8.1.3 Le concept
« adaptation »
D'une manière générale, le concept
« adaptation » renvoie à l'action d'adapter. Il
aurait pour synonymes : ajustement; et pour antonyme inadaptation.
(Hachette, 2008).
En appréhendant « adaptation »
suivant plusieurs sens, le Nouveau Larousse Classique (1959) semble
plus expressif. D'abord, il fait allusion à la biologie. L'adaptation
est la « correspondance plus ou moins étroite, (...),
constatée chez les êtres vivants(...) ». Par la
suite, il s'agit de l'ajustement au milieu. Ainsi, c'est l'action modificatrice
des facteurs extérieurs sur le comportement. Et enfin, psychologiquement
c'est l'« accord d'un être avec le milieu où il
est ». L'analyse à faire de ces différents sens
amène à les dissocier.
Dans une première approximation, la première
idée aide à comprendre que, l'adaptation se rapporte à une
sorte d'exigences devant être en conformité avec un
élément moteur dans un mouvement entamé. Par
exemple : l'adaptation des membres du cheval à la course. Dans une
deuxième approximation, la deuxième idée aide à
comprendre que, l'adaptation renvoie à une sorte d'accommodation du
sujet à un nouvel environnement dissociable de son environnement
d'origine. On aura à titre illustratif : l'adaptation des plantes
à la sécheresse. Dans une troisième approximation, la
dernière idée aide à comprendre que, l'adaptation est
l'harmonie entre le sujet avec son environnement.
De ces idées, il devient facile de dire que
l'adaptation est un mouvement du sujet allant involontairement d'une position
primitive dégradante à une position seconde moins
dégradante ou simplement honorant.
En systématisant les approches biologique et
psychologique, Le Glossaire de la Psychologie et des Sciences
Cognitives (1ere éd., 2009) appréhende
l'« adaptation » comme l'acquisition ou la
délétion par un organisme vivant de caractéristiques
physiologiques, anatomiques ou mentales, ceci lui permettant de réagir
de meilleure façon à son milieu ou à la situation.Pour sa
part, et s'intéressant séparément aux approches biologique
et physiologique, Le Grand Dictionnaire de Psychologie (1999)
définit l'adaptation comme l'« ensemble des ajustements
réalisées par un organisme pour survivre et perpétrer son
espèce dans un environnement écophysique
donné ».
Les processus d'adaptation sont mis en oeuvre chaque fois
qu'une situation comporte un ou plusieurs éléments nouveaux,
inconnus ou simplement non familiers. Piaget (cité par Bloch et al,
1999) les dit assimilateurs quand ils intègrent les données
nouvelles à des patterns comportementaux antérieurement
constitués, et accommodateurs quand les données nouvelles
transforment un pattern ou un schème préexistant pour le rendre
compatible avec les exigences de la situation. Entre les premiers exercices du
réflexe de succion du nouveau-né et ses manifestations
appliquées à divers objets (le pouce, la tétine, le
hochet, etc.), il y a extension progressive de la réaction, mais aussi
changement de forme par ajustement à la forme du nouvel objet.
Assimilation et accommodation sont considérées par Piaget
(Ibid.) comme des activités essentielles pour le
développement de l'individu, dont elles expriment ensemble le dynamisme.
Le développement de l'intelligence représente ainsi l'adaptation
la plus élevée et la plus complète ; elle prolonge
l'adaptation biologique en procédant comme elle a des régulations
successives à des fins de connaissance et non plus simplement de
survie.
Akkaour et Atmani, (2014-2015), pensent que l'adaptation se
traduit au niveau cognitif par une reconstruction et une réorganisation
évoluant dans un milieu lui-même changeant voir variable. Il
s'agit en réalité d'un « processus correspondant
entre deux mécanismes principaux et complémentaires, qui
traduisent des échanges bidirectionnels ». Dans le
même sens, Cheurfa (2014-2015) poursuit que, le concept adaptation
désigne alors une capacité de changement pour vivre,
évoluer et se défendre en fonction de la dynamique des influences
extérieures, et une fixité pour se maintenir grâce à
des mécanismes d'équilibration en dépit des variations de
conditions extérieures.
Au total, toutes ces définitions aident à
comprendre ce à quoi renvoie le concept
« adaptation ». Mais elles n'entrevoient pas l'aspect
« adaptation scolaire ».
Alors, l'adaptation scolaire désignerait l'ensemble des
réactions par lesquelles un apprenant modifie son état pour
répondre harmonieusement aux conditions scolaires. Cette
appréhension permet de cerner ce qu'est « l'inadaptation
scolaire », dont les causes peuvent être physiques
(infirmité motrice), sensorielles (cécité,
surdité), intellectuelles (arriération) ou
caractérielle ; et qui se traduit par l'impossibilité de
satisfaire ses exigences (Cheurfa, ibid.). En fonction de qui est
incapable, on peut mener une étude. Ici, on s'intéresse à
l'adolescent.
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