8.3.2
L'information, l'orientation, l'adaptation
Antoine Léon (1973) pose les problèmes
pédagogiques des finalités, des contenus et des méthodes
de l'information scolaire et extrascolaire, considérée comme un
moyen propre à favoriser l'élaboration des choix et à
mieux préparer l'élève aux exigences de la vie. L'analyse
de ces exigences et de ces nécessités le conduit à
approfondir le concept d'adaptation, sa nature, ses dimensions et ses
critères, à évoquer le rôle de l'enseignant et
à envisager certains aspects de l'environnement proche ou lointain.
Il faut dire que, l'information, conçue à des
fins d'orientation scolaire ou professionnelle, soulève, comme toute
action pédagogique, de nombreux problèmes qui relèvent
d'approches différentes. Ainsi, parler de
« psychopédagogie ouverte », c'est tout
d'abord affirmer que tout fait psychologique est, d'une certaine
manière, un fait éducatif, déterminé par toutes les
influences, scolaires ou extra-scolaires qui pèsent sur les
comportements individuels. Alors, après avoir précisé que
l'adaptation est un équilibre dynamique entre la normalité et la
normativité, l'auteur conclut ses analyses en donnant les fonctions de
l'information dans une pédagogie de l'adaptation :
a- En tant qu'instrument de sensibilisation aux
problèmes du monde moderne, l'information amorce un processus
d'échange.
b- Elle contribue, en outre, à élargir l'horizon
spatial et temporel de l'individu.
c- Elle suscite certaines attitudes de recherche et
développe ainsi des conduites de normativité, susceptibles de
compenser l'excès de normalité dont souffre toute l'institution
fortement hiérarchisée.
d- En favorisant l'acquisition de certaines notions et la
maitrise de certains instruments de la connaissance, elle prépare
l'adaptation aux formations ultérieures.
L'accomplissement de ces différentes fonctions
conditionne, dans les limites fixées par les contraintes
socio-économiques, l'amélioration du processus d'orientation
scolaire et professionnelle du sujet. À la lecture minutieuse de ce qui
précède, il parait que l'auteur a perdu de vue que c'est
l'apanage du spécialiste de l'orientation-conseil, et non pas totalement
la fonction d'enseignant.
8.3.3 La
réussite scolaire
La notion de réussite scolaire est polysémique
et multidimensionnelle, les niveaux d'appréciation de la réussite
étant variables selon les systèmes d'éducation et
également suivant les personnes et leurs aspirations. Pour montrer que
la réussite scolaire et son revers l'échec scolaire sont des
constructions sociales propres à une culture particulière, Demba
(2012) a utilisé deux voies : premièrement, il est parti de
connaissances historiques bien connues sur l'origine de la forme scolaire
actuelle dans la plupart des pays (notamment occidentaux), en montrant en quoi
celle-ci a entrainé des caractéristiques particulières de
ce qui est considéré comme réussite et comme échec
à l'école. Secondement, il a présenté quelques
propos d'élèves sur le sujet, à partir notamment de deux
récentes études empiriques menées auprès des jeunes
du secondaire au Gabon (Demba, 2012). Pour lui, et pour conclure sur la
question, la notion de réussite scolaire n'est pas nouvelle, mais ses
répercussions sur le sens de la carrière scolaire de
l'élève ainsi que son éventuel insertion
socioprofessionnelles n'ont pas toujours eu l'ampleur qu'on leur reconnait
aujourd'hui. En réalité, cette notion est assortie d'une
série de contingences relatives à l'objectif d'apprentissage.
Ceci amène à s'intéresser aux déterminants de la
réussite qui peuvent être au nombre de quatre :
institutionnels, cognitifs, psychologique, et de vie.
Pour ce qui est du facteur institutionnel, les systèmes
d'enseignement, les infrastructures, le milieu scolaire et les origines sociale
et géographique sont à vérifier de près. Pour le
facteur cognitif, les capacités cognitives et métacognitives, les
relations enseignant-apprenant, le temps consacré à
l'apprentissage, la qualité de l'enseignement sont à
pérenniser. S'agissant du facteur psychologique, la motivation, la
conviction/estime de soi, la combativité, la résistance au
stress, les capacités d'adaptation, les relations sociales, sont
très importantes. Pour le facteur de vie enfin, il est nécessaire
de mettre l'accent sur les relations parent-enfant, les habitudes de travail,
les activités péri et parascolaires, le sommeil et
l'alimentation. Ainsi, la prise en compte de ces facteurs limiterait au mieux
l'échec en milieu scolaire que Youcef Aïssani (2008) prend la peine
d'expliquer. Il donne ses résultats sur le tableau ci-dessus :
Tableau n° 3 :
Lareprésentationsocialedescausesdel'échecscolaire
|
F1
|
F2
|
F3
|
F4
|
-rythmesscolaires
|
.54
|
.13
|
-.05
|
.16
|
-contenudesprogrammes
|
.56
|
-.34
|
.1
|
0
|
-écolessous-équipées
|
.47
|
.01
|
.13
|
.4
|
- méthodes d'apprentissage de
|
.65
|
-.08
|
.14
|
.23
|
-attentesdel'instituteur
|
.62
|
.23
|
.2
|
-.14
|
- travail de l'enfant peu soutenu par
|
.45
|
.57
|
.09
|
.08
|
-travaildel'enfantinsuffisant
|
-.12
|
.79
|
.09
|
.12
|
-troublespsychologiquesdel'enfant
|
.03
|
.56
|
.36
|
-.01
|
-problèmesd'organisationdutravailde
|
.38
|
.58
|
-.20
|
-.15
|
-activitésménagèresfastidieuses
|
.06
|
-.20
|
.26
|
.54
|
-appartenanceaumilieuouvrier
|
.08
|
.01
|
.86
|
-.05
|
-originesétrangères
|
.11
|
.2
|
.68
|
.23
|
-troublesfamiliaux
|
.39
|
.20
|
-.25
|
.33
|
-parentstropprotecteurs
|
.18
|
-.14
|
-.18
|
.56
|
-éducationdonnéeparlesparents
|
.06
|
.35
|
.07
|
.71
|
Résultatsdel'analysefactorielleappliquéeauxitemsdereprésentationsociale,Youcef
Aïssani Explicationde
l'échecscolaireetreprésentationsociale, p. 70.
|