3. Les facteurs individualistes
1. Les perceptions liées aux
caractéristiques organoleptiques du poisson d'eau douce
élevé
a- la vue
La vue est le sens qui permet à l'Homme de percevoir
les objets du monde extérieur grâce à ses yeux. C'est
à travers la vue que s'établie le premier rapport du consommateur
au poisson d'eau douce élevé. En ce sens, les informations qu'il
perçoit de ce type de poisson participent à la manière
donc il se représente, ses préférences, ses choix. Une
analyse de ces informations nous permet d'en saisir les influences sur le
comportement de la population.
· La taille : Notre enquête
révèle que la taille du poisson a une influence sur les choix des
consommateurs. En effet, ceux-ci préfèrent plus les poissons de
grandes tailles et considèrent qu'ils sont plus délicieux que les
autres. Pour eux,
« Quand le poisson est bien gros, c'est que
c'est bon ! ».
C'est la raison pour laquelle le silure est plus
apprécié que les autres poissons (59%), à cause de sa
grande taille. De même, le tilapia attire moins de consommateurs (28%)
puisqu'il est de petite taille.
· La forme : Certes le silure est
très apprécié, mais nous avons également
constaté que ce poisson fait l'objet de quelques réticences,
à cause de sa morphologie que certaines personnes assimilent à
celle d'un serpent. Par conséquent, elles deviennent encore plus
méfiantes et sceptiques.
· La couleur : dans l'apparence du
poisson d'eau douce élevé, la couleur également
détermine d'une certaine manière les comportements et les
attitudes des consommateurs. C'est ce qu'exprime une ménagère
lorsqu'elle dit :
« Avec la couleur un peu jaune de la carpe,
ça donne envie de gouter ».
b- le goût
En sciences humaines, il est indéniable que le gout
résulte une construction sociale. Seulement, cette
caractéristique s'applique généralement aux aliments qui
font partie des habitudes alimentaires d'une société
donnée. Alors, en présence d'un aliment non familier, nous
retiendrons la caractéristique selon laquelle le gout résulte
d'une combinaison d'informations qui procèdent de plusieurs sens
(Fishler, 1990). Les perceptions, les appréciations et les
préférences relatives au gout du poisson d'eau douce
élevé s'expriment chez les consommateurs selon des motivations
individuelles mais aussi culturelles, car la différentiation progressive
des gouts entre individus découle d'un processus culturel
résultant de l'apprentissage. De la sorte, chacun perçoit
l'aliment à sa manière, aliment dont le gout résulte d'une
part de la sensation gustative et d'autre part, de l'interprétation de
cette sensation par rapport à un référentiel.
c- Le toucher
Le toucher est le sens qui permet de percevoir les
contacts, les températures et les textures grâce à la peau.
Le contact avec le poisson d'eau douce élevé révèle
des textures qui sont de nature à ôter toute envie à
certaines personnes d'en consommer. C'est le cas du silure dont la peau nue est
recouverte d'une substance visqueuse. Par ailleurs, on note aussi que la grande
partie de population (88,3%) estime qu'un poisson dont la chair est molle n'est
pas bon à manger. Ils préfèrent nettement une chair plus
ferme.
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