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Le contrôle de l’état sur les actes budgétaires des collectivités locales au Gabon.


par Djéson Faustin AKOUMA MOIAHIDJI
Université Omar Bongo de Libreville (Gabon) - Master 2 Professionnel en gestion financière des collectivités locales 2014
  

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CHAPITRE II :

Mémoire de Master 2, présenté par Djéson Faustin AKOUMA MOIAHIDJI Page 73

Thème : « Le contrôle de l'Etat sur les actes budgétaires des Collectivités locales au Gabon »

LES PERSPECTIVES D'AMÉLIORATION ENVISAGEABLES

Face à ces nombreuses faiblesses qui compromettent l'effectivité du contrôle de l'Etat sur les actes budgétaires locaux, il est nécessaire de proposer des moyens d'amélioration. Ainsi, quelques perspectives restent possibles.

Le but des présentes suggestions est de renforcer l'expertise de l'Etat, et partant, l'efficacité de ses contrôles. Les mesures que nous jugeons nécessaires pourraient être prises pour remédier aux insuffisances constatées lors de l'observation du processus de contrôle des actes budgétaires des collectivités locales gabonaises.

Il conviendrait d'envisager d'une part, une réorganisation fonctionnelle des organes de contrôle de l'Etat (section 1), et d'autre part, la formation des agents de l'Etat ainsi que la dématérialisation des procédures de contrôles (section 2).

Section 1 : La nécessité d'une réorganisation fonctionnelle des organes de

contrôle

Au regard des obstacles que rencontrent les services centraux de l'Etat dans la réalisation de leurs missions de contrôle des finances locales en général, il semble nécessaire de les désengorger en rendant opérationnel les cadre territoriaux existant. Ce qui passe par une réelle déconcentration du pouvoir de tutelle, sous forme de « préfecturalisation » (paragraphe 1), et la mise à la disposition de l'autorité de tutelle locale des moyens de contrôle nécessaires (paragraphe 2).

Paragraphe 1 : L'opérationnalité des cadres territoriaux de l'Etat existant

Le législateur de 1996 ayant déjà prévu les cadres territoriaux où devrait s'exercer le contrôle de tutelle de l'ensemble des actes locaux : les départements. Ceux-ci sont gérés par des autorités administratives déconcentrées, représentants l'Etat : les préfets.

Contrairement à ce qui ce fait et pour une efficacité des contrôles administratifs tutélaires, il conviendrait de revaloriser le rôle de ce dernier comme autorité de tutelle locale des collectivités locales (A) et étendre la création des différentes juridictions locales, administratives comme financières (B).

A- La Préfecturalisation des contrôles des actes budgétaires locaux

Afin de revaloriser le rôle important du préfet dans l'exercice du pouvoir de tutelle local, il conviendrait préalablement de modifier les deux textes qui déterminent pour l'heure les attributions du préfet et en font à la limite une simple autorité déconcentrée, sans emprise réelle sur la gestion locale. Une révision du décret n°91/PR/MI du 16 janvier 1976 fixant les attributions et pouvoirs des gouverneurs, préfet, sous-préfets, chefs des communautés rurales et chefs des villages ; et du décret n°00724 /PR/MI du 29 juin 1998 fixant les attributions, pouvoirs et avantages des personnels et auxiliaires de

Mémoire de Master 2, présenté par Djéson Faustin AKOUMA MOIAHIDJI Page 74

Thème : « Le contrôle de l'Etat sur les actes budgétaires des Collectivités locales au Gabon »

commandement, actuellement en vigueur.

La révision de ces deux (2) textes devrait aller dans le sens du renforcement des pouvoirs de tutelle de cette autorité, représentant l'Etat au niveau local, dans les relations avec les collectivités locales. Il faut rompre avec la pratique actuelle où toutes les prérogatives de tutelle sont exercées au niveau central par les services du Ministère de l'intérieur et ceux du Ministère du Budget, comme vu précédemment126.

Le regroupement des différents contrôles de légalité et budgétaire, en matière de finances locales, au sein d'un service unique permettrait, à terme, de dégager des gains de productivité et une efficacité certaine des contrôles de l'Etat sur l'ensemble des actes budgétaires des collectivités locales. Le contrôle de légalité doit être exercé par quelqu'un capable d'éclairer sur les aspects juridiques spécifiques d'une décision locale car connaissant le contexte dans lequel il prend place ; et les enjeux relativement à l'intérêt local, afin d'apprécier correctement sa portée.

Pour ce faire, on pourrait par exemple mettre en place autour du préfet des « cabinets techniques et juridiques » qui se chargeraient de l'aider dans sa mission de contrôle. Le préfet devra en outre assurer la pleine coordination des travaux des unités déconcentrés intervenant dans la gestion des collectivités locales afin de garantir l'homogénéité de leurs actions et de renforcer leur efficacité. Le secrétaire général de province veillerait simplement, sous l'autorité du gouverneur, au bon fonctionnement technique du dispositif127.

À côté de « la préfecturalisation » des contrôles des actes locaux, il serait souhaitable également de généraliser la création de recettes municipales et départementales, à chaque chef-lieu de province au moins, tel que prévu par les textes128. Pour l'heure, il n'existe que deux recettes municipales opérationnelles : celles de Libreville et celle d'Owendo.

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon