grande affaire du
XXIème siècle »289.La
réponse pacifique à ce problème dans le scénario
global consiste en la protection des droits des groupes et la prise en compte
de la diversité par les ordres normatifs de chaque Etat. Ce qui aboutit
à la redéfinition de la démocratie, qui voit ses
frontières repoussées290.Le processus de
démocratisation du Cameroun, est entré dans sa phase de
consolidation par l'adhésion à ce renouveau démocratique,
qui fait la part belle à la protection des groupes291.
En plus de postuler la reconnaissance de la diversité
politique et sociologique, le pluralisme postule également, comme le
précise la Cour Européenne des Droits de l'Homme, dans sa
décision du 13 février 2003, relative à l'affaire
Refah Partist c. Turquie, « un compromis », soutenu
par des concessions diverses de la part des individus et des groupes. Ces
derniers doivent accepter de limiter certaines de leurs libertés afin de
garantir une plus grande stabilité du pays dans son
ensemble292.La garantie de ce
principe293 s'effectue notamment à travers le «
consensus », désormais donnée fondamentale du système
de représentation camerounais (chapitre I) mais également par
l'orientation consociative du système démocratique camerounais
(chapitre II).
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289Michelle THERRIEN, «
Démocratie et reconnaissance : construire des partenariats de recherche
», Diogène, op.cit., pp.153 - 156 (spéc.p.153).
290 Suzanne VILLAVINECIO, « La
République, la nation, et la démocratie à l'épreuve
de la diversité », Diogène, op.cit., pp.92
- 109 (spéc.p. 82).
291 L'option constitutionnelle de la protection des
minorités et des peuples autochtones a d'abord été
formellement dégagée de la rencontre tripartite de 1991 entre les
pouvoirs publics, les partis politiques et la société civile,
avant sa cristallisation dans la législation électorale
subséquente et sa consécration ultérieure dans la
Constitution du 18 janvier 1996.Voir James MOUANGUE KOBILA,
La protection des minorités et des peuples autochtones au Cameroun,
op.cit., p.113.
292 Guy HERMET et al,
Dictionnaire de science politique et des institutions politiques,
op.cit., p. 769.
293Le principe du pluralisme ne peut plus
être exclusivement attaché à la démocratie
pluraliste comme le soutient Babacar GUEYE, d'où sa qualification de
« concept dynamique » par Slobodan MILACIC. Voir Slobodan
MILACIC, « La consolidation de la démocratie pluraliste
dans les pays d'Europe centrale et orientale : de l'âge
idéologique l'âge politique » Revue d'études
politiques et constitutionnelles est - européennes, 2007, pp. 27 -
47 (spéc.p. 31).
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