3. Le rôle des expériences
de préparation et de consommation
La préparation culinaire et la consommation d'un
aliment met en relation le consommateur et le consommé. Cette relation
participe à la banalisation de l'aliment, car
« Quand on prépare quelque chose qu'on ne
connait pas comme ce poisson d'eau par exemple, on apprend à le
connaitre et peut être à aimer aussi ! »
Tout ce passe donc comme si, plus on est impliquer dans la
préparation de l'aliment, plus on est disposé à l'accepter
et à l'adopter. Il en est de même pour les expériences de
consommation, dans la mesure où, le fait pour certains consommateurs de
gouter à ce produit suscite en eux une envie de recommencer. Dès
lors, une consommation à répétition donne lieu à
des préférences en faveur de l'aliment.
4. Les relations sociales
Les choix alimentaires en rapport avec la consommation du
poisson d'eau douce élevé sont à certains niveaux
déterminés par les relations sociales entre producteur et
consommateur. En effet, l'organisation sociale en milieu rurale est
caractérisée par un vaste réseau de relations sociales qui
va au-delà de la simple famille nucléaire. Ainsi, « au
village », tout le monde connait tout le monde. C'est dans ce type de
configuration d'interaction que se situe la relation entre les pisciculteurs de
Fokoué et les consommateurs de poisson d'eau douce. Alors,
« On mange ce poisson là parce qu'on
connait les gens qui élèvent ça, on a confiance
» nous affirme un informateur.
Outre la relation producteur/consommateur qui détermine
une part des comportements de ces derniers, on retrouve également une
relation entre consommateurs qui n'est pas négligeable dans le processus
de choix alimentaires. De ce fait, certaines personnes réticentes au
départ finissent par « essayer de gouter »
au poisson d'eau douce élevé parce qu'il ont vu un proche le
faire. En fin de compte, les consommateurs recherchent un lien direct ou
perçu comme tel, qui les rassurerait sur les qualités du produit
qu'ils vont ingérer, que se soit un lien consommateur/consommateur, qui
permettrait une sensibilisation et un partage d'information grâce au
bouche à oreille, ou un lien direct entre producteur et consommateur
(Gurviez et Kreziak, 2004).
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