2. Les facteurs
socio-économiques
1. Le niveau de vie des paysans
L'élevage de poisson est une activité
relativement onéreuse à Fokoué, selon les objectifs de
production que l'on vise. La construction de l'étang nécessite du
matériel, de la main d'oeuvre (les membres de la famille ne suffisent
pas). Une fois que l'étang est construit, il faut l'empoissonner avec
des alevins que l'on va chercher hors du village. Il y a également la
nutrition des poissons. Ceux des pisciculteurs qui souhaitent avoir une bonne
production sont contraints d'acheter des compléments nutritifs pour les
poissons. A la fin, c'est-à-dire après la récolte, il faut
acheminer une partie du poisson en ville (Dschang), car la demande rurale n'est
pas assez importante pour épuiser le stock de poisson disponible. Ainsi,
il y a les moyens financiers liés à la construction des
étangs, à l'achat des alevins, à la nutrition des
poissons, et à leur transport vers les points de vente. Les paysans
savent que l'arrivée des organismes de recherche et des ONG est
limitée dans le temps. Une cohabitation avec eux nous a permis de
déceler d'autres enjeux, en dehors du développement de la
pisciculture. En effet, certains paysans se sont intéressé
à la pisciculture pour bénéficier des subventions des
Organismes en place. Ceci fait qu'après leur départ, ces
« pseudo-pisciculteurs » abandonnent leurs
étangs.
2. Le pouvoir d'achat des
populations
Pour pouvoir produire du poisson à des fins
commerciales, il faut avoir la certitude de pouvoir le vendre. Les populations
de Fokoué vivent dans la pauvreté, c'est un fait. Avec un pouvoir
d'achat faible, très peu de personnes sont en mesure d'acheter le
poisson d'eau douce élevé. Dès lors, il n'est pas
évident pour le producteur de retrouver avec un surplus de poisson non
vendu, et quand les moyens de conservations sont rudimentaires.
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