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Audit interne et performance d'une entreprise. Cas de la SNCC/Katanga.


par Clovis CIMANGA NDJALE
Institut Supérieur de Commerce (ISC)/LUBUMBASHI - Licence 2018
  

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C. LA THEORIE DES COUTS DE TRANSACTION

Pour les théoriciens des coûts de transaction (COASE, 1937 ; Williamson, 1985), l'entreprise, contrairement au marché, apparaît comme le mode d'organisation qui permet de réaliser des économies sur les coûts de transaction.

En effet, « ce qui distingue les entreprises des marchés, c'est la capacité qu'ont les entreprises à internaliser certaines transactions et à les réaliser à un coût moindre que si elles avaient dû se dérouler sur les marchés » (EBONDO et Pigé, 2002). Pour toutes ces raisons, les dirigeants des grandes sociétés d'abord, ceux des PME/PMI ensuite, ont été amenés à internaliser l'essentiel de leurs travaux d'audit légal grâce à la création des services d'audit interne. L'objectif recherché par les dirigeants et les commissaires aux comptes de transférer la réalisation des travaux de vérifications et de contrôle de conformité à des auditeurs internes a été clair : il s'agissait de réduire les honoraires versés aux auditeurs légaux.

La théorie des coûts de transaction offre ainsi une pertinente justification de la création des services d'audit interne dans les entreprises. Dans les groupes internationaux, la théorie économique des cessions internes offre la même explication. En effet, pour la théorie économique des cessions internes, le recours à des prix des cessions internes et/ou des prix de transfert met en évidence ce que coûte à l'entreprise le fait de répondre à ses besoins par une solution interne. Selon Bouquin (2001), lorsque les entités ont la liberté d'acheter ou de vendre aussi bien à l'extérieur qu'à l'intérieur, « les prix internes jouent un rôle déterminant dans l'obtention et l'utilisation des ressources ». Toutefois, Bouquin (2001) distingue l'influence que la facturation interne peut avoir sur l'allocation des ressources (s'adresser à tel fournisseur plutôt qu'à tel autre), de l'impact, plus problématique qu'elle peut avoir sur l'amélioration de la performance des coûts. Pour lui, la perspective de devoir vendre en interne, sous concurrence extérieure, incite les partenaires de l'amont à coopérer avec ceux de l'aval. La facturation interne apparaît dès lors « comme un dispositif de renforcement de la gestion par processus... ».

D. LA THEORIE DE L'AGENCE ET DE LA GOUVERNANCE DE

L'ENTREPRISE

On attribue la paternité de la théorie de l'agence à JENSEN et MECKLING (1976). Dans leur article fondateur, ces deux auteurs considèrent que le fonctionnement des entreprises est caractérisé par des rapports contractuels.

On parle de relation d'agence lorsqu'une entreprise ou une personne confie la gestion de ses propres intérêts à une tierce personne. L'illustration la plus courante est la relation contractuelle qui lie les propriétaires du capital financier (actionnaires) appelés « le

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principal » aux dirigeants de l'entreprise, appelés « agents ». Pour Jensen et Meckling, cette dimension contractuelle est porteuse au sein de l'entreprise de conflits d'intérêts, qui sont facteurs de coûts. Ces conflits peuvent être exacerbés lorsque le dirigeant est géographiquement éloigné des actionnaires. Les dirigeants de la filiale peuvent profiter de la liberté que leur offre l'éloignement géographique pour adopter un comportement contraire aux intérêts du groupe. L'audit externe apparaît, dans ce cadre, comme le mécanisme de contrôle et de surveillance du comportement de l'agent éloigné (dirigeant d'une filiale), plus enclin à faire supporter à la maison mère des coûts d'agence et à ne pas respecter toutes ses obligations contractuelles. L'audit interne, émanation de la direction générale, n'a pas été considéré par la théorie de l'agence comme un mécanisme de surveillance au sein de la relation d'agence. Mais, depuis quelques années, la théorie de l'agence a donné lieu à de nombreux développements sur la gouvernance des entreprises (Charreaux, 1997 et 2000) qui tendent à intégrer aussi l'audit interne comme un mécanisme de gouvernance de l'entreprise.

En effet, parmi les conflits d'intérêts susceptibles de s'élever entre les actionnaires et les dirigeants, l'approche actuelle de la gouvernance de l'entreprise semble privilégier la résolution du conflit né du déséquilibre informationnel (asymétrie d'information) existant entre l'agent et le principal. L'audit interne, rattaché au comité d'audit (lorsqu'il existe), a (comme l'audit externe ou légal) un rôle fondamental à jouer au sein de la gouvernance de l'entreprise. Pour Gramling et al. (2004), la gouvernance de l'entreprise compte quatre composantes : l'auditeur externe, le comité d'audit, le management la fonction d'audit. La contribution de l'audit interne en tant que fonction participant à la gouvernance peut être appréciée via les relations qu'elle entretient avec les trois autres acteurs responsables de la gouvernance de l'entreprise. La fonction d'audit interne apparaît comme une fonction ressource. Toutefois, les auteurs reconnaissent que la nature et la valeur de l'audit interne comme fonction ressource sont contingentes de la qualité de la fonction d'audit interne. La gouvernance de l'entreprise renforce l'indépendance de l'auditeur interne (Brody et Lowe, 2000). Le rôle de l'audit interne dans la gouvernance de l'entreprise peut s'apprécier à deux niveaux : réduction des asymétries des informations et management des risques.

Concernant le premier niveau, il est admis que par rapport aux actionnaires, le dirigeant disposait, outre l'information comptable et financière, d'une information complète, issue de la comptabilité de gestion et du rapport d'audit interne dont il était le seul destinataire. L'existence d'un comité d'audit, destinataire du rapport de l'auditeur interne, apparaît ainsi comme la courroie de transmission entre les auditeurs non seulement externes, mais aussi internes et le conseil d'administration. C'est grâce à ce rattachement que l'audit

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interne peut contribuer à la réduction des asymétries d'information dans un gouvernement d'entreprise.

L'audit interne a aussi un rôle clé à jouer au niveau du management des risques d'entreprise et surtout dans le processus d'élaboration du rapport sur le contrôle interne exigé par la loi sur la sécurité financière (LSF) aux sociétés cotées. En effet, il a notamment pour mission d'évaluer le système de contrôle interne. À ce titre, il est le mieux à même d'alimenter le conseil d'administration en informations sur les faiblesses du système de contrôle interne ou sur les zones des risques susceptibles de nuire à l'atteinte des objectifs stratégiques, opérationnels, informationnels et de conformité.

Gramling et Myers (2006) ont mis en évidence le rôle joué par l'audit interne dans le management des risques d'entreprise.

Selon ces deux auteurs, l'auditeur interne exerce une influence sur cinq de ses composantes. Il donne une assurance raisonnable quant au processus de management des risques, que les risques sont correctement évalués, que le processus de management des risques a été bien évalué, que le reporting sur les risques majeurs a été correctement établi et qu'un bilan sur la gestion des principaux risques a été dressé. Selon les résultats de leur étude figurant dans le tableau n° 1 ci-après, dans l'ensemble, l'audit interne ne joue, à l'heure actuelle, qu'un rôle modéré dans le management des risques d'entreprise. Ce rôle est appelé à se développer, notamment pour évaluer le processus de management des risques de l'entreprise.

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