2. LA JUSTIFICATION DU CHOIX DU SUJET
· Raison personnelle
Dans la province du Centre où nous résidons, le
poisson d'eau douce a toujours fait partie des denrées quotidiennement
vendues dans les marchés de la ville. Ils sont très
appréciés par les consommateurs et attirent beaucoup de clients,
d'autant plus qu'ils se vendent généralement vivants, gage de
leur bonne qualité. Pourtant, lors d'un voyage dans la région de
Dschang, un fait inhabituel a attiré notre attention. La présence
du poisson d'eau douce à l'état vivant sur le marché local
a produit un effet contraire à ce que nous avons souvent observé
chez les consommateurs du Centre. En effet, à la vue de ces poissons,
beaucoup de personnes sont effrayées. Pendant que certains prennent la
fuite, d'autres se tiennent à distance pour les observer. Cette attitude
a suscité en nous le désir de comprendre comment les individus
peuvent réagir et surtout la place qu'ils peuvent accorder à un
élément nouveau qui s'introduit dans leur culture.
· Raison scientifique
Notre recherche documentaire relève qu'il existe de
nombreux travaux menés sur le thème du développement
rural. Cependant, nous nous sommes rendu compte que, ceux-ci s'appesantissent
généralement sur l'agriculture, l'artisanat, l'élevage
bovin, ovin et l'aviculture. Quant à l'élevage de poisson, qui
gagne de plus en plus du terrain, il semble moins susciter
l'intérêt des spécialistes du social. Pour cette raison,
nous avons souhaité y apporter une modeste contribution, à
travers une réflexion sur la pisciculture et le développement
rural dans l'arrondissement de Fokoué.
3. LE PROBLEME
Tout individu aspire au mieux-être. Les paysans de
l'arrondissement de Fokoué dans le département de la Menoua, ne
dérogent pas à ce principe. L'agriculture qu'ils pratiquent
traditionnellement et la vente des produits qui en dérivent, leur
permettent de résoudre une partie de leurs problèmes quotidiens.
Seulement, le niveau de vie de ces populations permet de constater que,
l'exploitation vivrière du sol s'avère insuffisante pour
améliorer leurs conditions de vie, d'où la recherche de solutions
dans d'autres activités génératrices de revenus. A cet
effet, le milieu naturel ambiant, notamment la qualité du sol, le climat
et la configuration du relief, présentent des caractéristiques
propices à la construction des étangs et favorables à
l'élevage de poisson. Dans le même sens, l'intervention de
l'Institut de Recherche Agricole pour le Développement (IRAD) et de la
Faculté des Sciences Agronomiques (FASA) de l'Université de
Dschang sur le site, a permis de démontrer un réel potentiel
exploitable pour la pisciculture, compte tenu de ses avantages sur le plan
économique et nutritionnel. Au vu de tous ces atouts, on se serait
attendu à ce que la pisciculture soit considérée comme une
manne et soit pratiquée à grande échelle. En outre, le
projet de Renforcement des Partenariats dans la Recherche Agricole au Cameroun
mis en oeuvre à partir de l'année 2006 visait à encourager
et à subventionner la pratique de la pisciculture dans cet
arrondissement, à travers la Construction des Innovations en
Partenariat (CIP) : le cas de la pisciculture dans les Exploitations
Familiales Agricoles des Hautes Terres de l'Ouest et de la Plaine des
Mbos.
Pourtant, malgré le potentiel environnemental, les
subventions accordées et les avantages économiques et
nutritionnels liés à l'élevage du poisson d'eau douce dans
l'arrondissement de Fokoué, l'intégration de la pisciculture dans
les Exploitations Familiales Agricoles reste problématique.
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